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101.3 milliards d’euros ! C’est le coût annuel de la pollution de l’air estimé par la Commission d’enquête sénatoriale qui vient de remettre son rapport. Plus que des paroles, il est temps d’agir dès maintenant !

Intitulé « Pollution de l’air: le coût de l’inaction », le rapport d’enquête sénatoriale publié mercredi n’y va pas de main morte sur les conséquences de la mauvaise qualité de l’air qu’il présente comme une « aberration économique ».

Traitements des maladies, mortalité prématurée, absentéisme… le coût sanitaire annuel de la pollution atmosphérique se situerait entre 68 et 97 milliards d’euros tandis que les coûts non sanitaires (baisse des rendements agricoles, dégradation des bâtiments etc…) atteindraient 4.3 milliards d’euros.  Des coûts qui pourraient être largement sous-estimés selon Leïla Aïchi, rapporteure de la Commission, qui souligne le manque de recul sur certains facteurs et notamment « l’effet cocktail » lié à la combinaison de plusieurs polluants.

Le diesel de nouveau pointé du doigt

Avec 16 à 19 % des émissions de particules fines imputées au domaine du transport, le rapport préconise une nouvelle fois une « fiscalité écologique » et prône l’alignement progressif de la fiscalité de l’essence et du diesel d’ici à 2020.

Un argument déjà évoqué et de nouveau balayé par Ségolène Royal sur BFMTV. Si elle juge « souhaitable » un alignement « à terme », la Ministre veut « trouver un dispositif pour neutraliser les avantages du diesel sans augmenter la fiscalité » qui coûte pourtant près 7 milliards d’euros par an à la France. Pour la Ministre, il s’agit plutôt de « donner envie d’agir aux collectivités, aux entreprises, aux agriculteurs » pour lutter contre la pollution.

Des « mesures extrêmement fermes » à venir

Comme à chaque rapport de ce type et comme s’il « tombait des nues » devant l’urgence de la situation (pour rappel, l’Europe a aussi fait son estimation il y a quelques semaines – voir notre sujet), le gouvernement n’a pas tardé à réagir par la voix de Ségolène Royal qui annonce l’arrivée de « mesures extrêmement fermes » contre la pollution. Celles-ci seront précisées la « semaine prochaine ».

« Maintenant, il faut agir vite et il faut prendre des décisions à la hauteur du problème (…) Je vais rendre publiques les décisions que l’Etat va prendre. Il ne faut plus que les gens rouspètent, que les gens disent ‘ce n’est pas le moment, on verra demain’ » a indiqué la Ministre qui appelle également à la nécessaire mobilisation des territoires « Il faut que les maires des grandes villes prennent leurs responsabilités dès lors que la loi de transition énergétique va leur donner des moyens d’agir, notamment pour créer des zones de restriction de circulation ».