Dans le futur, pour que mobilité continue de rimer avec liberté, il y a une dimension fondamentale que beaucoup ont souvent tendance à oublier : la notion de choix.
Outre le choix des modes de transport, de plus en plus, se pose la question du choix de l’énergie. Un point sur lequel les véhicules électriques s’imposent sans difficulté comparativement aux véhicules à moteur thermique.
I. Sortir du déni pétrolier
La première étape qui reste encore à franchir chez bon nombre d’adorateurs du moteur thermique, c’est de regarder dans sa globalité les ravages causés par l’industrie pétrolière mondiale. Un bon moyen de sortir du déni !?
S’agissant de l’électricité, si les moyens de production ont un impact environnemental très variable selon la source d’énergie utilisée, force est de constater qu’il n’a jamais été aussi bon marché de produire de l’électricité à partir de source renouvelable tel que le soleil, le vent, l’eau, la biomasse, etc…
II. Le photovoltaïque : l’inévitable révolution à venir
Parmi les nombreuses sources d’énergies capables de de recharger les batteries d’un véhicule électrique, il y en a une qui mérite une attention particulière : l’énergie solaire photovoltaïque. Pour une raison évidente que tout le monde peut comprendre : elle est disponible partout.
L’autre raison, moins triviale celle-là, c’est le coût de production des installations photovoltaïques les plus efficientes aujourd’hui en service un peu partout dans le monde. Qui, il y a 5 ans de cela seulement, aurait été capable d’annoncer qu’en 2014 le prix du kWh photovoltaïque atteindrait déjà la parité réseau dans plusieurs régions du monde ? Et le meilleur reste à venir : avec l’augmentation inéluctable du coût de production de l’électricité issue des énergies fossiles et fissiles (nucléaire) et l’amélioration continue des rendements des panneaux photovoltaïques, l’énergie solaire n’a pas fini de faire parler d’elle dans les années à venir.
Certes, il reste la problématique – centrale – du stockage d’énergie à grande échelle. En attendant que des solutions économiquement viables émergent, les véhicules électriques, couplés aux réseaux intelligents, offrent déjà des perspectives intéressantes à exploiter pour optimiser l’équilibre offre/demande. C’est particulièrement vrai dans le cas de l’Allemagne par exemple qui dispose déjà aujourd’hui d’une puissance solaire installée à même de pouvoir recharger simultanément plusieurs millions de VE en charge normale (3kVA) les jours de fort ensoleillement. Une réalité qui va devenir de plus en plus tangible au fur et à mesure de la montée en puissance de l’autoconsommation. Une autre révolution qui devrait également bénéficier assez largement au VE.
III. Les carburants liquides d’origine renouvelable : des perspectives très limitées
Les carburants liquides (ou gazeux) d’origine renouvelable sont déjà une réalité dans plusieurs régions du monde. L’éthanol étant de très loin le plus diffusé d’entre eux à ce jour. Qu’ils soient produits directement à partir de la biomasse (maïs, canne à sucre, betterave à sucre, colza, tournesol, palmier à huile, etc…) ou issus de transformation préalable, tous ont en commun le fait de devoir mobiliser d’importantes ressources en eau, en énergie (transformation) et surtout en sol.
Même produits avec des critères environnementaux stricts, ils ne seront jamais une solution viable à grande échelle étant donné les nombreux effets induits négatifs de ce genre de culture. Surtout pour alimenter in fine des moteurs à 30 % de rendement…
Leur seul avantage, non négligeable c’est vrai, c’est d’être facilement stockable tout en étant énergétiquement beaucoup plus dense qu’une batterie de VE.
Tout au plus, ils continueront d’être un moyen relativement bon marché pour produire des carburants dans des pays à très faible densité de population disposant d’importantes réserves foncières. De fait, ils sont intrinsèquement condamnés pour apporter une réponse durable aux besoins de mobilité à l’intérieur des grandes agglomérations dans lesquelles des milliers d’individus continuent de s’installer quotidiennement à travers le monde.
IV. Changer d’époque
Indépendamment des avis et des opinions de chacun sur le VE, ce qu’il faut continuer à dire et à redire, c’est l’urgence à changer d’époque.
Même alimenté par des énergies renouvelables, le VE n’a pas vocation à remplacer à l’identique l’automobile à pétrole. Il n’en aura de toute façon jamais les moyens étant donné les volumes et la nature des besoins actuels.
Là où le véhicule électrique a toute sa place en revanche, c’est dans le nouveau schéma de mobilité qui commence à se mettre en place, dans les grandes villes notamment. En ciblant les usages pour lesquels il est aussi pertinent que performant, le VE, ainsi que les véhicules hybrides, offrent des perspectives très intéressantes pour partir à la reconquête de la qualité de l’air en ville. Un sujet bouillant sur lequel, il devient vraiment urgent que l’Etat et les collectivités locales corrigent les nombreuses erreurs accumulées ces dernières années sur le sujet.
Heureusement, les temps changent. Un rapide coup d’oeil en arrière suffit pour s’en convaincre. Prenez par exemple le temps de lire ou relire les billets postés sur Automobile Propre il y a un an de cela environ à propos des excès en tout genre de la politique « tout diesel » dans laquelle la France a sombré entre 2004 et 2012. Avec 12 points de part de marché en moins depuis le début de l’année (!), le tout diesel à la française ne sera bientôt plus qu’un (très) mauvais souvenir.
Rendez-vous en 2020, le temps de purger le parc roulant des millions de vieux diesel qui continuent chaque jour d’asphyxier l’air des grandes villes en toute impunité…
Quel horreur !!!
je serais donc mort avant le véhicule a explosion :-(
http://www.autozone.be/nouvelles-automotives/dapr%C3%A8s-lenqu%C3%AAte-publique%2c-en-2040-lam%C3%A9rique-roulera…%C3%A0-lessence/article-2581141.html?utm_source=7s7&utm_medium=teaserHP&utm_campaign=AZauto55
Il y a aussi ceci, mais je pense que leurs derniers tableaux comportent quelques erreurs: http://fr.wikipedia.org/wiki/Normes_europ%C3%A9ennes_d%27%C3%A9mission
Merci de l’info :)
En ce qui concerne les normes Euro, on se base sur le cycle NEDC j’imagine. Donc on doit avoir le même écart qu’avec la conso je suppose…
Hum, quand je vois le Ford EcoBoost mauvais en particules… Pourtant Ford assure que ce moteur ne fonctionne jamais en mélange pauvre pour ne pas émettre de particules. Ils nous prennent pour des jambons.
« Même alimenté par des énergies renouvelables, le VE n’a pas vocation à remplacer à l’identique l’automobile à pétrole. Il n’en aura de toute façon jamais les moyens étant donné les volumes et la nature des besoins actuels. »
Ça, personne ne peut l’affirmer avec certitude. Lorsque l’on voit les Tesla S et les progrès annoncés des futures batteries, rien n’est moins sûr, même s’il faut rester prudent.
« Rendez-vous en 2020, le temps de purger le parc roulant des millions de vieux diesels qui continuent chaque jour d’asphyxier l’air des grandes villes en toute impunité… »
Encore une fois, il n’y a pas que les vieux diesels. Il a assez été démontré que les FAP ne peuvent rien contre les micro-particules secondaires. Quant aux systèmes anti-NOx, ils produisent d’autres rejets néfastes même pas repris dans la liste des normes Euro 6. Et n’oublions pas que le protocole de mesure de ces NOx ne reflète pas du tout la réalité. Dans la vraie vie, les NOx sont 2 à 5 fois plus élevés qu’annoncés par les constructeurs.
Et rappelons pour la énième fois que les essences à injection directe produisent eux aussi des particules fines.
Petit élément, peut être mais…
Je roule en électrique (c zéro ); vous savez la fameuse 2ème voiture qui finit par..rouler en permanence tellement elle est pratique et agréable en ville;). Le 1er ( heu, non, 2ème maintenant ) véhicule est une saab éthanol qui roule de fait réellement moins.
Le calcul voulant prouver ( à raison ) que le remplacement total du fossile par l’éthanol est impossible est en fait complètement décalé; si on estime qu’un tiers des trajets peuvent être fait en électrique, un 2ème tiers en transports collectifs pour les longues distances ( trains ou avions qui se mettent au bio fuel aussi ), il ne reste que 30% d’énergie liquide à remplacer. Si on y met en plus la moitié de bio gaz, on est à 15%. Là ce n’est plus de l’utopie et on est sorti du fossile.
En bref, la mixité ( sous toutes ses formes ;) est la réponse aux problèmes de nos sociétés!
Bien-sûr que nous rêvons tous d’une révolution énergétique, où l’électricité serait reine ! Mais l’électron a un grave défaut, il a une densité énergétique trop faible et pour l’instant, il se stocke très mal. Alors croire qu’avec les EnR (éolien + PV) on va résoudre le problème, est tout simplement utopique. On ne peut pas baser une société avec des énergies si peu fiables en prévision et stabilité. C’est la base de tout électricien de vouloir devancer l’appel de puissance de 19h, s’il veut éviter le black-out. Tant que le stockage de masse ne sera pas au point, on sera confronté à ce dilemme.
Après, que l’on veuille réduire la part de pétrole, certes il le faudra d’ici à 2050, mais tant que l’on n’aura pas trouvé LA solution contre l’intermittence des EnR actuelles, il faudra compter sur un autre fossile, le gaz, à défaut de Nuke.
Pour ce qui est de l’autonomie de nos véhicules, il n’y a pas à dire, le carburant liquide reste celui le plus approprié en terme de réservoir et facilité de distribution. Après pour le faire, il faut bien-sûr ne pas sacrifier nos terres arables. Mais les biocarburants de 2ième génération utilisant les tiges et feuilles de nos céréales, ou les plantes marines, où encore les déchets de nos poubelles, sont tout-à-fait compatibles avec nos moindres besoins automobiles, si nous marions le moteur thermique et l’électrique. L’hybridation intelligente est à mes yeux, une solution la plus compatible avec nos modes de vies actuels et à venir. L’électrique pure restera cantonnée à la ville, tant que ses batteries n’atteindront pas les 500Wh/kg à 50€/kg. Et c’est là que vient le sujet du choix de la mobilité.
§
Le beurre et l’argent du beurre….
Aucun assureur ne peut couvrir un risque de…. 500 milliards d’€? Donc que ce soit l’état (donc nous) qui couvre ce risque (faible, franchement…) n’est pas idiot. Cela revient à dire que nous sommes tous assureurs sans le savoir. en effet, depuis des décennies « nous » touchons la prime d’assurance RC du nuke sous forme d’économie de dépenses d’énergie avec un kWh moitié moins cher qu’ailleurs. Bien sûr on peut discuter l’équité de la répartition puisque cette « rentrée » d’argent est proportionnelle à la conso et favorise les gros clients d’EdF, alors que des « petites gens » seront plus touchés par les conséquences d’une hypothétique catastrophe. Néanmoins le raisonnement reste valide en macro-économique. A l’état d’organiser la péréquation au cazou, ce qui n’est pas facile certes.
Un eclairage sur le PV (ou l’eolien) et la parite reseau.
Si on compare un reacteur nuke a une grande centrale Pv ou eolienne, la parite est deja la.
Un indicateur tres simple : EDF a obtenu d’etre remunere 11 c€ / kWh pendant 35 ans (!!!!) a prix garanti pqr le gouvernement britannique pour ses 2 EPR de Hinckley Point. Le tarif d’obligation d’achat eolien est de 8 c€, le PV a 7.5 c€ tandis que l’hydro l’est 7 en moyenne pour les grosses microcentrales.
De plus 10 c€ / kWh est le cout de revient calcule par Greenpeace pour l’EPR de Flamanville et se 8.5 Md€ de cout de construction, montant identique a celui de Finlande.
Le nuke ancien reste lui a 5 c€ / kW pour le moment mais n’integre pas les couts suivants :
– l’assurance RC couvrant tous les couts d’un accident et pas juste un forfait 100 millions d’€ (les reste etant a charge de l’Etat cad NOUS).
– le cout du demantelement
– le cout du stockage longue duree : 36 milliard dont pas un sous n’a encore ete provisionne.
– le cout du renforcement de securite post-Fukushima.
En conclusion, si le nuke ancien est pour le moment plus competitif c’est du fait de regles biaisees au profit ‘EDF .. et son actionnaire principal.
L’automobile coute chere et le choix de l’automobiliste lors d’un achat n’est malheureusement pas seulement lié a son education…
En effet, tu parles de changer d’époque, tu as raison, et notamment dans les énergies proposées il en manque au moins une de taille connue mais que personne ne sait encore exploiter : l’énergie tellurique, gratuite sur tout le globe !!!
C’est la grosse différences avec le contexte d’il y a 5 ans, quand j’ai démarré Automobile Propre : on a beaucoup plus de choix. Notamment, les voitures électriques et hybrides sont arrivées en concession. Par contre, le marché des véhicules GNV ne bouge pas beaucoup malgré les avantages inhérents à cette motorisation.
Il reste à éduquer les automobilistes pour qu’ils puissent choisir en toute connaissance de cause…