Le français Verkor inaugure son usine géante de batteries pour les voitures électriques, mais le plus dur est à venir

C’est fait ! Verkor vient officiellement d’inaugurer sa toute première gigafactory de batteries à Dunkerque. La production n’a pas encore démarré, mais cette étape marque tout de même un moment fort pour la région des Hauts-de-France. Pour certains, cette usine est le symbole de la réindustrialisation de la France.

Verkor vise 50 GWh d’ici 2030

Ce jeudi 11 décembre 2025 a eu lieu l’inauguration de la gigafactory de Verkor à Bourbourg, près de Dunkerque. Une étape importante pour l’entreprise qui s’inscrit dans un moment charnière pour l’industrie française. Cette usine symbolise l’effort engagé depuis plusieurs années par l’État pour développer une filière des batteries. Un domaine considéré comme stratégique par l’ensemble du Vieux continent.

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Même si la production de cellules n’a pas encore officiellement débuté, l’ouverture du site marque une étape institutionnelle et politique que l’exécutif présente déjà comme une promesse de souveraineté industrielle. L’entreprise doit monter en puissance progressivement. Verkor vise d’abord une capacité de 16 GWh par an, en grande partie destinée à Renault et Alpine, avant d’atteindre 50 GWh d’ici 2030.

À terme, l’usine pourrait employer 1 200 personnes et générer plusieurs milliers d’emplois (3 000) indirects. Ce n’est donc pas un petit projet pour les Hauts-de-France.

Merci Renault, merci la France

La construction du site est le résultat d’un montage financier particulièrement large, qui associe investisseurs privés, banques internationales et institutions publiques. Depuis 2020, plus de 3 milliards d’euros ont été mobilisés pour permettre à Verkor de développer son écosystème industriel, de Grenoble à Dunkerque. Parmi les soutiens figurent des fonds, plusieurs grandes banques européennes et l’État français dans le cadre du plan « France 2030 ». Cet assemblage reflète l’importance accordée à une filière considérée comme stratégique pour la souveraineté du Vieux continent.

La collaboration avec Renault occupe une place centrale dans ce projet. Le constructeur figure parmi les partenaires stratégiques de Verkor. Le soutien de la marque au losange, à travers une participation financière et un engagement sur les futurs volumes, a contribué à sécuriser la trajectoire industrielle du jeune acteur grenoblois. Cette coopération s’inscrit dans la volonté du secteur automobile français de réduire sa dépendance aux importations et d’intégrer des solutions produites localement. Les premières batteries destinées à Renault doivent être livrées à partir de 2026, et cette perspective a largement pesé dans la décision d’implanter une gigafactory de grande capacité dans les Hauts-de-France.

Le Grenoblois doit faire ses preuves

Le projet s’appuie aussi sur une complémentarité entre deux sites. D’un côté, le Verkor Innovation Centre de Grenoble, où sont développées les technologies de batterie et testés les procédés. De l’autre, l’usine de Bourbourg dans la « Battery Valley », chargée de l’industrialisation à grande échelle. Autre particularité soulignée lors de l’inauguration : le degré de digitalisation de l’usine. L’infrastructure numérique développée par Verkor doit assurer une traçabilité complète des matériaux et optimiser les procédés de fabrication, un enjeu déterminant pour la qualité et la performance industrielle du site.

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La montée en cadence de la gigafactory des Hauts-de-France reste toutefois conditionnée à la mise en route d’un processus industriel particulièrement complexe. Car fabriquer des cellules lithium-ion ne relève pas de la simple production en série. Cette industrie exige une précision extrême où le moindre défaut conduit au rebut. Les entreprises européennes ayant tenté l’aventure en ont fait l’expérience. On se souvient de la faillite de Northvolt. Le Suédois produisait des cellules devenues trop coûteuses à maintenir sur le marché.