Shenlan SL03

La Shenlan SL03 du groupe Changan

Premier marché du véhicule électrique, la Chine n’a pour le moment engagé aucune démarche visant à interdire la vente des véhicules dotés d’un moteur thermique. Le patron du puissant groupe Changan estime que le temps est venu.

Qui est Changan ?

Assez peu connu en Europe et plutôt discret, Changan est néanmoins un puissant groupe industriel en Chine. Il est certes le plus petit des quatre grands groupes d’État, derrière SAIC, FAW, Dongfeng. Mais il est aussi l’un de ceux ayant le plus de succès avec ses propres marques. Les autres tirent une bonne partie de leurs revenus et volumes de leurs coopérations avec les constructeurs étrangers. Changan ne compte que les partenariats avec Ford et Mazda. En outre, soulignons que Changan est directement affilié à l’armée, son principal actionnaire, ce qui en accentue le poids politique…

Changan et la voiture électrique

Clairement, Changan n’est pas le plus avancé dans le domaine de la voiture électrique. Sa gamme principale ne compte ainsi que la récente QQ Ice Cream, une citadine économique concurrente de la Wuling Hongguang Mini EV. Mais le groupe a mis les bouchées doubles. Il est en phase de lancement de plusieurs nouvelles marques, dont certaines en partenariat avec CATL et Huawei : Avatr, Lumin, Shenlan et la toute dernière annoncée cette semaine, Zhuge. Autant de marques dédiées à l’électrique et qui doivent en théorie rivaliser avec les multiples start-up du marché avec une image plus fraîche et plus moderne que celle de la marque Changan.

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Vers une interdiction ?

À l’occasion du congrès mondial des véhicules à énergies nouvelles à Pékin, Zhu Huarong, le patron de Changan, a donc évoqué une possible interdiction des voitures thermiques en Chine. Selon lui, le marché et les constructeurs sont à présent mûrs pour une telle décision. Non pas mûrs pour l’interdiction elle-même, mais pour la mise en place d’un calendrier.

Rappelons que les voitures électriques représentent désormais près de 20 % des ventes en Chine, avec un volume attendu à plus de cinq millions d’unités cette année. Avec la position de son groupe sur le marché, on pourrait s’étonner de la déclaration de Zhu Huarong. Au vu des lancements annoncés par Changan ces derniers mois, elle a tout son sens, puisque le groupe s’est mis en ordre de bataille pour refaire son retard sur les segments les plus porteurs, et les plus rémunérateurs, du marché.

La déclaration est aussi éminemment politique. Changan n’est pas n’importe quel acteur, il appartient à l’État, mieux, à l’armée… Le lieu, Pékin et un congrès international, n’est pas non plus anodin. D’autant que la déclaration avait plus que probablement été vérifiée et validée par les autorités compétentes. Prélude à des annonces plus officielles dans les mois à venir ?