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La « 6 » est de retour dans la gamme, et passe désormais au 100% électrique. La berline japonaise promet de belles performances électriques, tout en conservant l’ADN Mazda entre caractère et plaisir de conduite. Alors, promesse tenue ? Notre essai complet de la nouvelle Mazda 6e.
« Il s’agit peut-être du lancement le plus important pour les années à venir », nous dit-on chez Mazda. La berline à succès, qui quittait le catalogue en 2023 par chez nous, fait son grand retour en version 100% électrique. Second EV du constructeur après le Mazda MX-30, la Mazda 6e entend bien reprendre sa success-story avec de sérieux atouts. Design, qualité de fabrication, technologies, qualités dynamiques, sans oublier performances électriques et autonomie, sont désormais au programme. Le tout à des tarifs plutôt agressifs. Direction l’Allemagne pour notre essai complet, au départ du siège européen Mazda de Leverkusen.
La nouvelle Mazda 6e est donc une berline familiale inédite et 100% électrique. Avec cette quatrième génération, la marque promet de poursuivre sa transition électrique, tout en restant fidèle à sa personnalité. Et celle-ci passe tout naturellement par la fameuse philosophie du design « Kodo » (ou « l’art du mouvement » en japonais). Ou comment conjuguer l’élégance au dynamisme, avec des lignes simples mais racées. À l’avant, un capot long, ponctué d’un museau affûté et d’une belle calandre éclairée façon Cadillac Lyriq (ou plutôt l’inverse ?).
Le style se prolonge vers une ceinture de caisse assez haute en raison des batteries dans le plancher. Les flancs sont épurés, l’identité Mazda est bien là. Les amateurs apprécieront tout particulièrement la poupe, portée par une signature lumineuse inspirée de la mythique Mazda RX-7. Dans une interprétation moderne, sous laquelle se trouve un lettrage central comme le veut la tendance.
N’oublions pas l’aileron arrière actif, qui se déploie au-dessus de 90 km/h et se rétracte sous les 50 km/h. Côté look, nous trouvons le rendu plus que réussi. Dans l’ensemble, elle n’est pas sans nous rappeler le concept Mazda Vision Coupé de 2017, qui n’a pas pris une ride selon nous. La Mazda 6e en impose. Et pour cause ! La berline électrique grandit à tout point de vue. Ses dimensions : 4,92 m de long (+5 cm), pour 1,89 m de large (+5 cm), et 1,49 m de haut (+4 cm).
L’empattement de 2,90 m s’annonce favorable à l’habitabilité arrière, comme nous le verrons plus bas. Enfin, notre modèle d’essai repose sur des roues tout aussi flatteuses de 19 pouces. Le premier contact extérieur fait état d’assemblages et de finitions impeccables. Tout est propre et soigné sur notre Mazda 6e en finition haute Takumi Plus, dans sa livrée cuivrée « Melting Copper ».
La Mazda 6e Takumi Plus nous accueille dans une ambiance particulièrement premium, mêlant cuir tanné et revêtement en daim. Au premier coup d’œil, les surfaces matelassées et très travaillées nous en mettent plein la vue. Côté style, on aime, ou on trouve ça un peu « too much ». Le design intérieur à proprement parler reste tout de même familier côté mobilier, à l’exception du passage au tout tactile. La quasi-totalité des commandes est, en effet, réunie sur le grand écran tactile central de 14,6 pouces.
À lire aussiCelui-ci est doublé d’un bel affichage numérique très complet de 10,2 pouces façon Xpeng G6 derrière le volant. Ce dernier s’équipe de commandes multifonctions, tactiles, elles aussi, mais qui cliquent également. Ouf. Les différents affichages (dont l’affichage tête haute personnalisable) sont idéalement agencés, minimisant les mouvements de tête. Fonctionnalités obligent, il est indispensable de prendre le temps de maîtriser l’ergonomie avant de prendre la route.
Ports USB, console centrale flottante, et chargeur à induction participent aux aspects pratiques de cette Mazda 6e. Le confort n’est pas en reste, avec des sièges moelleux (mais au maintien latéral limité) à l’avant comme à l’arrière. Les passagers du second rang apprécieront l’espace aux genoux et la garde au toit généreux. Il faudra en revanche composer avec ce plancher un poil plus haut, réduisant la hauteur pour les pieds sous les sièges avant.
Si le passager du milieu profite d’un plancher plat, il devra tout de même faire avec un dossier plus ferme en raison de l’accoudoir central. Pour finir, la berline électrique privilégiant l’habitabilité, le volume de coffre culmine à 466 l (337 l sous la tablette). Il grimpe à 1 074 l banquette rabattue. Notons également la présence d’un frunk de 72 l pour les câbles et petits sacs. Ce dernier peut accueillir un bac amovible optionnel.
Commençons par la technique. La nouvelle Mazda 6e repose sur la plateforme EPA1 de Chang’an Automobile, qu’elle partage avec la berline chinoise Deepal SL03. À savoir une architecture en propulsion, avec une répartition des masses de 47% à l’avant et 53% à l’arrière. Associée à un centre de gravité bas, le tout promet « équilibre et plaisir de conduite ». Notre version d’essai de 190 kW (258 ch) et 320 Nm de couple est une excellente autoroutière, silencieuse et sécurisante jusqu’aux 180 km/h de vitesse maximale (sur portion d’Autobahn sans limitation).
Les bruits d’air sont contenus, les aspérités suffisamment filtrées, et les ADAS efficaces en conduite semi-autonomie. À allure urbaine, l’amortissement un peu plus sec, et les petits tressautements apparaissent, mais rien de trop gênant. Agréable en conditions usuelles, c’est en conduite dynamique que la berline électrique se révèle quelque peu perfectible.
Ce sont, en effet, certains comportements et ressentis assez artificiels qui trahissent les dessous chinois de la Mazda 6e. D’un côté, la berline japonaise maîtrise très bien la prise de roulis, et semble plutôt verrouillée au sol. C’est stable et réactif, mais sans jamais nous mettre de réel coup de pied électrique non plus. D’un autre côté, la direction est assez artificielle, et le durcissement du mode Sport ne fait pas de miracles.
En donnant du rythme, les limites se font ressentir dans les virages en raison d’une légère tendance sous-vireuse. Certes, ce n’est pas son terrain de prédilection, mais cela fait tout de même « moins Mazda ». Quant au freinage, on évitera d’arriver trop fort, au risque de se faire surprendre par une attaque plus spongieuse que réellement franche. N’oublions pas qu’il y a tout de même 1 962 kg à stopper.
Le reste du temps, donc en conduite plus sobre du quotidien, comportement, freinage et agrément de conduite sont parfaitement appréciables. La Mazda 6e est proposée en deux versions, toutes deux en propulsion, mais avec des batteries et niveaux de puissance différents :
Notre modèle d’essai avec la petite batterie promet donc jusqu’à 479 km d’autonomie en cycle mixte, et 605 km en cycle urbain. Soit une consommation moyenne comprise de 11,4 à 14,4 kWh/100 km. Voici quelques valeurs relevées au fil de notre parcours d’essai, entre ville (30-50 km/h) et voie rapide (90-110 km/h), avec un départ initial à 67% de batterie.
Distance parcourue | Consommation | Autonomie départ | Autonomie arrivée |
62 km | 16,2 kWh/100 km | 293 km | 226 km |
87 km | 13,9 kWh/100 km | 226 km | 214 km |
97 km | 14,3 kWh/100 km | 214 km | 202 km |
Force est de constater que la Mazda 6e sait se montrer très sobre au besoin, et ce malgré quelques passages plus gourmands. Sur un parcours cumulé de 150 km, nous atteignons une consommation moyenne de 14,8 kWh/100 km. Soit une autonomie mixte réaliste de plus de 450 km en conduite tranquille, sans se traîner non plus.
C’est au chapitre de la recharge que le bât blesse quelque peu. La Mazda 6e accepte une recharge rapide à 165 kW, pour un 10 à 80% en 24 minutes. C’est très correct pour ce duo 68,8 kWh (batterie LFP fournie par CATL) et architecture 400 V. Pour la version Grande Autonomie en revanche, la puissance maximale tombe… à 90 kW. Une valeur modeste, que Mazda explique par la volonté du fournisseur Chang’An de « limiter les coûts et prolonger la durée de vie de la batterie ». Le résultat ? Un 10 à 80% en 47 minutes bien trop longues. Le gain théorique de 73 km sur le papier, et naturellement moindre en conditions réelles, n’en vaut pas vraiment la peine selon nous. À vérifier tout de même lors d’essais dédiés à cette version « Long Range ».
Pour résumer, la Mazda 6e est une berline électrique aux atouts nombreux, teintés de quelques points perfectibles. Flatteuse, bien finie, très bien équipée, et confortable au quotidien, elle trouve essentiellement ses limites en conduite dynamique. Et en matière de recharge pour la grosse batterie. Reste qu’à partir de 42 900€ en finition Takumi et avec la petite batterie, la japonaise a de quoi séduire. Compter 44 900€ pour la finition haute Takumi Plus.
À lire aussiPour la version Grande Autonomie, ce sera entre 44 500€ et 46 500€. Enfin, toute peinture autre que le Crystal White Pearl de série demandera entre 750€ et 1 050€. Ce qui porte notre modèle d’essai à 45 650€. Un tarif plus compétitif que des concurrentes telles que la Hyundai Ioniq 6, mais dont les qualités dynamiques sont nettement plus en phase avec la clientèle européenne. Et vous, qu’en pensez-vous ?
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Mazda 6e
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