C’est une réalité dont on se serait volontiers passé pour débuter l’année et pourtant il va falloir faire avec : le gazole pas cher est de retour.
Exit les belles paroles de la COP 21 pour lutter contre la dépendance aux fossiles et limiter les émissions de CO2. Au diable les actions concrètes pour lutter contre le financement des réseaux terroristes et celui des dictatures pétrolières : le gazole pas cher s’affiche fièrement à 1€/L dans nombre de stations un peu partout en France. Pour le plus grand bonheur des nostalgiques et des amateurs de vroum-vroum à pétrole…
I. Le pétrole pas cher, ennemi public n°1 de la transition énergétique
Parce qu’il nécessite des investissements toujours plus importants, que les recettes qui en découlent sont une source majeure d’inégalités entre les peuples et que les dégâts environnementaux dont il est à l’origine ne cessent de croitre, le pétrole est plus que jamais l’ennemi public n°1 de la transition énergétique française.
Qu’il soit bon marché comme c’est le cas actuellement ou très cher comme cela fût le cas en 2008 et 2012, le pétrole est une source importante de gaspillage et de pollution atmosphérique, notamment en milieu urbain.
A 1 € le litre (voire moins pour tous les professionnels….) dans un véhicule diesel capable de 5L/100km voire moins, il constitue un frein majeur à la transition énergétique et entretien le doux rêve d’une mobilité individuelle abondante et bon marché pour plusieurs années encore.
Pourtant, d’ici quelques années, nous serons très nombreux à juger très négativement le fait de se déplacer seul au volant d’une voiture à pétrole en ville. Car la mobilité ne pourra pas éternellement restée le parent pauvre de la transition énergétique. Une simple question de bon sens et d’époque…
II. Ringardiser l’auto à pétrole
Dans ces moments où le prix à la pompe ne permet pas à lui-seul à limiter la consommation de carburant, il faut donc faire appel à d’autres biais pour espérer infléchir les volumes de gazole engloutis quotidiennement dans l’hexagone. A ce petit jeu, je suis de ceux qui pensent que le moment est venu de ringardiser une bonne fois pour toute l’auto à pétrole pour tous les usages pour lesquels elle est complètement aberrante !
Pour tous ceux qui depuis plusieurs années déjà, utilise très régulièrement le vélo, le vélo à assistance électrique, un véhicule hybride ou un VE, il est clair que n’importe quel crossover diesel, fût-il euro 6, fait figure de dinosaure dès lors qu’il s’agit de circuler en milieu urbain à 50 km/h max.
Même au-delà du monde urbain, les propriétaires de véhicules hybrides ou électriques vous le diront : l’auto 100 % pétrole, c’est le vieux monde. Un truc incapable de se mouvoir autrement qu’en brulant du pétrole même pour circuler à très faible allure entre deux rond-points ou pris dans les embouteillages. Bref, un truc du passé qui gaspille et qui pue. Y compris à l’arrêt parfois1…
III. Les réseaux sociaux & Internet déjà à l’oeuvre
Au rang des leviers d’action à ne pas sous-estimer : le rôle des blogs et des réseaux sociaux. C’est un fait, pour quiconque cherchent des renseignements préalables à l’acquisition d’un nouveau véhicule, Internet est devenu un passage obligé pour un grand nombre d’automobilistes. A ce petit jeu, il est frappant de constater le haut niveau de satisfaction des propriétaires de véhicules hybrides et électriques. Une réalité d’autant plus marquée que les propriétaires de voitures hybrides et électriques ne sont pas les derniers à partager leur expérience et leur enthousiasme à propos de ces véhicules.
Entre d’un coté Tesla et de l’autre l’affaire Volkswagen on mesure à quel point les réseaux sociaux jouent désormais un rôle majeur dans l’appréciation et l’image que se font les consommateurs des produits qu’ils achètent ou qu’ils envisagent d’acquérir un jour…
IV. Deux ans pour révolutionner le marché du neuf
En parallèle des évolutions indispensables à venir en matière d’usage, l’autre urgence du moment, c’est la transformation du marché du neuf. En 2015, les ventes cumulées d’hybrides (rechargeables inclus) et d’électriques ont représenté 4,1 % du marché du neuf. C’est mieux qu’en 2014 mais c’est encore trop peu comparativement au potentiel de ce type de motorisations et aux usages associés. Et c’est surtout très insuffisant pour rendre ce type de motorisations très accessibles et abondantes demain sur le marché de l’occasion !
En 2016, personne n’aurait l’idée d’installer une chaudière à fioul dans un logement neuf construit en ville. Alors comment se fait-il qu’il y est encore autant de clients pour acheter des crossover diesel neufs pour rouler quotidiennement ou presque en milieu urbain ?
Vive le futur !
1 La palme de la médiocrité revenant indiscutablement à tous ces automobilistes qui n’ont toujours pas compris que laisser tourner leur moteur inutilement à l’arrêt ne sert à rien d’autre qu’à pourrir encore un peu plus l’air environnant.
La bonne nouvelle ce serait le gazole à un Franc. Un Euros c’est encore l’état qui se gave sur notre dos pour financer des conneries écologiques.
Mais oui Guillaume, toujours ce refrain sur la « faute au pétrole » !
Mais, avez-vous seulement regardé les chiffres et les modèles de VP vendus chaque année. La CLIO est toujours en tête, suivie de près par la 208. Cela veut dire quoi pour la planète ? Que la majorité des gens, investissant dans du neuf, veut des voitures en segment B, pas trop chères qui puissent être polyvalentes. Et c’est là que l’offre actuelle n’est pas assez pertinente pour la transition, ce n’est pas la faute au pétrole. Les gens utilisent leur voiture parce qu’ils ne veulent pas (souplesse du VP), ou ne peuvent pas faire autrement. Les purs citadins, eux, ils peuvent prendre les TC, mais ceux en périphérie, c’est souvent la galère, et donc, on les retrouve traversant la ville aux heures de pointes, voilà-tout ! Proposez des VP « propres » abordables dans ce segment, et là vous verrez si le diesel continue à se vendre.
Un VE, c’est bien, mais pas encore assez polyvalent et quand même plus cher en PRK (là OK, le carburant à 1€ ne va pas dans le bon sens, mais c’est comme çà, je l’avais prédit …).
Puis un PHEV c’est mieux, mais actuellement trop cher car surdimensionné. Moralité, il ne reste que l’essence pour attendre les offres. Après l’histoire du gazole, versus essence, n’est qu’une question de taxe, mais c’est une autre affaire …
§
Bonjour Guillaume,
merci quand à cette dernière analyse, je ne serai par contre pas aussi angélique que toi quand aux parangons de vertus que serait internet et les blogs, le tout numérique, etc… car il y a autant d’excès sinon plus que dans le vieux monde dont tu parles… idem pour les réseaux sociaux… quand tu vas dans une concession auto du vieux monde ou Tesla, celui avec lequel tu échanges dans la vrai vie n’est pas masqué ou ne se présente pas ne se cache pas sous un sobriquet inventé et diffusé par des cabinets de marketing opaques payés par les grandes marques pour « influencer », et maintenant des robots avec des algorithmes mathématiques qui foin de même… et de l’intelligence que l’on prédit comme étant « artificielle » ! n’enterrons pas trop vite le vieux monde au profit d’un monde connecté qui serait soit disant merveilleux et cool… et trouvons le bon équilibre… merci.
Bcp bcp bcp de consommateurs savent très bien ce jour la confiance qu’ils peuvent faire, ou pas, en des avis émanant de « pseudonymes » ou d’avatars… et c’est une des clés de l’internet du futur, ouvert, transparent, espace d’échanges en toute confiance… et là, à mon humble avis, il y a un sacré ménage à faire !
http://www.latribune.fr/economie/france/l-economie-collaborative-n-est-pas-sociale-et-solidaire-541099.html
ça vaut pour blablacar et toute la liste des uber et consorts, etc… qui ont renversé les mots et les valeurs en brouillant tout savamment…
idem pour l’intelligence artificielle ! l’intelligence ne sera jamais artificielle, la vraie… idem pour la réalité virtuelle ! la réalité ne sera jamais virtuelle ça vaut pour l’oculus rift de facebook ! et la liste est infinie de ce glissement sémantique généralisé et organisé… et idem pour la voiture autonome ! l’autonomie, c’est la liberté, et on sera jamais autonome ni de apple, ni de google, ni de facebook, etc… ce sont tout simplement de fausse promesses ! et idem, pas autonome des constructeurs autos qui vous promettent ça la votre autonome ! soyons vigilants sur le sens et l’emploi des mots et des grandes valeurs universelles !
Guillaume, tu devrais te relire… « internet est devenu un passager obligé… » ça fait totalitaire… « à ce petit jeu… » mais on ne joue pas avec des êtres humains… quand à affirmer que les réseaux sociaux seraient à l’origine de l’affaire Volkswagen… bigre. Et que Tesla vient par ailleurs de la silicon valley, « patrie » des « réseaux » sociaux, rebigre… il y a comme quelque chose qui m’échappe.
Bref, je pense que tous les acteurs qui se bousculent au portillon de la pseudo révolution des « objets » connectés, du big data généralisé, etc… vont déchanter… si la transparence et la confiance ne sont pas établies AVANT sur les tambouilles dans les arrières cuisines du big business. Et là, les concours de cuisine sur les salades internes pour concocter et vendre des menus et des plats comestibles aux clients vont bon train… à suivre.
Allez tous en quad électrique ou en segway, je ne comprends pas que l’on persiste à vouloir construire ces voitures polluantes :)
Bonjour,
tout d’abord je présente mes vœux à toute l’équipe du site et aux contributeurs et/ou personnes intéressées par le VE qui viendraient sur ce post.
Une proposition pour motiver les propriétaires de VT à se poser des questions sur leur mode de transport : qu’est-ce qui aujourd’hui justifie de dépenser autant d’énergie pour se déplacer ?
Je retiens les arguments suivants :
– le ratio entre le potentiel énergétique du carburant et l’énergie effectivement restituée (je crois que le ratio est de 30 à 40% pour le VT contre 70 à 80% pour le VE)
– la puissance nécessaire pour déplacer le véhicule. Perso j’ai une MIA L de 850 kg batteries incluses qui développe 20 chevaux suffisants pour une utilisation urbaine (voire nationale/autoroute puisque je le fais tous les jours pour le boulot). En comparaison, mes véhicules de remplacement en cas de pbme sont des motos 125cm3 qui font 15 chevaux pour déplacer 150 kg à vide environ (compte-tenu des top-cases, sacoches) et le poids des pilote/passager. Avec la MIA, compte-tenu de l’hiver doux, j’ai fait quotidiennement des trajets avec 3 passagers (et pas du petit format), soit une augmentation du poids de la voiture d’environ 30 à 40%).
– les dégradations des organes du moteur induites par l’énergie perdue en chaleur, chocs mécaniques, etc
Ma conclusion : pourquoi en est-on encore à devoir équiper les VT de moteurs plus volumineux car surestimés en termes de puissance par rapport aux besoins au quotidien ?
Je ne connais pas l’intégralité des contraintes qui peuvent s’appliquer à un moteur mais je pense qu’il existe des méthodes pour situer un point d’équilibre entre la puissance et le poids du moteur, ce qui permettrait d’inverser la tendance actuelle.
Cdlt.
Je partage votre remarque sur les personnes laissant leur moteur tourner inutilement (et c’est interdit) :
La liberté dans notre pays laisse une grande place au libre-arbitre sur ce qui est bien ou non. Cette notion est grandement influencée par les médias ainsi que les préjugés. Petit test, lequel de ces deux cas est, pour vous, le plus respectueux de l’environnement ?
1- je roule en VE, je fais du feu dans ma cheminée et brûle parfois mes déchets verts/organiques dans le jardin.
2- j’ai un véhicule diesel mais j’ai des panneaux photovoltaïques sur ma toiture.
Je ne peux pas vous imposer ma réponse mais je peux soulever le point crucial de l’origine de l’électricité qui est, à mon sens trop souvent éludée
Tant que l’on ne comprendra pas qu’il faut une électricité propre et renouvelable pour alimenter les VE, la transition énergétique sera bancale.
Je vais vexer, choquer, blesser certains, mais tant pis.
Lorsque les japonais ont attaqué à Pearl Harbor, ce fut un électrochoc pour les américains isolationnistes. En janvier 42, Roosevelt convoque les principales industries du pays. Il leur ordonne de participer à l’effort de guerre contre le Japon et l’Allemagne nazie. Cette participation se devait d’être totale. C’est à dire que ,par exemple, Ford arrete en totalité la production de véhicules de tourisme pour se consacrer exclusivement aux engins militaires. Et de même pour tous les industriels du pays. Toutes les forces du pays vers un même objectif : la lutte contre le nazisme et ses alliés.
On connaît le résultat .
Et face au changement climatique, nous sommes dans une situation similaire. Voire bien pire, car ce n’est pas la planète qui en danger à cause de nos émissions de CO2, mais NOUS.
Nous savons que le changement climatique est réel, mais nous ne faisons rien. Ou plutôt 99% des acheteurs de nouvelles voitures ont un vague sentiment du changement climatique ou un déni de ce climat.
On ne change rien à nos habitudes de confort et de consommation. L’ensemble des commentaires en est un florilège. Les arguments d’autonomie, d’esthétique, de prix se succèdent pour justifier de ne pas passer au VE.
Surtout, ne changeons rien.
En France, 1 voiture sur 100 achetée est VE. Ce qui nous place dans le peloton de tête.
Mais en Norvège, ce rapport est 16 fois plus important. C’est 1 voiture sur 6 qui Electrique.
La Norvège est producteur de pétrole. Elle possède un fonds souverain pétrolier parmi les plus riche. Mais la production des champs pétroliers offshore décline. La Norvège n’a pas de constructeurs automobiles. La Norvège est un petit pays. Les élites ne sont pas des énarques.
L’essence à 1 euro est un leurre démagogique.
Le calcule est simple, pour 15.000km en électricité c’est ~275€ (15kWh pour 100km) et en gazole c’est ~900€ (6l pour 100km). Après il faut voir l’entretien, mais là aussi c’est en faveur des véhicules électriques.
La seule raison que les gens ne basculent pas encore massivement vers l’électricité, c’est juste une histoire de batterie. Autonomie et durée de vie de celle-ci.
Avec ~20kWh on est presque à 1% de part de marché et dès que les batteries seront à ~30kWh, je suis sûr que les ~2% de marché seront à porté des véhicules électriques.
Je compte beaucoup sur la Nissan Leaf pour incité Renault à doté la Zoé d’une batterie de 30kWh.
La Chevrolet Bolt aura peut être une batterie de 45-50kWh, ça va peut être toucher beaucoup plus de gens. Genre ~10.000 ventes en France par an ? D’accord, je rêve un peu là ! Mais je suis sûr que la batterie sera la clé qui va celer une fois pour toute la gazole.
Bonjour
la palme de la médiocrité N°2 , à ceux qui font 10 kms de chez eux à la pompe, attendent 2 heures pour y accéder en laissant tourner leur moteur , et ne prennent que 10 litres (ou moins)lorsque leur réservoir est quasi vide. et bien sur, recommence chaque semaine.(j’exagère à peine)
Patrick
Il pourrait même descendre encore plus vu l’état de l’économie mondiale.
La production de pétrole reste élevée, et la consommation ne donne pas de signe de redémarrage. Les stocks augmentent. Lorsqu’ils seront saturés, les prix risquent bien de plonger encore.
Bien sur ceci va impacter les investissements pour trouver de nouveaux puits, et sachant que le taux de déplétion moyen d’un puits est de 5% par an et que l’investissement en fossiles se planifie sur 10 ans et plus, on risque de revoir les prix grimper d’ici 2 ou 3 ans. Avec possibilité de pénuries en prime.
A ce moment là il sera peut-être judicieux d’avoir un véhicule électrique…