Toyota s’associe à un spécialiste des batteries solides // Photographie : Toyota

Pour concevoir et fabriquer ses futures batteries solides, le géant de l’automobile japonais va travailler avec une compagnie pétrolière. Idemitsu, c’est son nom, fait a priori office de référence en la matière. Un partenariat étonnant, mais Toyota se justifie.

Toyota s’associe à une compagnie pétrolière

Toyota fait partie des constructeurs automobiles qui s’intéressent de près aux batteries solides pour les voitures électriques. En 2021, la marque faisait part de sa volonté de passer massivement à l’électrique en dévoilant 17 nouveaux concepts. Courant 2023, le constructeur a dévoilé une feuille de route précise sur sa stratégie d’électrification et notamment sur le sujet des batteries. La marque compte développer des batteries solides d’ici 2027 ou 2028.

Et il se trouve que le gouvernement japonais abonde dans ce sens. En effet, l’administration a investi des milliards d’euros dans la création d’une « infrastructure de batteries solides ». Une société japonaise qui s’intéresse à ce sujet depuis plus de vingt ans a notamment bénéficié d’investissements gouvernementaux massifs : Idemitsu. C’est justement à cette entreprise pétrolière que Toyota s’est associé pour développer et fabriquer ses futures batteries à l’état solide.

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Idemitsu : un expert des batteries solides ?

Une collaboration entre un constructeur automobile qui amorce sa transition vers l’électrique et une société pétrolière ? Il y a de quoi s’interroger. Selon la marque japonaise, plusieurs raisons peuvent justifier ce choix. Idemitsu connaît bien le sujet des électrolytes solides et « exploite une installation pilote dont la production augmente chaque année ». La société pétrolière aurait également trouvé une solution à certains problèmes récurrents des batteries solides. De quoi convaincre Toyota qui promet des véhicules électriques avec une autonomie de plus de 1 000 kilomètres.

Les deux entreprises japonaises travailleront ensemble en trois phases : tout d’abord elles tenteront d’améliorer la conception des électrolyte solides en « réduisant les coûts et en améliorant la qualité ». Au cours de la deuxième phase, Toyota et Idemitsu fabriqueront une usine commune pour « intégrer les batteries dans les véhicules électriques ». Enfin, la troisième phase consistera à produire les batteries à grande échelle et à les commercialiser.

Les constructeurs automobiles s’y intéressent de près

Les batteries solides intéressent de plus en plus les constructeurs automobiles. Actuellement, la plupart des véhicules électriques sont équipés de batteries à électrolyte liquide. Mais elles ont de nombreux défauts : elles sont lourdes, présentent un risque d’inflammation et leurs capacités sont limitées. À l’inverse, les batteries à l’état solide sont plus petites et plus légères. L’électrolyte liquide est remplacé par un matériau solide, plus stable et plus dense en énergie.

À terme, les spécialistes du sujet pensent qu’elles seront aussi plus faciles à fabriquer. De quoi influer sur le prix des véhicules électriques. Honda pense par exemple que les batteries solides pourraient diminuer le poids de ses véhicules. Pour allonger l’autonomie de ses modèles électriques, le constructeur refuse d’augmenter le poids des batteries et donc de sacrifier l’efficience. Et en cela, les batteries solides représentent une solution efficace.

Nissan a également promis la fabrication d’une usine spécialisée dans les batteries solides. Au sein du centre de recherche de Kanagawa, ce premier site pilote englobera toutes les étapes, « de la conception à la fabrication des premiers prototypes de batteries ». Le constructeur automobile parle d’une phase initiale pour 2024 et d’une phase de production en série pour 2028. Une technologie qui pourrait faire chuter le prix du kWh.

La France se positionne sur les batteries solides

En France, une usine spécialisée dans les batteries solides va voir le jour à Dunkerque. ProLogium, une entreprise taïwanaise spécialisée qui se présente comme le « spécialiste de la batterie solide », a choisi la France pour implanter son nouveau site de production. Emmanuel Macron avait d’ailleurs reçu en personne le patron de ProLogium en 2022.

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Le gouvernement français a même annoncé le versement d’une subvention de 1,5 milliard d’euros à ProLogium pour l’aider à fabriquer son usine dans le nord de la France. C’est dire l’enjeu que représentent les batteries solides en 2023. ProLogium promet un début de production pour 2026 sur le sol français. Le site de Dunkerque aura une capacité totale de 48 GWh et doit générer 3 000 emplois directs.