La suite de votre contenu après cette annonce
Tesla aimerait rattraper son retard sur Waymo, la filiale de Google spécialisée dans les taxis autonomes. Pour cela, le constructeur s’apprête à déployer son propre réseau de robotaxis à Austin, au Texas. Une dizaine de véhicules doivent prendre du service à partir du mois de juin. Mais alors que cette étape est censée permettre à Tesla de démarrer un nouveau chapitre, des proches d’Elon Musk viennent de liquider l’équivalent de 170 millions d’euros en actions. Que se passe-t-il ?
Tesla attend ce moment depuis un bon bout de temps. Le lancement d’un service de taxis autonomes est la concrétisation de toutes les promesses formulées par Elon Musk au cours des dix dernières années. La firme américaine s’apprête à faire son entrée officielle sur un nouveau marché, celui des robotaxis, avec Waymo comme concurrent principal aux États-Unis. Elon Musk a indiqué que seuls quelques quartiers « sûrs » d’Austin accueilleront dans un premier temps une dizaine de véhicules autonomes.
À lire aussiUn Tesla Cybercab avec un volant a été repéré : une promesse de conduite autonome non tenue ?Ce déploiement restreint est censé précéder une montée en puissance attendue « dans les prochains mois », avec un objectif affiché de 1 000 véhicules avant fin 2025. Mais le passé nous a appris à rester prudents sur les chiffres avancés par l’entreprise. Plus que la voiture en elle-même, c’est l’automatisation du transport qui semble devenir la priorité absolue de Tesla. Au détriment de projets antérieurs comme la production d’un modèle électrique à bas coût, la fameuse Tesla Model 2 que nous attendons encore.
Elon Musk ne se cache plus : l’avenir de son groupe repose sur deux axes, la conduite autonome et les robots humanoïdes Optimus. Cette réorientation stratégique suscite autant d’espoirs que d’interrogations, car elle s’appuie sur des technologies encore peu éprouvées à grande échelle, dans un secteur très réglementé. En effet, le lancement du service de robotaxis à Austin intervient alors que l’entreprise est confrontée à un climat de méfiance croissante, notamment en matière de sécurité.
Il se trouve que la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) enquête actuellement sur plusieurs accidents impliquant le logiciel FSD (Full Self-Driving) de Tesla. Des collisions, survenues dans des conditions où la visibilité était généralement assez faible, mettent en lumière les limites actuelles du système. Le régulateur américain a récemment demandé à Tesla des précisions sur les performances de ses robotaxis en cas de mauvais temps. Ce contrôle accru pourrait freiner les ambitions du constructeur.
Malgré les incertitudes techniques et réglementaires, Elon Musk continue de défendre sa vision. Lors d’une récente interview sur CNBC, il a insisté sur la prudence de ce premier déploiement et la fiabilité du logiciel FSD. Pour rassurer l’opinion, il a aussi évoqué des discussions avec d’autres constructeurs pour céder des licences de son logiciel d’aide à la conduite. Une stratégie de diffusion technologique qui permettrait à Tesla de capitaliser sur son avance dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Tout semble donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Toutefois, un détail éveille notre curiosité. Deux membres du conseil d’administration et proches d’Elon Musk, Ira Ehrenpreis et Kimbal Musk (le frère du patron), viennent de céder pour près de 200 millions de dollars (170 millions d’euros) de titres Tesla. M. Ehrenpreis, ami personnel de Musk et membre du comité de rémunération, a vendu à lui seul plus de 145 millions d’euros d’actions. Quant à Kimbal Musk, il a cédé pour 28,5 millions d’euros.
Les principaux intéressés justifient ces ventes par des plans de cession programmés à l’avance, une pratique courante dans les grandes entreprises cotées. Cependant, dans le cas d’Ira Ehrenpreis, ce plan n’aurait été mis en place qu’en décembre dernier, à une période où l’action Tesla connaissait une envolée historique grâce à l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Difficile de ne pas y voir une volonté de profiter du pic de valorisation. Mais pourquoi vouloir sortir alors que Tesla est à l’aube d’une nouvelle ère ?
À lire aussiVidéo – Tesla impressionne avec un test réussi de sa conduite autonome dans l’un des pires endroits de ParisDébut mars 2025, la présidente du conseil d’administration avait également liquidé l’équivalent de 117 millions de dollars. L’accumulation de ces signaux contradictoires, annonces ambitieuses, surveillance réglementaire accrue, ventes d’actions massives, crée une forme de dissonance. Le lancement du service de robotaxis est présenté comme une étape cruciale pour Tesla, mais certains observateurs estiment qu’il s’agit avant tout d’une opération de communication visant à rassurer les marchés.
L’attitude prudente, voire discordante, de certains membres du conseil d’administration pourrait trahir un manque de confiance dans la viabilité du projet à court terme.
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
Découvrez nos thématiques voiture électrique, voiture hybride, équipements & services et bien d’autres
S'inscrire gratuitement