Prix du carburant

Le gouvernement s’apprête à faire pression pour obtenir une baisse du carburant de 6 centimes du litre durant 3 mois. Mais n’y a t-il pas plus intelligent à faire avec les 300 millions d’euros que va coûter cette mesure presque inutile ?

Pour tenir une promesse faite lors de la campagne de François Hollande, le gouvernement français a annoncé une mesure qui doit faire baisser le prix à la pompe d’un montant pouvant aller jusqu’à 6 centimes d’euros du litre. La baisse de prix sera partagée entre les entreprises (jusqu’à 3 centimes) et l’Etat (3 centimes), cette mesure étant prévue pour durer 3 mois avant de mettre en place un dispositif plus « pérenne » (j’ai hâte d’en savoir plus…).

Le ministre de l’économie, Pierre Moscovici, a expliqué que la mesure coûtera à l’Etat près de 300 millions d’euros qui seront compensés par « redéploiement » (il faudra m’expliquer comment exactement…). De son côté, Total annonce une baisse de 2 centimes par litres et 3 centimes sur les autoroutes. Leclerc et Système U devraient continuer à vendre leur carburant à prix coûtant jusqu’à la fin du mois.

Pour ma part, je trouve que cette mesure frise le ridicule. Si les efforts sur les prix sont à saluer pour le consommateur, l’intervention de l’Etat et les 300 millions d’euros en jeu sur 3 mois sont déplorables. Le contribuable français va donc payer pour que l’automobiliste français puisse continuer à rouler avec un carburant polluant à un prix un peu moins élevé, sans s’attaquer au cœur du problème.

Avec ces 300 millions d’euros, ne vaudrait-il pas mieux investir dans la formation des français à l’éco-conduite ? Ils feraient des économies, et sur le long terme ! Par la même occasion, on ferait baisser les émissions polluantes dues aux voitures. D’une façon pratique, cela pourrait se traduire par des spots publicitaires pour expliquer les grands principes de l’éco-conduite, et en donnant des chiffres qui permettent de bien comprendre les enjeux de cette pratique.

Malheureusement, on va plutôt subventionner le pétrole, ce qui me semble être une aberration écologique et économique. D’autant que le prix ne va pas arrêter de monter pour autant. C’est un peu comme tenter d’éteindre un incendie avec un verre d’eau. Un verre d’eau à 300 millions d’euros.

Source : Le Monde