Après avoir révolutionné sa gamme avec son SUV électrique compact #1, Smart présente une déclinaison Coupé plus spacieuse et élégante qui conserve un rapport qualité/prix canon.

Développé en partenariat avec le constructeur chinois Geely, la Smart #1 tranche avec l’offre habituelle de la marque. Outre son gabarit et son design original signé par les équipes de design du groupe Mercedes, ce SUV compact 100% électrique propose un excellent rapport prix/prestations dans son segment. Il remporte d’ailleurs un certain succès depuis sa commercialisation l’été dernier (1400 exemplaires écoulés). Sa déclinaison Coupé 5 portes baptisée Smart #3 présente un design similaire de face mais reçoit une ligne arrière profilée qui ajoute une touche d’élégance complémentaire tout en améliorant l’aérodynamique. La version Brabus ajoute des boucliers et des bas de caisses spécifiques ainsi que de sublime jantes de 20 pouces.

Propulsion ou 4X4

La Smart #3 hérite de la même plateforme que sa petite sœur et des mêmes groupes motopropulseurs. Le modèle de base Pro comme les versions intermédiaires Pro+ et Premium exploite un bloc synchrone de 200 kW (275 ch) situé sur l’essieu arrière tandis que le modèle haut de gamme Brabus que nous avons essayé ajoute un bloc de 115 kW à l’avant pour délivrer 428 ch de puissance cumulée. La version PRO reçoit une batterie de 49 kWh brut de type LFP (Lithium Fer Phosphate) tandis que les autres modèles profitent d’une batterie de type NMC (Nickel Manganèse Cobalt) de 66 kWh brut (soit 62 kWh net utile).

Plus longue et râblée que la Smart #1

Avec 13 cm de plus en longueur (4,40 m), 2,2 cm de plus en largeur (1,84 m) et 8 cm de moins en hauteur (1,56 m), la Smart #3 affiche une silhouette différente et sa partie arrière se rapproche de celle des SUV électriques siglés Mercedes. L’empattement gagne 3,5 cm ce qui profite à l’espace aux jambes à l’arrière tandis que le coffre plus profond gagne 47 litres pour atteindre 370 litres. Il demeure cependant trop court pour des voyages en familles, d’autant qu’il manque de largeur et de hauteur. Cela dit, la banquette se rabat en deux parties et intègre une trappe à ski. Le double-fond et le petit rangement de 15 litres sous le capot facilite quant à eux le logement des câbles de recharge.

Plus d’espace à l’arrière que dans le coffre

Aux places arrière, la Smart #3 offre un vaste espace aux jambes et une garde au toit suffisante pour deux voire trois adultes, car la partie centrale du plancher est quasiment plate. Il est cependant regrettable de ne pas trouver de banquette coulissante comme sur la #1. Sans doute un moyen de limiter le poids du véhicule et son coût de fabrication ! Le toit vitré panoramique et les grandes vitres surteintées procure une luminosité agréable et les rangements sont au rendez-vous (aumônières et bacs spacieux). L’assise est un peu ferme et basse par rapport au plancher, mais les dossiers sont assez inclinés en arrière et pas trop fermes.

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Une présentation germanique

À l’avant, la Smart #3 hérite de la même planche de bord en T que la Smart #1. La finition est très soignée avec de nombreux matériaux rembourrés à l’assemblage rigoureux et des joints épais au niveau des portes. L’ergonomie des commandes au volant tombent sous le sens et l’instrumentation numérique très lisibles. Les sous-menus de réglages des aides à la conduite sur le grand écran central ne sont pas aussi limpides, mais les adolescents sauront expliquer à leurs parents comment naviguer facilement sur cet ordinateur roulant au processeur puissant. La sellerie Brabus en similicuir et alcantara se fait aussi élégante que confortable et intègre des réglages électriques avec fonction chauffante et ventilation des deux côtés. Les rangements très nombreux sont complétés par un rangement climatisé sous l’accoudoir central. Dommage que bouton d’ouverture se trouve tout juste sous le coude ce qui peut s’avérer gênant en roulant.

Un SUV à l’aide en ville

Grâce à ses nombreuses caméras doublées de capteurs et d’un radar avant, la Smart#3 fait tout pour éviter de griffer ses beaux boucliers. L’affichage en haute définition permet de manœuvrer aisément et même de se garer sans toucher au volant avec la fonction parking automatique de série. Malgré sa taille plus imposante, la Smart#3 avoue un diamètre de braquage identique, à savoir 11 m entre trottoir, ce qui n’est pas fantastique, mais toujours mieux que les Tesla Model Y ou Model 3 (11,7 m). La visibilité périphérique assez bonne s’avère aussi très appréciable en ville. Le freinage régénératif comprend deux niveaux de réglages assez proches et pas très marqués, mais un mode e-pédale offre davantage de puissance pour soulager les plaquettes et s’arrêter sans toucher au frein.

Moins rebondissante que la Smart #1

Sur route, en mode Sport, la direction (à l’assistance paramétrable) se durcit et l’accélérateur se veut plus réactif. Les suspensions raffermies et rabaissées par rapport à la Smart#1 apparaissent mieux retenues en détente, ce qui les rend finalement plus efficaces et confortables. Les dos d’âne sont bien absorbés même avec les jantes de 20 pouces et la voiture filtre mieux les chocs à plus vive allure tout en contenant bien les mouvements de caisse. Le mode Brabus nous a néanmoins semblé un peu caricatural avec un accélérateur trop réactif, une direction trop dure au rappel trop vif ainsi qu’une sonorité artificielle sans grand intérêt.

Très accrocheuse, mais tricheuse

Grâce à ses accélérations tonitruantes (0-100 km/h en 3,7 s), la Smart #3 Brabus transforme chaque barrière de péage en catapulte. Notons que le couple immédiat de 543 Nm est un poil supérieur à celui de la Smart #1. Une force de traction qui passe sans problème au sol grâce aux quatre roues motrices, mais aussi aux excellents pneus Michelin Pilot Sport 4S qui chaussaient notre version d’essai. La monte de série se compose de Continental EcoContact privilégiant davantage la consommation et la longévité. Avec 1910 kilos sur la balance (soit 10 kg de plus que la Smart #1 Brabus), le bolide met à rude épreuve ses freins similaires à celle des autres versions moins puissantes. Le mordant est là et les Michelin aide une fois de plus à briller sur l’exercice, mais il faudra éviter d’adopter un rythme trop intensif en descente de col au risque de les faire chauffer.

Une excellente autoroutière

Sur voie rapide, la Smart#3 nous est apparue encore plus silencieuse que la Smart #1 pourtant bien insonorisée. Le coefficient de trainé plus favorable (0,27 au lieu de 0,29) et la garde au sol rabaissée explique sans doute cela. Malgré l’absence de vitres feuilletées, la Smart fait au moins aussi bien qu’une Tesla sur ce domaine, d’autant que ses bruits de roulement sont parfaitement étouffés, aux aussi. L’ensemble Hi-Fi Beat Audio de série mérite aussi d’être salué, bien qu’il ne soit pas aussi efficace que celui de chez Tesla. Les aides à la conduite fonctionnent bien et autorisent une conduite semi-autonome de niveau 2. En revanche, les insupportables alertes sonores de survitesse et de perte d’attention conducteur mériteraient une touche de raccourcie pour être déconnectés plus rapidement à chaque démarrage. Ceux qui voyagent en Allemagne regretteront de ne pouvoir dépasser les 180 km/h de vitesse de pointe, mais les amateurs de camping salueront la capacité de remorquage de 1600 kg.

Toutes les deux heures, une pause s’impose !

Donnée pour 415 km d’autonomie mixte WLTP, la Smart #3 Brabus revendique 15 km de plus que la Smart #1 Brabus. Dans la réalité, il faudra plutôt tabler sur une consommation oscillante entre 18 et 25 kWh/100 km et donc 250 km d’autonomie autoroute à 130 km/h et 350 km en mode Eco. Un score honorable au regard des performances, d’autant que la vitesse de recharge figure aussi dans la bonne moyenne. Le chargeur embarqué de 22 kW de série autorise un plein en 3h sur du courant alternatif (AC) tandis que les 150 kW accepté en courant continu (DC) ne réclame qu’une petite demi-heure pour charger à 80%.

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Un rapport prix/équipement/performances très intéressant

Accessible dès 37 315 € sur la version Pro de base en 49 kWh LFP, la Smart #3 réclame seulement 1000 € de plus que la #1 avec un très bon niveau d’équipement de base. Le modèle Premium grimpe à 45 315 € (soit 1500 € de plus) ce qui reste très concurrentiel face à une Renault Mégane ou même un Tesla Model Y. Le haut de gamme Brabus atteint 48 815 € (soit 2000 € de plus) et reste, lui aussi, très bien placé pour un SUV haute performance électrique.

On aime

  • La qualité de fabrication soignée
  • L’équipement complet et moderne
  • Les performances folles en conservant un bon confort

On aime moins

  • La déconnexion des alertes de sécurité pas assez rapide
  • L’absence de banquette coulissante
  • Le coffre trop petit