Les prix des voitures électriques jouant au yo-yo, il y a de quoi faire des gagnants et des perdants !

Dans la nuit de jeudi à vendredi, une insomnie a poussé le râleur en chef en dehors du lit. Avant de retenter sa chance sous la couette, il a… regardé le prix des Tesla. Il ne fait pas partie des fameux fanboys de Tesla, prêts à vous tomber dessus si vous critiquez Tesla ou Elon Musk, comme le font les fanzouses dès que vous vous en prenez au Dieu Hanouna. Mais l’intérêt professionnel qu’il porte à cette marque comme à toutes les autres le pousse à faire de surprenantes choses au coeur de la nuit.

C’est en effet le vendredi à minuit que Tesla change ses prix. Et après les avoir baissé le 13 janvier, la marque a refait de même le 14 avril, assommant encore plus la concurrence sur le marché de la voiture électrique. Une autre baisse des prix opérée dans la semaine aux Etats-Unis a donc laissé espérer une autre baisse chez nous le vendredi suivant, qui n’a toutefois pas eu lieu. Une nouvelle réduction aurait pu pousser une nouvelle vague de clients à signer le bon de commande pour une Model 3. Peut-être même le jamais content, qui tenait pourtant à faire durer son SUV diesel qui a bientôt 9 ans, car on arrive dans des zones de prix, aides cumulées, qui le font hésiter !

Mais une autre diminution aurait aussi agacé tout ceux qui ont reçu un véhicule avant. Il y a déjà eu un sacré paquet de mécontents en janvier, lorsque la version Propulsion est passée de 53 490 à 44 990 €, voire même 39 990 €, puisque l’auto profitait à nouveau d’un bonus maximal. Ce n’était pas la première fois que cela arrivait, il y avait eu une situation semblable début 2021 quand les prix de la 3 avait fondu une première fois, avec un ticket d’entrée tombé alors à 43 800 €. Si ce prix est resté stable pendant un an, il a ensuite été relevé à plusieurs reprises, jusqu’à 53 490 € donc, puis 44 990 € et enfin 41 990 € à ce jour. Acheter une Tesla, est-ce comme jouer à la loterie ?

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Mais que les « pro » ou « anti » Tesla ne s’excitent pas. Car les exemples ne manquent pas chez d’autres marques. Début avril, le prix de la Citroën C4 électrique Live est tombé de 39 700 € à 34 990 €. Chez Ford, celui de la Mustang Mach-E Propulsion a été baissé de 61 650 à 56 990 €. Aux Etats-Unis, Ford avait déjà baissé les prix en janvier. La division française avait expliqué que ce n’était pas prévu pour le moment dans l’Hexagone. C’est arrivé trois mois après. Bon après, quel patron va dire « n’achetez pas maintenant, le prix va baisser dans trois mois » ?

Le râleur s’interroge quand même sur la capacité de certaines marques à faire plonger leurs prix en une nuit. Une preuve que celui de départ était exagéré afin de faire un super-profit ? Les constructeurs se justifient. Pour l’ovale bleu, il n’était pas question de lier cela à une réponse à Tesla. Ford a mis en avant la hausse de la production de son SUV branché, ce qui fait baisser les coûts de celle-ci. Et puis il y a une décrue des coûts des matériaux, qui avaient flambé en 2022, portés notamment par la guerre en Ukraine.

Les hausses de prix de la Model 3 l’année dernière étaient justifiés par cet aspect, avec une envolée des prix des batteries. Elon Musk s’était engagé à revenir en arrière dès que possible. Ce qu’il a fait donc, même si la stratégie agressive de début 2023 semble aussi guidée par le besoin de faire tourner les usines. Lors de la présentation des résultats financiers du 1er trimestre, Elon Musk a assumé le fait que Tesla ait gagné moins d’argent mais ait vendu plus. C’est le contraire de la tendance actuelle de l’automobile !

La volonté de Musk est aussi de démocratiser l’électrique. Mais au détriment de ceux qui viennent de s’y mettre ? Car prendre une électrique, ce serait en ce moment comme jouer à la Bourse. A l’image d’une action, il faut savoir acheter au bon moment, surtout en vue de revendre au bon moment. Façon CAC40, il y a donc des gagnants et de sacrés perdants. Pour vous dire qu’il vaut peut-être mieux attendre encore ou foncer, vous devez étudier l’évolution des courbes, analyser le contexte du marché, connaître le statut de l’offre et de la demande, sans oublier faire de la veille concurrentielle. 

Les marques respectives ne le diront pas, mais les nouveaux prix des C4 et Mustang Mach-E sont aussi dictés par la guerre des prix lancés par MG et Tesla ! D’ailleurs, si la Mustang Mach-E est officiellement affichée à partir de 56 990 €, le configurateur met en avant un prix remisé de 46 990 € afin d’avoir le bonus de 5 000 € et donc un modèle à 41 990 €, un prix proche du Model Y. Au lieu de 61 650 € précédemment ! En 2021, le modèle Ford coûtait 48 990 €, avec un bonus à 3 000 €, soit 45 990 €. Entre, il semble y avoir eu quelques… pigeons ?

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La courbe inflation puis déflation peut évidemment s’appliquer à de nombreux domaines et produits. Les coûts de l’énergie et du blé ont baissé en 2023, le paquet de petits beurres va sûrement reculer aussi ! Il en est de même avec l’automobile donc. D’ailleurs, on peut vous dire que les prix baisseront encore dans les mois à venir. Mais avec l’automobile, les sommes en jeu ne sont pas les mêmes. Les perdants peuvent perdre gros. Des acheteurs de Model 3 Propulsion ont vu le prix neuf de leur voiture plonger… et la valeur résiduelle de leur auto sacrément secouée ! Les marques prennent ainsi le risque de froisser le client tout juste capté… et le voir vite s’en aller.

Si le râleur venait à prendre une 3 Propulsion, il imagine la tête de son voisin, quand celui-ci verra débarquer en face la même auto qui a coûté 15 000 € de moins. Il risque de perdre le sommeil lui aussi. On espère qu’il n’avait pas en plus acheté des actions Tesla quand elles étaient à 1 000 $.

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