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Une récente étude réalisée par l’université de Leeds a permis de montrer que les véhicules électriques ne sont pas plus dangereux que les thermiques pour les piétons. Un résultat qui vient contredire un précédent rapport publié en 2024, et qui pointait du doigt le caractère « trop silencieux » des wattures. Foutaises ?
Les résultats publiés par l’université de Leeds reposent sur une analyse à grande échelle des collisions qui impliquent des piétons au Royaume-Uni entre 2019 et 2023 (71 979 accidents). Les chercheurs ont croisé les données d’accidentologie avec les distances réellement parcourues par chaque type de motorisation. Sur environ 400 milliards de kilomètres parcourus chaque année, le taux de piétons blessés atteint 36,12 par milliard de km pour les voitures électriques, contre 36,81 pour les véhicules thermiques. Un très léger écart en faveur de l’électrique, mais jugé « non significatif » par les chercheurs.
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Accidents, conducteur de sécurité qui s’endort : c’est compliqué pour les taxis autonomes de TeslaL’étude ne s’arrête pas au nombre d’accidents. Elle s’intéresse également à la gravité des blessures subies par les piétons. Là encore, les conclusions vont à l’encontre de certaines idées reçues au sujet de la voiture électrique. En effet, malgré un surpoids moyen estimé à 300 kg, en grande partie à cause du poids des batteries, les véhicules électriques n’entraînent pas de blessures plus graves que les voitures à essence ou diesel. Pour les auteurs, le facteur masse ne suffit donc pas à expliquer, à lui seul, la sévérité des chocs.
Si les modèles électriques et les thermiques obtiennent des résultats assez similaires, les hybrides sortent curieusement du lot. Et pas pour les bonnes raisons. Avec un taux de 75,08 victimes par milliard de km parcourus, ils sont davantage impliqués dans des collisions. En fait, les chercheurs l’expliquent surtout par leurs usages : flottes de taxis, VTC ou parcs de location. Des véhicules très présents dans les zones urbaines denses, là où le risque pour les piétons est mécaniquement plus élevé. En revanche, la gravité moyenne des blessures reste inférieure à celle observée avec les véhicules thermiques.
Ces résultats viennent nuancer un débat relancé en 2024 par une étude de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM). À l’époque, les chercheurs avaient conclu que les véhicules électriques et hybrides étaient plus souvent impliqués (deux fois plus) dans des collisions avec des piétons, en particulier en milieu urbain. Les auteurs du rapport avaient estimé que le caractère silencieux des voitures électriques pouvait être un facteur aggravant, susceptible de surprendre les piétons.
La différence méthodologique entre les deux travaux est assez évidente. L’étude de la LSHTM comparait essentiellement les accidents au nombre de véhicules immatriculés, sans toujours intégrer précisément les kilomètres parcourus ni isoler clairement les hybrides des électriques. À l’inverse, les chercheurs de Leeds ont ajusté leurs calculs à l’usage réel et tenu compte de l’introduction, dès 2019, des systèmes d’alerte sonore AVAS obligatoires à basse vitesse dans de nombreux pays européens.
Enfin, l’université de Leeds invite à déplacer notre regard vers un autre facteur de risque : la taille des véhicules. L’étude montre que les SUV, quelle que soit leur motorisation, augmentent la probabilité de blessures graves chez les piétons. Une conclusion qui permet d’aller au-delà du débat électrique-thermique et qui pose plus largement la question de l’évolution du parc automobile dans les centres urbains européens.
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