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L’État a décidé de passer à la vitesse supérieure : désormais, ne pas verdir sa flotte coûtera cher.
Depuis le 1er mars 2025, une mesure inédite est entrée en vigueur, la Taxe Annuelle Incitative, dite TAI. Elle cible les entreprises disposant de flottes de plus de 100 véhicules, les incitant à accélérer leur conversion vers l’électrique. Cette taxe s’inscrit dans la loi de Finances 2025 et vient remplacer le précédent système de quotas issu de la loi d’orientation des mobilités (LOM). Objectif : forcer la main aux grands acteurs économiques pour atteindre, d’ici à 2030, un seuil de 48 % de véhicules à faibles émissions dans leurs flottes.
À lire aussiLe dispositif repose sur un principe simple, mais potentiellement coûteux, qui consiste à pénaliser financièrement les entreprises qui n’atteignent pas les taux de véhicules électriques fixés par la loi. Ces seuils sont progressifs : 15 % en 2025, 18 % en 2026, jusqu’à 48 % en 2030.
Le montant de la taxe est calculé à partir d’une formule qui combine trois éléments :
Le cumul de ces trois paramètres donne lieu à une taxe qui sera déclarée et réglée en même temps que la taxe sur les véhicules de société (TVS). En 2026, seules les entreprises n’ayant pas atteint le taux de 15 % en 2025 seront concernées, avec une modulation liée à l’entrée en vigueur tardive de la mesure (1er mars). Dès 2027, les pénalités s’appliqueront en intégralité.
Malgré les obligations déjà existantes, les entreprises françaises semblent à la traîne dans la transition électrique. Selon les données de l’ONG Transport & Environnement, 20 % des particuliers optaient pour une voiture électrique en 2024, contre seulement 12 % des entreprises. Ce différentiel, jugé problématique par les autorités, a conduit à une remise à plat du dispositif existant. Rappelons à ce sujet que les anciennes obligations de la LOM prévoyaient une part croissante de véhicules à faibles émissions lors des renouvellements. Mais, dans les faits, peu d’entreprises ont réellement joué le jeu, en partie à cause d’un manque de contrôles et de sanctions. La TAI entend corriger ce déséquilibre en instaurant une mesure à la fois simple à appliquer et contraignante financièrement.
Mais au-delà de la seule réduction des émissions de CO₂, l’objectif de l’État est aussi d’enclencher un cercle vertueux. Les entreprises représentent plus de la moitié des immatriculations de véhicules neufs. Si elles adoptent massivement l’électrique, cela devrait mécaniquement alimenter le marché de l’occasion et rendre les véhicules à faibles émissions plus accessibles aux particuliers. Ce mécanisme pourrait également profiter à l’industrie automobile nationale, en soutenant la demande pour les modèles produits en France ou en Europe. L’électrification devient ainsi un levier double : environnemental et industriel.
Mais sur le terrain, le passage à l’électrique reste semé d’embûches. Le premier frein reste le coût d’acquisition. Si les véhicules électriques sont souvent plus avantageux à l’usage, leur prix d’achat initial demeure élevé, notamment pour les petites entreprises ou les loueurs de courte durée.
Autre point noir : les infrastructures. En dépit de la progression du nombre de bornes, le réseau reste encore inégalement réparti. Même si l’on compte environ 168 000 points de recharge publics en France au dernier recensement d’avril 2025, dont 17 % en Île-de-France, certaines zones rurales ou périphériques sont encore mal desservies, rendant le déploiement de flottes électriques plus complexe hors des grandes agglomérations. Enfin, au-delà des contraintes financières et logistiques, l’acceptation par les collaborateurs constitue un enjeu à part entière. De nombreux salariés expriment des réticences liées à l’autonomie, aux temps de charge ou à l’inconfort perçu lors de longs trajets professionnels.
Le changement suppose donc un effort d’accompagnement : formations, communication, et parfois adaptation de l’organisation interne. Sans cela, les véhicules risquent de rester sous-utilisés ou d’alimenter des tensions internes.
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