François Muller a pris livraison de sa Peugeot e-208 rouge en janvier dernier. Des raisons de son choix à ses parcours quotidiens jusqu’aux longs trajets, il résume avec Automobile Propre ses premiers mois au volant de la polyvalente du Lion.

Une Peugeot et rien d’autre

Pour François Muller (nom d’emprunt, notre interlocuteur ayant souhaité conserver l’anonymat), cette Peugeot e-208 est la première voiture électrique du foyer.

« C’est surtout celle de mon épouse. Elle l’utilise tous les jours pour se rendre à son travail, à une vingtaine de kilomètres de la maison. Alors que nous avons tous les 3 notre propre voiture, nos 2 enfants et moi nous disputons souvent la 208 électrique. Si elle n’a que 7.000 km au compteur environ, c’est en raison du Covid-19 qui a freiné nos besoins de déplacements », explique-t-il.

« Je n’ai pas essayé d’autres voitures électrique avant de signer pour la e-208, si ce n’est la Nissan Leaf d’une personne dans mon entourage. Habitant à quelques kilomètres de Sochaux, je tenais à soutenir Peugeot avec notre achat », révèle-t-il.

Choix de l’écologie

« J’ai tenu à passer à l’électrique pour 2 raisons : les taxes trop élevées sur le gazole et l’envie de rouler propre à la condition que ce soit bien fait. On se prend vite au jeu de l’écologie. En juillet dernier, nous avons fait installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de notre maison. Il y avait aussi un peu de curiosité dans ma démarche, tout en étant averti un minimum sur ces sujets », justifie François Muller.

« J’ai beaucoup de mal avec les personnes qui veulent penser à votre place, sans vraiment tout savoir, en vous disant qu’une voiture électrique c’est une voiture nucléaire ou qu’elle n’est pas écolo à cause du non-recyclage des batteries. Ca les fait réfléchir maintenant de voir que nous ne dépensons pas beaucoup d’argent en électricité pour rouler avec la e-208 », s’amuse-t-il finalement.

Enthousiaste

François Muller se montre très enthousiaste concernant la Peugeot e-208. « Je sais que Peugeot a produit des 106 électriques. Ce qui m’a aidé dans mon achat, c’est de savoir que ce sont des éléments lithium-ion qui équipent la 208. Ce qui signifie pour moi longévité et autonomie importante. Le pack est garanti 8 ans ou 160.000 km. Si la capacité énergétique tombe en dessous de 70% de sa valeur initiale, il est changé », se réjouit-il.

« La e-208 est une voiture extrêmement nerveuse. Grâce au poids de la batterie très bien implantée, le centre de gravité est bas, plus bas que sur les versions thermiques. Ce qui, outre le silence de fonctionnement, procure beaucoup d’agrément de conduite, notamment dans les virages », ressent-il.

« Nous sommes vraiment très satisfaits de notre 208. Il ne se passe pas une semaine sans que je la recommande : je suis souvent interpelé par des personnes qui ont remarqué qu’elle est électrique. Je peux mieux les renseigner que les concessionnaires qui n’ont souvent pas encore l’habitude de cette voiture », avance-t-il.

11% d’autonomie en plus avec la mise à jour

« Nous avons dû faire la mise à jour du système multimédia NAC. On parle beaucoup de cette opération dans les forums sur le Net. Peugeot ne dit pas ce qui est modifié. Il serait question d’une amélioration de la consommation d’accessoires trop énergivores. Peut-être la pompe à chaleur », rapporte notre interlocuteur.

« Certains possesseurs de 208 électrique n’ont pas remarqué de changement. En ce qui me concerne, j’ai tout de suite observé une amélioration de l’autonomie dès le premier voyage qui a suivi. Auparavant, lorsque j’effectuais un aller-retour Montbéliard-Mulhouse, j’avais l’habitude de revenir avec 25% de batterie. Avec la mise à jour, le pourcentage est grimpé à 35%. Pourtant j’ai roulé en mode normal et avais réglé la climatisation à 22° C alors qu’il faisait 29 à l’extérieur », témoigne-t-il.

« Depuis la mise à jour du NAC, nous avons réalisé 720 km. Pour une vitesse moyenne de 38-39 km/h, la consommation est passée de 17,98 à 16,2 kWh/100 km. Globalement je peux parcourir entre 25 et 40 kilomètres de plus par recharge », chiffre-t-il.

Premier long trajet avec Better Route Planner

« Le plus long déplacement que j’ai réalisé avec la e-208 avait pour destination Lyon, un trajet aller-retour d’un total de 667 km, en empruntant l’autoroute. Je me fie à l’application A Better Route Planner. Les pourcentages d’énergie correspondent bien. Pour ce trajet, j’ai simplement réduit ma vitesse de 130 à 126-128 km/h », se souvient François Muller.

« Normalement un dialogue est possible entre ABRP et le véhicule en utilisant un dongle sur la prise OBD et le logiciel EV Notify. Ca ne fonctionne pas ainsi sur ma voiture. Le coordination des informations se fait cependant grâce aux coordonnées GPS, ce qui est déjà suffisant », reconnaît François Muller.

« Il est dommage que l’affichage du pourcentage d’énergie ne soit pas accessible sur le tableau de bord de la voiture en roulant. Peugeot est resté dans l’esprit des voitures thermiques avec la e-208. Ce défaut empêche d’effectuer des comparaisons fines avec les informations transmises par ABRP », regrette-t-il.

Défauts de jeunesse

« J’ai noté d’autres améliorations à apporter à la e-208. On sent nettement que cette voiture n’a pas été conçue spécifiquement au départ pour la traction électrique. Peugeot a fait un VE sur un modèle thermique. Quand l’énergie disponible descendait en dessous de 15%, le système multimédia proposait de rejoindre la station-service la plus proche, et non une borne de recharge. Cette anomalie a été corrigée depuis », indique François Muller.

« Contrairement à d’autres voitures électriques, la recharge sur bornes rapides de la e-208 se déroule jusque 100%, sauf à interrompre soi-même l’opération. Ce serait mieux qu’elle s’arrête automatiquement aux environs de 80% », suggère-t-il.

« Enfin, quand la batterie est pleine, il n’y a pas de régénération, donc pas de frein moteur. Ca surprend ! Ce serait bien d’être prévenu, au moins à l’achat du véhicule », demande-t-il.

Réseaux de recharge

« Lors de mes déplacements lointains, j’ai principalement utilisé le réseau de recharge Ionity. Ce sont de supers bornes, extrêmement modernes. C’était un des points qui m’ont poussé à passer à l’électrique. Nous avons reçu la e-208 le 29 janvier, mais hélas Ionity passait 2 jours après d’un forfait facturé 8 euros à un tarif dissuasif de 0,79 euro le kilowattheure. Grâce au badge Maingau, je bénéficiais jusqu’à ces derniers jours d’une meilleure tarification, environ 50% moins élevée. Mais cet avantage vient de disparaître », se désole-t-il.

« Mon expérience du réseau CNR n’est pas bonne. Les bornes apparaissent mal entretenues et ne supportant pas la chaleur. Lors de mes tentatives, la régénération s’est arrêtée à 10% et j’ai été facturé 5 euros, le prix d’une recharge intégrale. En Suisse, GoFast est bien plus convaincant », compare-t-il.

« Il m’arrive aussi de profiter du temps d’effectuer des achats pour brancher ma voiture. Ainsi chez Lidl, où la recharge 7 kW est gratuite, ou sur la borne 50 kW du magasin Leroy Merlin proche de chez moi », conclut-il.

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup notre sympathique interlocuteur pour sa disponibilité et son témoignage.