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Mitsubishi lance l’Eclipse Cross, le faux-jumeau du Renault Scenic e-Tech. Mais que peut-il bien apporter aux conducteurs ?
La photocopieuse continue de tourner à plein régime au sein du constructeur tokyoïte : après avoir repris de nombreux modèles hybrides de Renault pour épaissir son catalogue de véhicules, Mitsubishi vient désormais piocher dans la gamme des voitures 100 % électriques de la marque au Losange. Et c’est plus précisément le Renault Scenic qui a été choisi pour donner naissance à l’Eclipse Cross.
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Essai – Renault Scenic e-Tech Grande Autonomie : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestAlors que les précédentes Renau-bishi faisaient très peu d’efforts pour se différencier de celles qui servent de base, ce « nouveau » SUV électrique joue la carte de la singularité. C’est en tout cas ce que tente son visage inédit aux yeux de ceux qui sont étrangers à la chose automobile, qui ne remarqueront pas facilement le Renault Scenic originel. La proue est habillée d’une calandre fermée Dynamic Shield et de nouveaux feux diurnes latéraux, de parfaits trompe-l’œil. Mais on remarque également une lame retouchée et un capot avec des pliures supplémentaires. Même trajectoire à l’arrière avec un montant C modifié, un bouclier spécifique et un bandeau reliant les deux optiques, à la signature lumineuse retouchée. Bref, l’Eclipse Cross fait des efforts en matière de différenciation, même si les habitués reconnaîtront rapidement la filiation.
En revanche, les évolutions sont inexistantes à bord, avec un habitacle parfaitement identique au Scenic. Ce qui n’est pas un mauvais choix tant le SUV au Losange séduit par sa présentation, ses matériaux et son niveau de finition. C’est notamment le cas à l’avant avec la présence de poste de conduite OpenR Link, reconnaissable à ses deux écrans numériques. Si l’instrumentation affiche des graphiques spécifiques, la dalle centrale conserve l’organisation et les affichages du Scenic. On retrouve donc le système d’exploitation Android Automotive qui ne prête toujours pas le flanc à la critique. Il fait toujours figure de référence, surtout grâce à son planificateur d’itinéraire via Google Maps, relativement précis et pertinent dans les prédictions de recharge.
Il est inutile de préciser que l’habitabilité est identique. En revanche, dans ce jeu des sept différences selon Mitsubishi, on remarque une singularité dans le coffre avec la disparition des compartiments inférieurs, qui empêche l’installation d’un plancher amovible. Dès lors, le coffre de l’Eclipse Cross est excessivement profond, ce qui compliquera les chargements, alors qu’il faudra empiler les valises au moment de partir. Mais c’est surtout l’impossibilité de profiter d’un plancher plat avec la banquette rabattue qui pourrait être pénalisante au quotidien.
Le Mitsubishi Eclipse Cross se différencie un petit peu du Scenic de base avec sa construction de gamme et ses équipements. On y retrouve en entrée de gamme la version Invite+, équipée des indispensables. Le Pack Intense apporte le hayon motorisé, les modes de conduite ou le freinage régénératif avec palettes au volant. Enfin, le Pack Instyle met le paquet comme le ferait une Iconic de chez Renault, avec la présence des caméras 360°, le système de conduite semi-autonome, les jantes de 20 pouces ou le toit panoramique électrochrome.
Basé sur la plateforme CMF-EV, développée par Nissan pour l’Alliance et déjà bien connue de nos services, le Mitsubishi Eclipse Cross se comporte comme… un Renault Scenic e-Tech. Outre cette comparaison d’une logique affligeante, rappelons donc que l’on retrouve ici un comportement très plaisant sur la route, avec un train incisif qui donne le sourire au volant malgré la vocation familiale et pragmatique du SUV. En revanche, si les pneus font un bon travail sur le sec, les pertes de motricité ne sont pas rares sur le mouillé.
Essai – Renault Scenic e-Tech : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestDans tous les cas, le Mitsubishi Eclipse Cross ne se différencie pas du Scenic avec d’éventuels réglages de suspension différents, et ne veut donc pas jouer la carte de la sportivité malgré sa machine électrique à rotor bobiné pouvant délivrer un maximum de 218 ch pour 300 Nm de couple. Le poids inférieur de 16 kg ne change absolument rien aux performances, avec un 0-100 km/h en 7,9 s et un 400 m D.A. en 16,0 s. Il faut compter 5,4 s pour passer de 80 à 120 km/h en phase de dépassement. Le typage est identique, avec une distribution très linéaire de la puissance pour ne pas mettre en péril la motricité du train avant.
Côté freinage, en revanche, l’Eclipse Cross change un peu puisqu’il arrive directement sur le marché avec le système One-Pedal cher aux électromobilistes. Nous n’avons poussé plus loin les investigations, mais le système se révèle aussi efficace que celui découvert avec les citadines électriques de Renault, avec une fin de course et une mise à l’arrêt en douceur. Le système peut être appelé grâce aux palettes derrière le volant, disponibles dès le deuxième niveau de finition.
La quête des différences continue et des écarts apparaissent timidement au moment de lire les données d’homologation. Un peu plus léger et sans doute à peine plus aérodynamique, le Mitsubishi Eclipse Cross se révèle plus sobre que le SUV qui lui sert de base, d’une insignifiante valeur de 0,4 kWh/100. Ainsi, quand le Scenic est crédité d’une consommation de 16,8 kWh/100 km, le Japonais émarge à 16,4 kWh/100 km dans le meilleur des cas. Cela se traduit par un gain d’autonomie WLTP de 12 km, soit un total de 635 km pour l’Eclipse Cross. C’est l’une des meilleures de sa catégorie.
Comme toujours, il a été difficile de revenir de notre essai avec une consommation moyenne représentative en raison des conditions et de la mixité des routes compliquant les comparaisons. Dans le monde réel, le Mitsubishi Eclipse Cross devrait toutefois présenter le même niveau de consommation que le Renault Scenic e-Tech, à quelque wattheures près. On peut donc très facilement anticiper une autonomie de plus de 350 km sur autoroute et de 480 km en usage mixte au quotidien.
La batterie de 87 kWh dotée de cellules LG Chem dispose des mêmes capacités de recharge. L’Eclipse Cross brandit fièrement un pic de recharge à 150 kW, mais le 10-80 % réclame 38 minutes dans des conditions normales. Cela se traduit donc par une puissance moyenne à la borne de 101 kW. À noter ici que nous avons chronométré le ravitaillement de cette pile en 43 minutes en période de canicule et en 45 minutes à froid en hiver. La recharge lente en courant alternatif est confiée à un chargeur de 11 kW, ou de 22 kW en option. Le temps de recharge complet (0-100 %) est donné pour 9 heures ou 5 heures respectivement.
Sans surprise, le Mitsubishi Eclipse Cross n’est qu’un parfait Renault Scenic e-Tech relifté. Il en conserve donc tous les points forts, avec une habitabilité correcte, un système embarqué au point et un réel plaisir de conduite. Mais on retrouve aussi tous ses points faibles, avec des performances modestes, une consommation encore élevée et une vitesse de recharge rapide… pas si rapide.
Il se démarque toutefois de son jumeau avec un prix d’appel de 44 990 € (Mitsubishi propose aussi une offre de financement LOA à 399 €/mois sans apport pour 37 mois et 30 000 km), soit 2 000 € de moins que le Scenic e-Tech 87 kWh en finition Techno. Comme ce dernier, les niveaux de finition passent pour des packs d’options. Le pack Intense est affiché au prix de 2 000 €, alors que le pack Instyle réclame une rallonge de 8 000 €. Dans tous les cas, la garantie du véhicule est fixée à 5 ans/160 000 km, contre 2 ans pour le Renault Scenic e-Tech. Sur les deux véhicules, la batterie est couverte pendant 8 ans/160 000 km.
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