Volkswagen : pourquoi les défaillances de Cariad vont-elles entraîner la suppression de 2 000 emplois ?

Le naufrage de Cariad se poursuit. Volkswagen vient d’annoncer que la nouvelle plateforme de la Porsche Macan 100 % électrique et de l’Audi Q6 e-tron aurait de nouveau du retard. Le groupe allemand prévoit de supprimer 2 000 emplois pour faire face aux difficultés.

2 000 emplois sont menacés chez Volkswagen

L’unité du groupe Volkswagen dédiée aux logiciels ne s’en sort pas. Souvent présentée comme l’échec majeur de l’ancien PDG du groupe, Herbert Diess, la filiale créée en 2020 ne tient décidément pas ses promesses. Cariad avait été lancée dans l’espoir de faire progresser les marques du groupe allemand sur le segment de l’électrique avec des logiciels compétitifs. L’objectif était à l’époque de concurrencer Tesla. Presque quatre ans après la création de cette unité, on ne peut que constater son échec.

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Le groupe Volkswagen est en difficultés sur l’électrique. Les ventes augmentent mais n’atteignent pas les objectifs escomptés. Après avoir déjà annoncé le licenciement de plusieurs centaines de salariés au sein de l’usine de Zwickau, le constructeur allemand pourrait continuer sur cette lancée. Volkswagen prévoit de supprimer à nouveau 2 000 emplois, selon le Manager Magazin. Le média allemand précise qu’un plan de licenciements aurait été accepté par le conseil d’administration lors d’une réunion la semaine dernière.

La plateforme SSP prend encore du retard

Les suppressions d’emploi auront lieu au sein de l’unité dédiée aux logiciels et devraient commencer dès 2024. La filiale est embourbée dans des problèmes structurels et n’arrive pas à sortir la tête de l’eau. Le nouveau logiciel 1.2 de Volkswagen, qui doit faire ses débuts dans la nouvelle Porsche Macan électrique et l’Audi Q6 e-tron, est de nouveau retardé « de 16 à 18 semaines ». La sortie de la plateforme SSP, qui devait être la « colonne vertébrale » du groupe, est également repoussée.

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Cette plateforme était censée réduire les coûts et permettre au constructeur allemand d’augmenter ses marges. Mais il faudra patienter. L’annonce de ce nouveau plan de licenciements est bien le signe que les problèmes liés aux logiciels, et plus généralement à l’électrique, persistent chez Volkswagen. À la tête du groupe depuis septembre 2022, Oliver Blume tente pourtant de redresser la barre. Il vient notamment de recruter Sanjay Lal, un ancien cadre passé par Tesla, Rivian et Google.

Le géant européen prend du retard

Le plus grand constructeur automobile européen est en train de prendre du retard sur les véhicules électriques. Les commandes sont en baisse de 50 % en Europe sur les neuf premiers mois de l’année (150 000 contre 300 000 l’année dernière sur la même période). Volkswagen a également réduit la production dans deux usines allemandes au cours des derniers mois en raison « d’un ralentissement de la demande ».

Si le groupe allemand pointe du doigt le contexte économique mondial et la faiblesse du marché, d’autres constructeurs comme Tesla et BYD prouvent que ce n’est pas le marché qui est en cause, mais bien le véhicule. Entre janvier et septembre 2023, le Tesla Model Y était le modèle le plus vendu en Europe toutes motorisations confondues. Le SUV américain pourrait même devenir le véhicule le plus vendu au monde cette année, une première pour un véhicule électrique.

De son côté, Volkswagen a fait + 45 % sur l’électrique entre janvier et septembre. Mais ce n’est pas suffisant. Les BEV ne représentent que 7,9 % des ventes du groupe sur les neuf premiers mois de l’année. C’est trop faible. En Chine, plus grand marché automobile au monde, les livraisons stagnent à 117 100 unités. Là aussi c’est très loin des objectifs fixés. Plusieurs analystes estiment que les problèmes liés aux logiciels contribuent « en grande partie » à cette mauvaise situation.

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La qualité du software est de plus en plus importante. Les clients sont de plus en plus attachés aux nouvelles fonctionnalités et Volkswagen en fait les frais. Des marques spécialisées sur les modèles électriques comme Tesla, NIO, BYD ou Xpeng sont en train de devenir des références en la matière. C’est aussi pour cela que Volkswagen attend beaucoup de son partenariat avec le chinois Xpeng.