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Au cours des quinze dernières années, la Chine a investi des sommes colossales sur son industrie automobile avec comme objectif de devenir champion dans le domaine de la voiture électrique. Surprise, dans le cadre de son nouveau plan quinquennal (2026-2030), Pékin vient de décider d’exclure totalement le secteur de la watture de ses plans. Pourquoi ? Le Parti communiste chinois invoque plusieurs raisons.
En quelques années, la Chine a bâti à marche forcée un empire de la voiture électrique. Grâce à des milliards de yuans injectés dans la recherche, la production et les aides à l’achat, Pékin a fait émerger une industrie devenue aujourd’hui la plus puissante du monde. Mais le temps de la perfusion publique est révolu. Le gouvernement vient d’exclure les véhicules électriques de son prochain plan quinquennal (2026-2030). Une première depuis plus de dix ans et c’est un signal fort. Le secteur doit voler de ses propres ailes.
Cette décision s’explique d’abord par la maturité atteinte par le marché chinois. Les NEV ou « véhicules à énergie nouvelle », une catégorie qui inclut les voitures électriques, hybrides rechargeables et à hydrogène, représentaient déjà plus de la moitié des ventes nationales en 2024. Des géants comme BYD, Geely ou Nio dominent le marché et multiplient les exportations vers l’Europe et l’Asie du Sud-Est. Pékin estime donc que son industrie automobile est capable de prospérer sans un soutien financier massif.
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Voitures électriques : comment les marques chinoises profitent du systèmeLes subventions, conçues pour stimuler l’innovation, ont rempli leur mission. La politique du Parti communiste chinois a permis de créer des champions mondiaux et un écosystème complet de batteries, de composants et d’assemblage. Mais derrière cette réussite se cache une surchauffe industrielle. Plus de 160 constructeurs opèrent aujourd’hui en Chine, dont une majorité ne détient qu’une part de marché infime. Les aides ont encouragé la création d’une offre surdimensionnée et déconnectée de la demande réelle.
Résultat, des stocks importants, des marges en berne et une guerre des prix qui fragilise même les leaders du secteur. En coupant les subventions, le gouvernement entend laisser le marché opérer sa sélection naturelle. À partir de maintenant, seuls les acteurs les plus solides, innovants et rentables survivront. Ça va faire mal !
Le choix de Pékin s’inscrit également dans une redéfinition plus large de ses priorités économiques. En effet, on lit que le Parti communiste veut concentrer ses efforts sur de nouveaux secteurs jugés stratégiques dans le contexte de rivalité technologique mondiale. C’est le cas pour l’intelligence artificielle, la biotechnologie, les semi-conducteurs ou les technologies quantiques. Les véhicules électriques, désormais considérés comme un domaine maîtrisé, cèdent donc la place à d’autres champs d’investissement.
Enfin, cette orientation traduit la volonté du pouvoir chinois de laisser davantage de place aux forces du marché. Après des années de pilotage centralisé, les autorités veulent que la compétitivité, l’innovation et une forme de gestion en toute autonomie remplacent la dépendance aux aides publiques. Pour dire les choses autrement, ce désengagement progressif ne signe pas la fin de l’ère de la voiture électrique en Chine, au contraire. Non, nous assistons plutôt au début d’une phase de consolidation.
Les constructeurs automobiles chinois, désormais leaders en termes de ventes et de maîtrise technologique, devront prouver qu’ils peuvent exister sans le soutien de l’État. Quant à Pékin, il parie sur une industrie assez robuste pour continuer à tirer la croissance, sans que cela ne pèse trop dans les dépenses publiques.
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