Dès 2028, plus d’une voiture neuve vendue sur deux sera électrique en Europe. La demande va s’envoler… mais l’offre va aussi l’imposer !

Si un doute subsiste sur l’entrée en vigueur d’une interdiction totale de la vente de voitures thermiques neuves dans l’UE dès 2035, la transformation du marché automobile européen est déjà bien lancée. Au point que selon le cabinet AlixPartners, les voitures électriques représenteront la majorité des ventes sur le Vieux Continent dès 2028. Ce sera même 55 % à cette date.

Une proportion qui peut surprendre à une échéance aussi courte, mais les gammes vont grandement évoluer au cours des cinq prochaines années. En 2028, plusieurs grands constructeurs auront d’ailleurs déjà basculé vers le tout électrique en Europe. C’est notamment le cas d’Alfa Romeo, de DS ou encore d’Opel. D’autres seront sur le point de finir cette transformation, puisque Ford, Mini ou Renault ont fixé 2030 comme échéance.

À lire aussi Renault accélère sa transition électrique

Dès 2035, la voiture électrique représentera 85 % des ventes en Europe (le thermique sera encore permis en dehors de l’Union). Notre continent sera nettement en avance, selon AlixPartners, qui estime qu’il y aura 62 % de ventes en électrique en Amérique du Nord en 2035. C’est à cette date que l’électrique devrait devenir majoritaire dans le monde.

La bascule vers le tout électrique impose aux groupes automobiles des investissements majeurs. Selon le cabinet, ils « ont doublé au cours des deux dernières années, pour atteindre 526 milliards de dollars en 2026 ». L’électrique capte déjà la moitié des investissements de l’industrie. Logique, tout est à faire, ou presque, alors que la technologie thermique est aboutie. AlixPartners note d’ailleurs que « les programmes de moteurs thermiques sont proches d’un point d’inflexion : ils devraient diminuer de 33 % en Europe et de 12 % en Amérique du Nord entre 2024 et 2028 ».

Les constructeurs sont toutefois pénalisés par l’envolée du cours des matières premières, encore plus forte pour la voiture électrique. Si entre avril 2021 et mai 2022, le coût en matières premières pour un véhicule thermique en Europe a augmenté de 91 %, celui pour un électrique a progressé de 123 %. Il est passé de 2 924 à 6 533 $, contre de 1 475 à 2 827 $ pour le thermique. C’est notamment lié aux cours du cobalt, du nickel et du lithium. 

À lire aussi Le tout électrique en Europe dès 2035 ? Pas si sûr !