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Bruxelles veut accélérer la fabrication des cellules de batteries pour les véhicules électriques sur le sol du Vieux continent. Les constructeurs ne s’y opposent pas, mais ils veulent mettre des conditions. On fait le point.
L’Union européenne veut pousser les constructeurs automobiles à produire davantage de batteries et de composants stratégiques sur son sol. L’objectif est évident : Bruxelles cherche à sécuriser la chaîne d’approvisionnement, réduire la dépendance aux importations asiatiques et renforcer la souveraineté industrielle du Vieux Continent. La Commission européenne veut imposer des seuils minimaux de contenu européen pour les cellules de batteries, l’acier ou encore certains composants clés.
Si les constructeurs automobiles n’ont pas rejeté l’idée, ils alertent sur plusieurs points. Selon eux, des exigences trop strictes pourraient fragiliser la compétitivité de l’industrie européenne. Dans une lettre adressée à la Commission, l’Association des constructeurs (ACEA) plaide pour une approche pragmatique. Selon elle, définir des « quotas européens » sans tenir compte des réalités du marché risquerait de perturber les chaînes logistiques et de jouer (dans le mauvais sens) sur le coût des véhicules électriques.
Mais au cœur des critiques figure d’abord le manque de clarté sur les directives en question. Quels produits seraient réellement concernés ? Quels délais pour appliquer ces règles ? Et surtout, comment définir précisément ce qui est « Made in Europe » ? Faute de réponses concrètes, les marques automobiles estiment impossible d’évaluer l’impact concret des mesures. Elles demandent donc à la Commission de lancer une étude d’impact approfondie et de consulter les experts de la filière avant d’avancer.
À lire aussiPour l’industrie, la priorité ne devrait pas être la contrainte mais l’incitation. Des prix de l’énergie compétitifs, des procédures administratives simplifiées et une main-d’œuvre qualifiée sont jugés « essentiels » pour attirer des investissements dans les usines européennes. Les constructeurs rappellent qu’ils supportent déjà un cadre réglementaire lourd. Ajouter des critères de contenu local risquerait, selon eux, « d’alourdir encore la charge sans garantir de relocalisations massives ».
Ils estiment également qu’une politique trop protectionniste pourrait déclencher des mesures de rétorsion et compliquer l’accès des constructeurs européens à des marchés clés. L’ACEA souligne que la filière batterie dépend encore fortement de partenariats mondiaux, notamment avec des acteurs asiatiques (et en particulier chinois), et qu’il est illusoire de bâtir une chaîne 100 % européenne à court terme. Un débat qui illustre parfaitement la difficulté de concilier ambition industrielle et réalités économiques.
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