L’État subventionne le passage à la voiture électrique, mais on ne l’entend pas beaucoup sur le sujet. Et si c’était surtout une affaire de pédagogie ?
Finalement, quand on parle de voiture électrique, d’infrastructures et de temps de recharge, d’autonomie et d’impact sur l’environnement, on s’aperçoit qu’il y a essentiellement deux sources d’information : les médias spécialisés (ex. : Automobile Propre), et les réseaux sociaux, malheureusement souvent vecteurs de désinformation. Quant aux constructeurs, s’ils se mettent progressivement à jour sur le sujet, un petit effort supplémentaire de formation et de pédagogie – notamment au niveau de certaines concessions – serait le bienvenu.
Mais il est un grand absent dans ce concert, c’est l’État. Hormis l’incitation à passer à l’électrique à coups de subventions et divers bonus, on n’entend pas beaucoup ce dernier quand il s’agit de prendre la parole sur les différents arguments en faveur de la voiture électrique.
Pourtant, ce même État, qui se mêle de beaucoup de choses avec une omniscience jamais démentie, et qui est capable de lancer de grandes campagnes de sensibilisation sur de nombreux sujets d’intérêt public, reste assez peu disert quand il s’agit de faire de la pédagogie sur la transition vers l’électromobilité.
Parole officielle contre fake news
Car le sujet est vaste, et puisque l’État ne prend pas la parole, une autoroute est laissée à toutes les fake news, affabulations et fantasmes, qui fleurissent dans un bel ensemble sur Facebook, Twitter et consorts. Contre la voiture électrique bien sûr, que Jean-Michel Diesel et Jean-Kevin Grosvéhuite accusent de tous les maux de la planète. Contre cette propagande de café du commerce, il devient inutile et totalement contre-productif de lutter quand on est un simple particulier, même avec quelques arguments.
J’ai personnellement renoncé à le faire, tant les débats autour du sujet m’évoquent de plus en plus les thèses complotistes les plus affligeantes.
Bref, il reste un acteur qui pourrait remettre un peu d’ordre dans cette bouillie intellectuelle. Cet acteur c’est l’État, ou le gouvernement, si vous préférez. On l’attend généralement sur le sujet des infrastructures et de la normalisation du secteur. Moins sur la communication. Or on pourrait imaginer une campagne d’acculturation et d’éducation (même si je me méfie de ce mot) à l’électromobilité, pilotée par une agence experte du domaine, qui permettrait de déconstruire toutes les idées reçues et d’inciter les consommateurs à se faire une autre opinion sur le sujet, avec des spots TV, radio et internet, des brochures chez les concessionnaires et dans les services publics, accompagnées de sessions d’essais (voitures et chargeurs) en partenariat avec les collectivités locales.
Alors bien sûr, cela coûterait un peu d’argent, mais convaincre par la pédagogie permettrait peut-être de réduire les subventions, pour finalement rester dans une enveloppe comparable, d’autant qu’il faut bien préparer l’avenir, et que les bonus ne pourront pas durer éternellement.
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Ce n’est pas de pédagogie dont le VÉ à besoin… mais d’un réseau de recharge public DENSE et à prix MODÉRÉ !!!
J’ai essayé aussi de faire la promo du VE, j’ai arrêté tellement j’entendais un tissu de salades en réponse… Je n’ose même pas avouer sur FB que je roule avec, le monde à l’envers dans ce boboisme ambiant ! Mais surtout que l’Etat n’en fasse pas la promo, les bornes de recharge sont assez peinardes pour l’instant, j’ai pas envie d’y voir une déferlante…
Bien, vous êtes sympa AP, mais vous dites qu’il y a deux sources d’information, et les associations d’utilisateurs alors, qu’en faites vous ?
Elles font un travail de terrain bénévolement ,tel ACOZE FRANCE qui participe à des réunions de travail avec tous les acteurs de la Mobilité Électrique, c’est très compliqué car la mentalité du réel changement n’est pas au rendez vous, et puis on se heurte à la lenteur administrative et aux réactions politiques qui entravent considérablement le déploiement de cette mobilité. Si nous étions plus nombreux à se mobiliser sur le terrain, cela progresserait plus vite, car uniquement intervenir dans les blogs pour échanger des propos est insuffisant.
« C’est pas le rôle de l’état »
Joe Biden : https://www.lepoint.fr/monde/joe-biden-l-avenir-de-l-industrie-automobile-est-electrique-18-05-2021-2427170_24.php
L’état est incompétent sur tous les sujets qu’il aborde. Je pense que le meilleur service qu’il peut rendre à la mobilité électrique est de ne pas en parler.
Exemple simple : les réseaux de recharges public vs privés. L’état à déjà démontré son incompétence.
Si on veut que la mobilité électrique se développe, il ne faut surtout pas qu’elle devienne sujet de politique !
C’est une fausse bonne idée, l’état est comme le parent contre qui l’enfant se rebelle.
Le peuple n’a pas confiance à l’état , et d’ailleurs c’est bien lui qui est visé comme unique responsable de la mort programmée du valeureux soldat thermique par les adorateurs du V8.
Non il faudrait que ça soit les constructeurs qui fassent un effort et arrête de montrer qu’ils font une transition forcée.
Je pense que pour le grand public, le sachant c’est les constructeurs de voitures. Et quand ces derniers, en Allemagne gros producteur de fumantes, mais en France on n’est pas en reste avec les Carlos, dont un a été sorti du jeu assez vite, bavent toute le fiel possible dur le VE depuis des années une communication objective devient impossible. Les chroniqueurs des chaines TV radio reprenant les refrains du sachant en faisant l’expert comme François Langlet sur TF1, la mission devient impossible et les futurs utilisateurs en seront réduits à faire leurs propres expériences, leurs erreurs et mauvais choix qu’ils ne découvriront qu’à la longue, dans des moments difficiles en se disant que peut-être s’il avait été mieux informé……
Mais on ne refera pas les Tavares, les Langlet, et le monde, c’est irrattrapable.
… ou alors, on attend simplement le rouleau compresseur : l’arrivée de la model C (compacte) de Tesla à moins de 25000€, et bénéficiant du réseau Tesla… Et la messe sera dite !
Je pense que la prémisse de cet article n’est pas correcte. Voici mon expérience. Un peu avant 2000, j’étais adhérent à une petite association de photographes de nature, très sérieuses. Au début, il y avait que des boitiers argentiques. Les discussions techniques se concentrait sur les marques et séries de pécules, les objectifs, etc. Soudainement, quelqu’un venait avec une caméra numérique. Bizarre ! On était tous sûr, ça ne pourrait jamais remplacer l’argentique : la résolution, les couleurs, …
Chacun des membres était 100% sûr … jusqu’au jour qu’il lui-même venait montrer son boitier neuf – numérique. Même les derniers à faire la transition restaient sur leur conviction jusqu’au dernier minute.
Ce n’est pas un manque de connaissances. Tant que le mobiliste n’a pas la possibilité d’acheter une voiture électrique, il vous expliquera pourquoi il ne le veut pas – sans mentionner l’investissement ou autre argument moins chics. Mieux de se cacher derrière les arguments vertueux comme « les VE polluent aussi, les batteries ne sont pas encore recyclées, les mines de cobalt utilisent des enfants, etc. ».
Les subventions et bonus sont les instruments bien adaptés au problème. Ils stimulent le développement de la marche, les recherches dans tous les sens. Aucune action gouvernementale peut accélérer la vente de VE au-delà la capacité des usines, de l’infrastructure de recharge et autres aspects banals mais incontournables. Remplacer le parc de voitures va durer au moins la durée de vie moyenne des voitures. En plus, les industriels se garderont de créer une capacité de production beaucoup plus important que la demande à longue terme, c’est-à-dire la demande de remplacement après la conversion complète du parc.
Vous oubliez le facteur pognon, oseille, fric, flouze, blé, …
Mis à part 1 voiture (la Spring à performances réduites par rapport à un thermique) à peu près rien est abordable.
Vous voudriez que l’état informe, éduque, oriente, influence ?
Déjà cela prête à débat sur le rôle précis de l’état et en second lieu il y a toujours l’histoire du pognon sur lequel l’état a un pouvoir limité.
On peut apprendre aux gens à réfléchir (tout en sachant qu’ils ne le veulent pas spécialement et que cela serait mauvais pour les dirigeants ; imaginez, un peuple intelligent, surtout pas ! Enfin, pas en France), mais pour la paix mieux vaut les laisser… libres.
On incite les gens à manger des fruits et légumes pour leur santé. Je vois difficilement l’état les inciter à bazarder leur voiture qui roule pour en acheter une neuve électrique (le prix est quelque peu différent), vu que beaucoup n’ont pas les moyens. On pourrait leur dire de recharger tous les jours leurs hybrides, ce serait déjà bien ; il faudrait qu’ils le puissent bien sûr. On pourrait aussi conserver une nationalisation de l’électricité pour garantir le prix à domicile et même un prix garanti aux bornes; se serait une assurance pour l’utilisateur. Sans plan national à long terme c’est mal parti de ce coté là.
Et puis il y a le bazar des différents câbles de recharge, des cartes, des vitesses de charge, autonomies, etc… qui n’incitent pas au changement. L’état peu uniformiser, il le fait via l’Europe, difficilement éduquer ou informer.
Les politiques Européens orientent déjà fortement le secteur avec les restrictions en terme de pollution. Sans les normes il y aurait peu de fabricants de VE.
Les normes font leurs effets. Il faut laisser le temps aux VE de s’améliorer, d’arriver en occasion et cela se vendra petit à petit.
Il faut bien penser aussi que l’on a des constructeurs d’automobiles thermiques « populaires » (= pas luxe) sur le territoire. Il faut les accompagner dans la transition (à cause de l’emploi direct et indirect), les ménager.
Pour l’instant la contrainte principale est le réchauffement climatique. C’est aux scientifiques et aux journalistes d’informer les gens. Le monde n’a pas encore pris conscience de l’enjeu, des conséquences.
Et je le répète, l’automobile c’est 6% des émissions de Gaz à Effet de Serre. Il y a d’autres secteurs bien plus polluants dont les politiques doivent s’occuper.
Je pense que les gouvernements successifs sont face à un paradoxe; ils souhaitent avec plus ou moins de vigueur accélérer la transition énergétique, mais ils ne voudraient pas non plus perdre trop vite les énormes recettes fiscales provenant de la vente des carburants.
Tout à fait d’accord avec « Bart »…. Et je le dirai même de façon plus brutale: Tout ceci c’est de la blague. Les VE se vendront « comme des petits pains » lorsque trois conditions SINE QUA NON » seront réunies
1 / L’autonomie sera jugée suffisante par la plus grande majorité…Donc selon moi rien pour le grand public au dessous de 500 Kms WLTP ( et c’est vraiment un minimum)
2/ un VRAI réseau de recharge disponible sur TOUS les grands axes en France (nous avons des exemples autour de nous en Europe, plutôt vers le Nord …) et pas un vrai « merdier » comme aujourd’hui: obligation d’être multi-cartes, d’ouvrir des comptes un peu partout quand on n’est pas obligé de déposer un minimum sur le compte, nombre de points de charge ridiculement bas par station (en espérant qu’ils vont fonctionner et ne pas être occupés) Il y a pourtant bien en France (très peu je vous l’accorde…) des points de recharge qui fonctionnent simplement avec une carte de crédit- avec ou sans contact- comme une station essence ordinaire …
3: Enfin le plus évident pour tout le monde: Quand les prix de vente cesseront d’être prohibitifs…Il est connu depuis longtemps qu’un VE coûte beaucoup moins cher à produire, et à entretenir…qu’un thermique
Quant au gouvernement, il « gère la défaite » en naviguant entre les différents lobbies en présence et très actifs, veille surtout sur ses propres intérêts (électoraux ???) quant à « faire son travail », il n’y a qu’à demander aux « gilets jaunes », aux futurs retraités, au corps médical dans son ensemble, ce qu’ils en pensent… Pardon pour ceux que je n’aurais pas cités, je sais qu’il y en a…
Juste une précision: Je ne parle pas dans le vide, j’ai moi même un VE dont je suis enchanté…c’est dire, s’ils se vendront bien….malgré tout ce que j’ai écrit ci dessus.
Article plein de bon sens. C’est justement la que l’état aura un pb. Le bon sens ne fait pas partie de son adn…
Je suis assez s’accord avec certains commentaires, l’état ne peux pas tout faire.
Dans le cadre du renouvellement des véhicules de la gendarmerie et de la police un nombre certains de véhicules neuf sont de VE.
Quand on voit comment l’état a géré la crise sanitaire, il vaut peut-être mieux pas qu’ils interviennent dans d’autres sujets de fond.
Mieux vaut qu’ils se contentent de donner des sous, c’est ce qu’ils font encore le mieux (même si on se demande où ils vont les chercher… et qui va rembourser).
Et 2022 ne nous présage rien de bon pour la relève… si relève il y a
C’est vrai qu’on se demande quoi faire face au déluge de désinformation qui nous inonde sur les réseaux sociaux et les chaines de basse qualité…
Il y en a tellement que ça va finir par faire effet : retarder l’adoption d’une technologie qui a bien des avantages.
Pas sur que la meilleure solution soit d’attendre que la majorité de la population ait les moyens de s’assoir dans une éléctrique pour découvrir par elle même.
Il est sûr qu’un peu de formation est NECESSAIRE il n’y a qu’a voir les journalistes auto charger leur véhicule de test à l’aide d’une rallonge rembobinée …
L’état doit faire en sorte que la mise en service de nouveaux vehicules poluant s’arrete afin de respecter les accords de Paris sur le CO2 et limiter la polution en aglomeration.
L’état peut éduquer les gens sur des pratiques ecologiques.
L’état n’a pas pour rôle de promouvoir les vehicules électrique ni ceux a hydrogéne, ni d’en faire l’éducation.
L’état francais n’a pas reussi a interdir la publicité pour les vehicules thermique comme elle l’a fait pour le tabac; alors que le tabac a une empeinte bien moindre (même avec les mégos qui se retrouvent dans la nature).
Plus je le vois, plus cet article me parait contre-productif…
Une technologie s’impose quand elle est jugée pertinente par les acheteurs.
On peut améliorer cette pertinence par des aides financières, des réglementations qui la favorisent, mais surement pas par une communication institutionnelle ou des affichages démagogiques .
Si l’électrique doit s’imposer, ça se fera tout seul, par des utilisateurs satisfaits, par une offre adaptée au marché. Ce n’est pas de la pub à la télé ou des politiques qui matraquent un message qui aideront.
Le rôle des politiques et de l’état est de créer les conditions pour que cette technologie émerge si c’est leur souhait:
Pas besoin de spot publicitaire cul-cul ou de voir le ministre de l’agriculture sur un tracteur électrique, la parole publique est tellement décrédibilisée chez une partie de la population que ça aura l’effet inverse
Que le gouvernement commence déjà par donner l’exemple en utilisant des véhicules de fonction électriques. Évidemment c’est pas facile de trouver des VE « représentatifs » français. Zoé trop petite et Tesla pas assez européenne!
Et si nos ministres commençaient à montrer que même à leur haut niveau, il n’est pas obligatoire d’en avoir une « grosse » pour être pris au sérieux? Révolution culturelle. Il existe un étrange précédent assez ancien en Afrique où un président avait décidé de faire circuler ses ministres en R5….
pas besoins d’assistanat, surtout venant des politiques ! on sait lire et se renseigner.
période électorale, le VE vu les prix, et contraintes, n’est pas très porteur.
pour les aides, c’est nous qui payons…
Ils pourraient déjà demander à Arte de faire son mea-culpa, après s’être laissée entraîner à diffuser le docu fake news de J. Pitron. Et de les inciter à diffuser « A contresens », à une heure de grande écoute.
On accuse déjà l’état de forcer le passage à l’électrique. Donc les complotistes risquent de s’en donner à coeur joie.
Malheureusement, je pense que le gouvernement est le plus mal placé pour s’adresser aux complotistes et autres sceptiques …
Il vaut mieux demander à JM Bigard et F. Lalanne de faire une communication sur Tiktok ou Twitch pour que ça ait un impact sur ces gens là …
Dans quel monde les complotistes écoutent la parole publique ?