On peut investir dans une voiture électrique pour un tas de raisons différentes. Mais vous, quel type de conducteur de voiture électrique êtes-vous ?
Comme il n’y a plus une seule façon de gérer sa recharge, il n’y a plus un seul profil de conducteur de voiture électrique. Le marché s’enrichit, se spécialise et se segmente inévitablement. A tel point que quand on discute avec des personnes qui ont franchi le pas de l’électrique et que l’on parcourt les forums et autres réseaux sociaux sur le sujet, on comprend vite qu’il peut y avoir autant de différence entre deux types d’électromobilistes qu’entre un électromobiliste et un adepte inconditionnel du diesel. Quel point commun en effet entre un adepte de la techno et de la performance roulant en Tesla Model S Plaid ou en Taycan Turbo S et un navetteur ravi de sa Dacia Spring ou de sa Zoé ? Aucun, à part la prise électrique, peut-être.
L’écologiste
On ne va pas se mentir, la sauvegarde de l’environnement n’est certainement pas la seule raison pour laquelle nombre d’automobilistes franchissent le pas de l’électrique. Il est même possible que pour d’aucuns, ce soit le cadet de leurs soucis. Mais, quoique l’on puisse toujours chipoter sur la véritable vertu environnementale de ce mode de déplacement, il y a certainement une partie non négligeable de la clientèle VE qui a opté pour cette solution par véritable conviction environnementale. Il suffit de lire les commentaires sur ce site ainsi que le forum pour comprendre que certains sont véritablement en quête de sobriété et de déplacements plus vertueux. Des électromobilistes pour lesquels le poids est l’ennemi, la surpuissance un fléau, et l’efficience un pré-requis fondamental.
L’économiste
A l’occasion d’une opération il y a quelques jours avec une marque qui développe très rapidement son offre électrique, j’ai discuté avec deux chefs d’entreprises qui ont fait le choix de s’équiper en voiture de fonction électrique, et d’étendre progressivement cette option à l’intégralité de leur flotte. Concernant leur véhicule personnel de direction, chacun – sans se consulter, ils ne se sont pas rencontrés – m’expliquait que c’était aussi un choix économique et de gestion, et que le passage à l’électrique leur faisait économiser entre 3600 et 6000 euros par an en comparaison de leur précédente thermique de fonction. En cause, non seulement le coût au kilomètre mais également la possibilité d’amortir les batteries séparément. Parmi les deux, celui qui en parlait le mieux dirigeait un cabinet d’expertise comptable…
Le technologiste
Autrement appelé geek, cet électromobiliste fait partie de la tribu des early adopters ou, en français, primo-adoptants, à savoir des personnes férues de technologies, et qui ont toujours un coup d’avance sur l’adoption de nouveautés qui sont encore loin d’avoir atteint le grand public. Si auparavant, leur terrain de jeu favori était essentiellement le secteur de l’informatique et des technologies digitales ou liées à internet, des smartphones ou des drones, l’attrait pour l’inédit et la disruption les a incités à lorgner du côté des voitures électriques, Tesla en tête, et de les adopter à leur tour. Pour le technologiste, qui souvent n’était pas à la base un “bagnolard”, la Model 3 est LE modèle emblématique du mariage entre la tech et l’automobile. Il va sans dire que, contrairement à l’écologiste, l’environnement n’est probablement pas la première chose qui a incité l’adoptant précoce à acheter un VE. Mais comme c’est aussi souvent un tenant du solutionnisme (ce qui fait beaucoup de mots en “iste”), il est convaincu que le sauvetage de l’environnement passera aussi par la technologie.
L’hédoniste
Celui-ci aime autant la nouveauté qu’un certain classicisme, mais il apprécie par-dessus tout les belles choses un peu exclusives et le confort. En cela, il est séduit autant par la ligne de certaines électriques que par leur silence de fonctionnement. Un silence qui non seulement contribue à apaiser l’ambiance extérieure, mais lui permet également de voyager au calme, serein, et de profiter de ses meilleures playlists Lounge et Cool Jazz entre deux étapes qui mixeront savamment recharge et gastronomie ou visite de site historique.
L’amateur de performance
Certains ne se refont pas. Amateur de belles mécaniques fumantes, après avoir regardé d’un mauvais œil l’arrivée de ces machins électriques sur nos routes (les fameux « aspirateurs » joyeusement vilipendés par les anti-VE), il s’est progressivement laissé séduire par les performances ahurissantes de certains modèles, capables de rivaliser avec certaines supercars qui coûtent entre deux et cinq fois leur prix. Pas forcément le plus écolo des électromobilistes, il adore titiller la pédale et devient même porteur de la bonne parole pour tenter de convaincre son entourage des bienfaits de l’électromobilité, à condition que ça déboîte comme une McLaren. Le petit vernis écolo finit d’enrober le discours pour ne pas se faire taper sur les watts lors des repas de famille.
L’évangéliste
Lui il est partout, tout le temps. Inlassable promoteur de l’électromobilité et amoureux de sa monture depuis qu’il a franchi le pas il y a déjà plusieurs années, il est un peu une synthèse des cinq typologies décrites ci-avant. Mais surtout, la voiture électrique est tellement une révélation pour lui qu’il porte la bonne parole dès qu’il en a l’occasion, notamment sur les forums et réseaux sociaux. Infatigable déconstructeur de fake news, il passera un temps infini à combattre les idées reçues et les lieux communs colportés à l’encontre de la voiture électrique. Rendons hommage à son courage, nombre de ses collègues étant tombés les armes à la main face à un troll de LinkedIn un peu plus coriace que les autres.
Et puis il y a aussi l’automobiliste “lambda”, qui passe tranquillement à l’électrique pour toutes ces raisons, ou aucune en particulier, tout simplement parce qu’il a compris que c’était le sens de l’histoire, et que de toute façon il n’aurait bientôt plus le choix, coucou 2035.
Peut-être vous reconnaîtrez-vous dans l’un de ces portraits, même si dans la réalité les profils ne sont pas aussi distinctement dessinés, et qu’il y a peut-être un peu de chacune de ces caractéristique chez l’électromobiliste de 2022.
Bonjour, pour à la fois commenter et répondre à certains posts précédents :-)
Voilàààà!!!
Vous avez juste oublié une catégorie, le calculateur ou l’opportuniste…et j’en suis le premier…
Pour ma société, excellente affaire comptable et fiscale…
Pour moi, le VAE pour faire les 12 km journalier, une HSD de 10 ans pour les long trajet et une future Bagnole de Kilow (en commande) pour les trajets urbains nécessitant le transport de marchandises ou loisirs …
Pour une fois que je trouve un article de « zone verte » distrayant car il propose une vision sympathique sans fausse bonne idée… je trouve les commentaires un peu dures peut-être fais-je partie d’une catégorie oubliée : les asociaux (au sens gentil, qui ne peuvent pas vivre en société et qui ne vivent pas comme tout le monde). Et qui sont passés à l’électromobilité par pur esprit de contradiction/opposition à la société « tout le monde en SUV diesel » 😆
C’est bien de s’intéresser aux différents profils d’électromobilistes mais je regrette vraiment cette facheuse tendance française à vouloir mettre absoluement les gens dans des cases. On passe ainsi d’un site qui se veut vertueux et propose une alternative pour notre système à un site qui finalement perpétue les erreurs humaines les plus classiques. Au final beaucoup se reconnaitront dans plusieurs profils. Meme si l’un d’eux nous a peut etre le plus motivé c’est souvent l’ensemble des critères qui motivent le changement. On est plus complexes que des boites à mettre dans des cases. On est pas des carrés et des ronds sinon tout serait mesurable et controlable. Mais le monde ne fonctionne pas comme ça.
C’est marrant comme tout le monde parle de « sauver la planète »! En réalité notre planète ne court aucun risque, même avec un climat surchauffé. Elle continuera à fonctionner tranquillement pendant des milliards d’années. Sauf si elle se fait percuter par un ovni énorme que Bruce Willis n’aurait pas réussi à faire sauter avant!
En fait c’est juste l’existence humaine qui est gravement menacée par les humains. Et pour sauver les humains il faut conserver une biosphère vivable pour cette espèce nombreuse et aux exigences sans cesse croissantes. Donc limiter le réchauffement, certes, mais aussi tout simplement supprimer les émissions de poisons qui tuent localement, indépendamment des effets du climat global.
C’est la grande mode : le SONDAGE, la CATÉGORISATION, la mise en petite « BOIBOITE ».
M. Dupin, vous êtes journaliste et je comprends votre rhétorique et le besoin de « bousculer » gentiment vos lecteurs.
Cependant, comme nous sommes des êtres bigrement complexes, nos centres d’intérêts ne sont pas figés, pas plus que nos besoins ou envies.
Des éléments de réflexion – ou de spontanéité – ainsi que des évènements extérieurs peuvent à tout moment modifier nos comportements.
C’est, il me semble, une expression simple de la LIBERTÉ INDIVIDUELLE.
Cela n’enlève rien à votre qualité d’écriture.
ca me donne envie d’un grand sondage. Cela interessant de connaitre l’electromobiliste moyen
Vous oubliez le « pragmatique » !
Celui qui va chercher à se déplacer en affectant le moins possible la planète qui l’abrite.
Il va tout d’abords se renseigner sur les technos en cours et celles à venir, voir leur efficacité effective et évaluer leur impact GES, pour peu qu’il soit de formation scientifique (sans se laisser tirer sur l’anneau dans le nez), voir les avantages et inconvénients, faire des prospectives sur les « déviances comportementales » humaines sur ces technos, estimer les impacts sur le devenir des entreprises tournant autour de l’automobile, pour finir par les aspects économiques mondiaux.
Alors bien-sûr, le résultat de son étude dépendra fortement de son propre besoin en termes d’usage, d’autonomie et facilité de ravitaillement pour les longs parcours. Et pour lui, la meilleure solution actuelle est la mixité des motorisations, du moins tant que les batteries n’atteindront pas les performances requises pour la planète et les développements des sources d’énergie associées