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Soyons positifs : la situation de Tesla est une chance pour le développement des véhicules électriques

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Tesla Model 3
Tesla Model 3

Introduction sur le marché automobile de voitures électriques innovantes et efficientes, tarification qui les rend accessibles à un plus grand nombre, réseau de recharge très fiable et de plus en plus ouvert à tous les VE… mais aussi dérapages d’Elon Musk, retards ou échecs sur différents projets, réorientations de la marque : Tesla est devenu un phare guidant les constructeurs et automobilistes vers davantage d’électromobilité. Qu’importe si ce qui arrive à la marque ou à son dirigeant est positif ou négatif en interne, l’écosystème du VE en tire des bénéfices pour son avenir et sa diversité.

Big Bang pour une légende

Débarquant comme investisseur chez Tesla en 2004, Elon Musk a alors fédéré tous les espoirs aux États-Unis, en Europe et ailleurs pour une voiture électrique qui serait dynamique, familiale, fiable, fasse saliver le loup de Tex Avery qui sommeille en chacun de nous… et l’on pourrait encore rajouter tout un lot de qualificatifs très chargés en cations. La marque américaine fondée à San Carlos en Californie a brusquement jeté dans l’arène très fermée des constructeurs centenaires (ou en ayant l’esprit) une bombe : celle à dézinguer tous les immobilismes empêchant l’émergence de véhicules plus propres à utiliser.

Avec son EV1, General Motors aurait pu marquer l’histoire de l’automobile comme groupe impulsant une nouvelle voie, une sorte de Toyota de l’électrique. Plus que de louper le coach coche, GM a, en voulant faire disparaître cette merveille de coupé 2 portes, soulevé un vent de fronde contre les voitures thermiques polluantes et leurs constructeurs. C’est ce qui a servi de tapis volant à l’ancien de Paypal, le rendant bien visible des automobilistes soucieux de se déplacer plus sainement. C’est là qu’a commencé à s’écrire la légende de l’homme que l’on n’arrive pas à abattre. Tant d’industriels et de financiers ont pourtant bien essayé en assurant que la sphère Tesla s’écroulerait dans les mois à suivre.

Elon, le grand frère

Cette grenade que l’on a voulu empêcher d’être dégoupillée en bloquant l’accès aux cellules de batteries, c’est le roadster Tesla de 2006. Il a ensuite été question d’une berline devenue Model S et même d’une arboressence arborescence menant vers des voitures de plus en plus populaires financées par le succès des modèles premium. Ce schéma a servi de tuteur, de caution et de pare-feu aux constructeurs déjà sérieusement engagés dans des programmes de voitures électriques. Ainsi Renault avec ses Twizy, ZOE et Fluence, Nissan avec sa Leaf et Mitsubishi avec son i-MiEV… sans parler des projets français de Bolloré, Smart, Heuliez-Mia qui ont aussi abouti.

Elon Musk, c’était alors un peu le grand frère américain écouté religieusement par tous ceux qui voulaient rouler en électrique. Il y avait toujours quelque chose d’intéressant et positif à retenir de ses interventions, même pour ceux qui envisageaient d’être électromobilistes autrement qu’en conduisant une Tesla. L’ouverture de nouvelles Gigafactories aux États-Unis, en Chine et en Europe, mais aussi le développement d’un réseau de recharge efficace ne pouvaient être que les signes démontrant le développement des véhicules électriques. L’appel d’air ainsi provoqué emportait d’autres constructeurs flairant une juteuse diversification.

Se différencier n’est plus Tesla

Après avoir été portés par un courant continu, Tesla et son électron libre de dirigeant ont multiplié dans leur comportement les oppositions de phases. Et c’est pourtant profitable au développement des véhicules électriques. Il y a quelques années, un immense fossé existait entre la série des différents Model’s et les modèles des autres constructeurs. Chaque progrès que réalisaient ces derniers ne servait souvent qu’à éviter dans une course panique que l’écart se creuse.

Désormais, à force d’entêtements chez Tesla sur des véhicules de niche qui ne sortent pas ou sont boudés, et de partir dans d’autres directions (robotique, IA, Cybercab), le marché automobile s’est enrichi de voitures électriques convaincantes que préfèrent toujours plus d’électromobilistes pour leurs équipements, leur confort, le côté rassurant des aides à la conduite, des commodos et de l’instrumentation, etc.

Pendant des années, rouler en Tesla, c’était aussi ne pas faire comme les autres. Maintenant qu’il y en a tant sur les routes, se différencier commence plutôt par aller voir ce que proposent les autres marques. Ce revirement de situation encourage la diversité, et même l’audace chez les constructeurs qui veulent bien jouer le jeu. Renault, par exemple, s’appuie sur ses anciens succès en proposant les 4 et 5 E-Tech. Une voie que ne peut pas suivre Tesla dont l’histoire est encore trop courte. Peut-être avec son roadster s’il ne sort que dans 10 ans…

Plantage des Semis

Designer en chef chez Tesla, Franz von Holzhausen aurait confirmé une démonstration dès cette année de la nouvelle génération du roadster, avec d’hypothétiques livraisons en 2027. Au-delà d’un effet waouh en le découvrant, par comparaison avec la grenade de 2006 que personne n’attendait, ce roadster-là risque davantage de faire l’effet d’un pétard mouillé. Entretenir le buzz par petits éclairs espacés pendant des années autour de lui est plus assombrissant qu’éclairant. En attendant, MG a lancé pour les plus pressés et ceux au budget moindre son Cyberster, aujourd’hui sans réelle concurrence. Il n’est peut-être pas génial à tous les points de vue, mais au moins il est là. Pour davantage de sensations, il y a aussi le Maserati GranCabrio Folgore plus select.

Le Semi, il aura du mal à s’imposer partout en Europe et notamment en France où les camions au museau aplati sont les plus adaptés aux infrastructures. Pour décrocher les gros contrats, les transporteurs auxquels il est destiné sont très attachés à une certaine neutralité dans leur image. Tesla est devenu pour beaucoup d’entre eux une marque à risque, connotée. Il y a trois ans, ce n’est pas sans raison que Renault Trucks s’était montré très joueur dans une pub : « Il y a ceux qui font de grandes annonces et ceux qui font déjà des kilomètres ».

Sur ce marché des poids lourds en Europe, le constructeur américain perd de la crédibilité face à Volvo, Mercedes et Man. Qu’importe finalement que le Semi se répande ou pas chez nous : les camions électriques sont déjà là, participant à faire émerger le réseau de recharge au mégawatt. Les constructeurs de camions n’ont pas voulu abandonner des parts de marché à Tesla et se sont remués pour être présents suffisamment tôt, satisfaire les demandes des transporteurs et ne pas se laisser déborder. Merci tout de même à Tesla d’avoir mis aussi cette filière en ébullition.

La bataille du FSD

Géniale pour certains, arnaque pour d’autres : la technologie Full Self Driving (FSD) est toujours en retard de 10 ans sur les promesses d’une conduite entièrement autonome. Pour en disposer, mais de façon très réduite, des utilisateurs de Tesla ont parfois déboursé plus de 10 000 euros. Ce qui donne des envies de procès à beaucoup d’entre eux et divise encore la clientèle. Les autres constructeurs de véhicules électriques avancent bien plus prudemment. Sans trop faire de promesses à l’avance, ils mettent petit à petit leurs progrès à la disposition des conducteurs des voitures de leurs marques. Mais c’est bien le projet complexe de Tesla qui les contraint à avancer, histoire encore une fois de ne pas être largement distancés.

Cette conduite autonome, c’est aussi le point central du Cybercab. Mais ici Waymo semble pour l’instant mener le quadrille, alors que ses fameuses Jaguar I-Pace sans conducteur devraient essaimer au Royaume-Uni depuis les États-Unis. Il est bien difficile de savoir comment Tesla va rebondir à ce sujet alors que son concurrent en taxis autonomes compte comme lui vendre ses véhicules à des particuliers. Que la firme dirigée par Elon Musk soit devant ou derrière, cette autre bataille fait avancer la technologie de la conduite autonome pour les véhicules électriques, y compris pour les camions. Depuis quelques années, des constructeurs de poids lourds envisagent des convois autonomes avec, dans un premier temps, un conducteur uniquement dans le premier véhicule.

Et même un standard pour la recharge

Question fiabilité et disponibilité, Tesla a fait fort dès le départ avec son réseau de recharge que les automobilistes en voitures électriques d’autres marques peuvent utiliser aussi. De nouveaux opérateurs sont arrivés, avec parfois un service à la hauteur, mais des tarifs difficilement concurrentiels. Le constructeur américain risque de rester longtemps la référence en la matière, si l’on excepte que ses bornes intéresseront pas ou peu les possesseurs de VE sous 800 V. Mais au moins on a l’image de stations avec des chargeurs quasiment toujours au top, simples à utiliser, avec parfois la possibilité de payer par carte bancaire. Avec quelques adaptations, ce réseau reste un modèle à suivre, au point qu’on se demande comment il a été possible de constater autant de problèmes chez d’autres opérateurs depuis des années.

Aux États-Unis, afin de permettre d’utiliser ses superchargeurs, Tesla joue même de sa notoriété acquise pour que les constructeurs adoptent son connecteur NACS, espérant en faire un standard. Imaginons un instant que pour une raison ou une autre disparaissent les stations Tesla. Ce serait un fort mauvais signal pour la recharge rapide à un tarif contenu, mais pas pour autant la fin de la mobilité électrique en général. Ce réseau reste toutefois une véritable épine dans le socle des opérateurs qui pratiquent des prix encore trop dissuasifs. C’est sans doute une des plus belles réussites du constructeur américain qui a fait de suite mieux même que des fournisseurs historiques d’énergie. Comment est-ce possible ?

À vous de compléter

Ce nouveau billet est pour vous l’occasion de vous exprimer sur le sujet, d’en compléter les idées, d’en ajouter et aussi d’exprimer vos désaccords. Au nom de la libre communauté des utilisateurs de VE qu’Elon Musk a voulu développer il y a maintenant une vingtaine d’années, et des ponts qu’il a jetés vers les autres constructeurs, merci de le faire dans le respect de tous. Une bonne image des électromobilistes dans les échanges, c’est aussi ce qui donnera envie à bien d’autres automobilistes de s’intéresser aux véhicules électriques.

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