L'usine Renault de Flins, qui fabriquera entre autre les batteries des véhicules électriques de la marque ainsi que la Zoe ZE.

Pour la suite du compte-rendu de mon entretien avec Alice de Brauer, je vous propose de nous pencher sur la manière dont Renault intègre les contraintes environnementales dans son processus de production.

L’analyse du cycle de vie

Le point de départ important de toute réflexion environnementale autour d’un produit est l’analyse du cycle de vie. Renault bâtit tous ses plans sur une analyse du cycle de vie (impact sur les ressources naturelles, impact sur les eaux de surface ou eaux profondes, extraction de la matière, recyclage, etc).

Alice de Brauer nous indique que chez Renault, « Une voiture qui en remplace une autre est forcément meilleure que la précédente, sur tous les points environnementaux ». Cela impacte donc non seulement la conception de la voiture, mais également des usines et outils de production, qui doivent progresser eux aussi. Renault a d’ailleurs dans les cartons une usine « Carbone 0 » au Maroc

Station de traitement des eaux, bioréacteur à membranes à l'usine Renault de Douai. - Photo: Renault

Interrogée sur le cycle de vie de la voiture électrique, et notamment le recyclage des batteries, la responsable Environnement de Renault explique : « On n’a pas encore toutes les données sur le recyclage des batteries, mais on y travaille ». Cela signifie que la voiture électrique sera lancée alors qu’il subsiste des inconnues dans le recyclage des batteries ?

Dans tous les cas, Alice de Brauer précise que « deux procédés pour la séparation du lithium (thermique ou chimique) sont actuellement à l’étude ». De la même manière, le constructeur étudie la possibilité de donner une seconde vie aux batteries à travers d’autres applications pour les hôpitaux ou pour le stockage de l’électricité issue des panneaux solaires.

La réduction du CO2

Même si le CO2 a tendance à prendre une place trop importante dans la communication environnementale, il n’en reste pas moins qu’il s’agit là d’une préoccupation importante du constructeur. Alice de Brauer met d’ailleurs l’accent sur la difficulté à réduire les émissions de CO2 rejetés par les véhicules, et le challenge technologique que cela représente pour les ingénieurs.

Le recyclage

La prise en compte du recyclage a d’énormes implications dans le processus de fabrication de la voiture. Renault a pris l’option d’intégrer les enjeux du recyclage dans les outils ingénierie, mais aussi dans le travail avec les fournisseurs. Les sous-traitants sont associés au progrès dans ce domaine, avec un travail en tandem sur ces questions.

Enfin, la responsable Environnement de Renault nous explique que les contraintes environnementales ont des répercussions sur le management de l’entreprise : « Le développement durable, il faudrait que ça devienne aussi important que le budget ». On peut toujours rêver …