Le véhicule électrique est-il addictif ?

Plus je roule en véhicule électrique et moins j’ai envie de rouler en auto à pétrole, fût-elle hybride. Voilà comment je résumerais le caractère addictif du véhicule électrique pour ce qui me concerne. Si les raisons et les motivations varient d’une personne à l’autre, force est de constater que le véhicule électrique l’emporte généralement haut la main lorsqu’il faut choisir entre thermique à pétrole ou électrique, y compris lorsque les conditions ne sont pas toujours réunies. Explications.

I. Mieux avec moins

Que ce soit au volant d’une Citroën C-Zéro/Peugeot iOn, le véhicule électrique le plus accessible du marché ou d’une plus classique Renault ZOE, la question est toujours la même : le trajet est-il faisable grâce à l’électricité stockée dans la batterie ou nécessite t-il d’opter pour une alternative autre, faute d’autonomie suffisante et/ou de solution de recharge à destination ou en cours de trajet ?

Exceptées les rares situations où l’autonomie demeure un frein, difficile de trouver une raison valable au choix d’un véhicule propulsé au pétrole importé du Moyen-Orient plutôt qu’à l’électricité made in France.

Sur les trajets où l’autonomie est un peu juste, l’automobiliste éclairé n’hésitera pas à adapter sa vitesse pour être sûr d’arriver à bon port. Arrivé à destination, il n’hésitera pas non plus à demander une prise 220 volt si nécessaire. Un réflexe qui continue hélas de faire sourire le vieux monde qui n’a toujours pas compris que l’époque n’est plus au toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus sale. Non, l’époque est au faire mieux avec moins.

A ce petit jeu, les véhicules électriques disponibles actuellement sur le marché en sont une belle illustration : mieux gérer la précieuse énergie en l’utilisant efficacement au volant d’un véhicule électrique plutôt qu’en consommant toujours plus de pétrole au volant d’une auto qui gaspille et qui pollue partout où elle passe.

II. Optimiser son parcours et le temps de recharge

Voilà un petit jeu auquel les amateurs de véhicule électrique se prêtent volontiers pour utiliser au maximum les capacités de leur véhicule : quel est le chemin le plus court, le moins énergivore et/ou celui sur lequel une (des) infrastructure(s) de recharge performante(s) existe(nt) afin de réaliser en toute sérénité un trajet qui flirte avec les limites actuelles des véhicules électriques. Dit autrement, comment faire pour éviter de devoir renoncer au véhicule électrique sur un trajet pas idéalement adapté aux capacités actuelles des modèles les plus populaires ?

S’agissant des infrastructures de recharge, force est d’admettre que les bornes qui aident vraiment les usagers à s’affranchir de l’angoisse de la panne sont surtout les bornes dites accélérées ou rapides.

Pour toutes les autres bornes, il n’y a guère que dans les rares cas de figure où l’automobiliste en profite pour faire autre chose que recharger sa voiture que leur usage fait sens. Sachant que le besoin de recharge n’est pas toujours impératif pour les cas de figure en question.

Que ce soit pour lever le puissant frein psychologique de l’autonomie ou pour faciliter l’itinérance, priorité absolue aux bornes accélérées et rapides donc. Pour toutes les autres en revanche, il serait beaucoup plus judicieux d’attendre que le parc roulant électrique grossisse avant d’aller couvrir la France entière de bornes à 7 kW maxi…

III. ChargeMap : l’outil indispensable

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C’est l’application indispensable que tous les conducteurs de véhicules électriques s’empressent généralement d’installer sur leur smartphone dès qu’il s’agit de partir à l’aventure en véhicule électrique au-delà des trajets habituels.

En attendant que l’offre de rechargement s’harmonise un peu partout sur le territoire, ChargeMap constitue une aide précieuse pour les usagers : la plateforme répertorie tous les types de bornes, qu’elles soient publiques ou privées. Les commentaires et photos postés par les nombreux contributeurs participent également à mieux appréhender d’éventuelles difficultés ou aléas.

En attendant la remontée d’information en temps réel concernant la disponibilité des bornes, la très appréciée fonction « check in » permet à chaque utilisateur de signaler si la borne est disponible ou non. Une fonctionnalité qui participe à améliorer l’expérience utilisateur de la communauté.

Sans nécessairement rendre addictif, l’application ChargeMap encourage et facilite l’usage d’un véhicule électrique plutôt que d’opter pour une alternative à pétrole. Les ChargeMapiens vous diront à ce sujet que l’application favorise indirectement l’usage de certaines bornes au détriment d’autres. Soit parce qu’elles sont plus pratiques d’accès, parce qu’elles sont (encore) gratuites et/ou qu’elles jouissent d’une bonne réputation contrairement à d’autres…

IV. Et vous, quel est votre niveau d’addiction ?

Autre moyen de mesurer le caractère addictif du véhicule électrique : le kilométrage annuel moyen parcouru avant et après son acquisition. Au delà de l’effet nouveauté, il n’est pas rare de constater que le kilométrage parcouru a plutôt tendance à augmenter qu’à diminuer. Un comble pour un véhicule qui continue de souffrir auprès du grand public de son autonomie plus limitée que celle d’une auto à pétrole…

Le coût kilométrique à l’usage et l’agrément offert ne sont évidemment pas étrangers à cette tendance. En y regardant de plus près, on pourrait lister de nombreuses autres raisons encore. Comme celle de faire découvrir l’électrique à celles et ceux pour qui le véhicule électrique n’est rien d’autre qu’un tas d’idées reçues toutes plus fausses les unes que les autres…

Et vous, quel est votre niveau d’addiction au VE ? Êtes-vous addictif au point d’avoir définitivement renoncé à l’auto à pétrole du siècle dernier?