A Amsterdam, une association a modifié le pot d’échappement d’un scooter pour qu’il recrache les gaz polluants sur son conducteur. Un moyen de sensibiliser les autorités et les citadins aux émissions nocives relâchées par les deux-roues motorisés sous les narines des piétons et cyclistes.

L’installation est plutôt radicale, mais elle a le mérite d’illustrer une injustice vécue par les personnes non-motorisées quotidiennement dans nos villes. En effet, cyclistes et piétons sont davantage exposés aux gaz d’échappement rejetés à l’arrière des scooters que leurs conducteurs. Ils sont les premiers à souffrir de la pollution alors même que leur mobilité est la plus propre.

Ce paradoxe est d’autant plus marqué à Amsterdam où une catégorie de scooters deux-temps ultra-polluants est autorisée à circuler sur les voies cyclables. La proximité entre utilisateurs sur ces voies étant élevée, les gaz n’ont pas le temps de se dissiper et sont respirés très concentrés par les cyclistes.

Des membres du parlement Hollandais testent le “Fair Scooter” – Milieudefensie

Prendre conscience de la toxicité des rejets

Pour sensibiliser au problème, l’organisation environnementale Hollandaise « Milieudefensie » a installée son « fair scooter » devant le parlement à La Haye.

Directement dirigé vers le visage du conducteur, le pot d’échappement de ce deux-roues permet de prendre conscience de la toxicité des rejets. Si la capitale a commencé à prendre des mesures pour encadrer la circulation des deux-roues motorisés, l’organisation voudrait aller plus loin : elle demande une interdiction pure et simple des scooters thermiques.

Des scooters plus polluants que certaines voitures

Malgré leur petite cylindrée et leur légèreté, les scooters émettent davantage de polluants que certaines voitures. En cause : leur moteur deux-temps dans lequel la combustion de l’huile mélangée à l’essence est imparfaite. Les moteurs quatre-temps, s’ils émettent moins de particules fines, restent une source importante de pollution car dépourvus de systèmes de traitement des rejets.

En 2013 en France, 65% des deux-roues motorisés étaient dotés de moteurs deux-temps. Encouragée par les difficultés de circulation dans les grandes villes, la croissance du parc est soutenue depuis quelques années. Les scooters et motos électriques ne représentaient cependant que 0,7% du marché en 2016 malgré une progression de 34%.