Ceci n’est pas un rétrofit, mais bel et bien une voiture moderne ! Interprétation libre de la Mini Moke, en version électrique, la Nosmoke semble taillée pour naviguer de la plage au centre de Saint-Tropez. Et quoi de mieux qu’une motorisation électrique pour cela ?

C’est en 2014 que la Nosmoke a fait ses premiers tours de roue. Elle était alors fabriquée en Chine et disposait de batteries au plomb. Sept ans plus tard, l’esthétique est identique, mais l’auto a pourtant grandement évolué. Sa construction est désormais française, avec une tôlerie réalisée dans l’ex-usine Heuliez de Cerizay (Deux-Sèvres). Et, depuis quelques mois, elle peut disposer d’une batterie au lithium, nettement plus légère que celle au plomb, qui demeure au catalogue en entrée de gamme.

Par son nom comme par son look, la Nosmoke fait référence à la Mini Moke. Mais ses dimensions, certes compactes pour un modèle du 21e siècle, demeurent plus imposantes que son inspiratrice : 3,15 m de long pour 1,59 m de large et 1,55 m de haut. Le détail qui trahit au premier coup d’œil le subterfuge, ce sont les jantes en alliage d’un dessin qui paraît anachronique par rapport au reste de l’auto. Il s’agit là d’une pure voiture de plage : livrée de série avec un toit en toile, la Nosmoke ne peut être entièrement bâchée qu’en ayant recours au catalogue des options. Côté couleurs, tout est possible ou presque, à la demande.

La Nosmoke est aussi dépouillée que la Mini Moke

Pour se glisser à bord de la Nosmoke, le plus conseillé est de poser les fesses sur le ponton latéral (qui renferme les batteries), avant de jeter les jambes à l’intérieur. Comme sur la Mini Moke, cela a imposé une colonne de direction très verticale. La position de conduite est donc particulière… Mais aussi rigoureusement fidèle à celle d’époque. Alors, est-ce vraiment un défaut ? Le tableau de bord est minimaliste et se résume à un compteur central rond, parfaitement lisible, et à une jauge de batterie située à gauche de la colonne de direction.

La Nosmoke est une quatre places. La banquette arrière, minimaliste (elle recevra le renfort de deux appuie-tête dans les prochaines semaines), se rabat pour former un plancher plat. Et sous le tapis de sol arrière en caoutchouc se cache un rangement fermé à clé. Simple et pratique.

 

La technique

Avant d’aller plus loin, il faut savoir que la Nosmoke n’est pas une vraie voiture, mais qu’elle est considérée comme un quadricycle lourd. C’est également le cas de ses concurrentes, les Eden et e-Story, quant à elles inspirées de la Méhari. Voilà qui limite la puissance : la réglementation autorise jusqu’à 15 kW (20 ch), précisément celle du moteur asynchrone de la Nosmoke. Celui-ci vient de Chine, tout comme l’électronique de puissance, soigneusement sélectionnée par l’entreprise française.

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Du côté de la batterie, ce sont 16 modules qui trouvent place dans l’arrière des pontons latéraux. La capacité totale est de 12 kWh, ce qui promet selon le constructeur une autonomie aux environs de 110 km en usage réel. Voilà qui constitue un réel progrès par rapport à la version plomb, qui plafonnait à 70 km. Et cela semble tout à fait adapté à la destination de voiture de plage de la Nosmoke. Ce qui pêche, c’est la rapidité de charge : la Nosmoke ne peut dépasser 2,6 kW, soit la puissance d’une simple prise de courant. Il faut donc cinq heures pour réaliser un plein.

Au volant de la Nosmoke

La position de conduite, avec la colonne de direction très verticale et un pédalier décalé vers la droite, met tout de suite dans l’ambiance : la Nosmoke est une fidèle descendante de la véritable Mini Moke. Le démarrage se fait en poussant le commodo de droite vers l’avant. Il n’y a pas de ramage, mais l’auto s’élance en douceur à la pression du pied droit. Malgré la puissance modeste, la vivacité est réelle. Avec la gestion électronique de dernière version qui atteint 80 km/h, les accélérations jusqu’à 60 km/h sont même vigoureuses. La Nosmoke se sent à l’aise sur route et n’a pas droit aux voies rapides. La boucle est bouclée.

Une Mini Moke originelle, ça tient la route. Alors une Nosmoke qui en reprend les fondamentaux, avec en plus des batteries qui abaissent le centre de gravité, ça ne pose aucun problème dans les virages. Cette voiture de plage se révèle agile et équilibrée, avec une direction (non assistée, mais ce n’est guère gênant vu le faible poids) précise, malgré un léger jeu autour du point milieu.

L’immense progrès vient du confort : oubliez les cônes en caoutchouc de l’ancêtre, on a ici droit à de vrais combinés ressorts-amortisseurs. Et ça change tout ! Le compromis se révèle très satisfaisant, même si le constructeur espère encore faire mieux dans les mois à venir. On apprécie surtout l’absence de bruit et de vibration : les premiers exemplaires, aux accessoires brinquebalants, ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Filer en direction de la plage, avec pour seul bruit le clapotis de la capote sur son arceau se révèle très plaisant.

Pour conclure

Il aura fallu quelques années à la Nosmoke pour être vraiment aboutie. Cette nouvelle version à batterie au lithium l’est assurément. En face, à part les deux Méhari citées, la concurrence est clairsemée. Le tarif, fixé à 23 868 €, peut paraître élevé pour un engin à la polyvalence aussi limité. Pas sûr toutefois que ce soit un problème pour une clientèle qui choisira ce modèle pour une luxueuse résidence secondaire en bord de mer…

On a aimé
  • Look inimitable
  • Agrément de conduite
  • Qualité de fabrication


On a moins aimé
  • Charge lente
  • Polyvalence inexistante
  • Tarif assez élevé

 

 

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