Précisant ses ambitions en matière d’électrification, le groupe tricolore annonce un début d’offensive pour 2019. A cette date, l’intégralité de ses nouveaux modèles sera proposée en version électrique ou hybride. Au total, 15 nouveautés sont attendues d’ici 2021, dont 7 entièrement électriques.

« En 2019, 100 % des nouveaux modèles mis sur le marché auront une version électrique disponible, soit hybride rechargeable, soit électrique » a déclaré Alexandre Guignard, à la tête de la Business Unit « Low Emission Vehicles » de PSA, lors d’un événement organisé avec la presse ce jeudi 20 septembre à Sochaux où le constructeur organise l’adaptation de ses lignes de production pour y intégrer l’assemblage de ses modèles hybrides rechargeables. « Cela signifie que nous aurons 15 nouveaux véhicules d’ici 2021. En 2025, 100 % des modèles en circulation du groupe PSA auront à disposition une offre électrifiée » chiffre t-il.

« En 2025, le marché du véhicule électrique sera multiplié par dix en Europe. Nous sommes dans une transformation profonde et extrêmement rapide des technologies » note le représentant du groupe.

Deux plateformes pour conquérir le marché

Si PSA n’a clairement pas fait partie des précurseurs en matière de mobilité électrique, se contentant jusqu’ici de partenariats pour construire son offre, le constructeur devrait rapidement rattraper son retard. Au cœur de cette stratégie vers l’électrique figurent deux plateformes. Développée en partenariat avec Dongfeng, la eCMP est dédiée aux véhicules du segment B et C et embarque 50 kWh de batteries tandis que la EMP2, disponible avec un ou deux moteurs électriques, se réserve aux véhicules du segment C et D, soit les berlines et les SUV.

Révélées il y a déjà deux ans, celles-ci sont dérivées de plateformes thermiques avec un avantage industriel conséquent pour le groupe tricolore. Celui de pouvoir assembler à loisirs véhicules thermiques, électriques ou hybrides rechargeables sur une seule et même ligne de production. De quoi s’adapter très facilement aux évolutions du marché sans prendre le risque de développer des lignes dédiées à l’électrique.

Une flexibilité industrielle qui pourrait même permettre à PSA de surpasser Renault dont la plateforme électrique commune annoncée avec Nissan et Mitsubishi se fait toujours attendre…

DS pour fer de lance

Pour PSA, cette nouvelle aventure électrique sera initiée par DS. La marque premium prévoit le lancement de ses deux premiers modèles en 2019. Assemblée à Poissy, la DS 3 Crossback e-Tense sera ainsi lancée dans le courant du second semestre tandis que la DS 7 Crossback e-Tense, assemblée à Mulhouse, arrivera en fin d’année.

Suivront ensuite les autres marques du groupe. Sur l’électrique, six autres modèles sont prévus dont l’Opel e-Corsa, la Peugeot e-208 et probablement la Citroën C3 électrique. Pour l’hybride rechargeable, sont annoncées les Peugeot 508 et 3008, l’Opel Grandland X, la Citroën C5 Aircross et deux autres modèles à l’identité inconnue.

L’enjeu de la recharge

Si l’électrique et l’hybride rechargeable s’apprêtent à inonder l’offre de PSA, Alexandre Guignard rappellent plusieurs enjeux pour la filière. Sur la partie « incentives », le représentant regrette l’absence d’aides publiques pour les véhicules hybrides rechargeables. « Pour les véhicules électriques, il y en a aujourd’hui, il n’y en a pas pour les véhicules hybrides. Il est important que les autorités publiques réfléchissent aussi à la mise en place d’incitations pour le plug-in hybride » a-t-il déclaré, soulignant également l’importance du déploiement des infrastructures de recharge.

« Aujourd’hui, la recharge publique va devoir se multiplier pour accompagner la croissance du marché. L’objectif est de 100.000 bornes en France à horizon 2022 et d’un million en Europe d’ici 2025 » a-t-il chiffré. Un enjeu qui est aujourd’hui « à la main des autorités ». « Si chacun fait collectivement sa part du job, je pense qu’il y a un bel avenir pour cette transition vers la mobilité électrique dans les années qui viennent » a-t-il conclu.