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A Amsterdam, capitale des Pays-Bas, la saturation du réseau électrique est déjà un souci. Pour tenter d’y faire face, la ville mise sur une solution de recharge intelligente qui inclut les véhicules électriques, les détaillants en énergie et les opérateurs de réseau. Un projet pilote est en cours. Doit-on s’inspirer de ce modèle pour bâtir la ville de demain ? On vous raconte.
Amsterdam fait face à un défi inédit : la ville est contrainte de limiter la construction de nouveaux logements en raison d’une saturation de son réseau électrique. En cause, l’augmentation massive des besoins en énergie liée à l’électrification croissante des transports et à la densification urbaine.
Jacob van Zonneveld, PDG de Deftpower, résume ainsi la problématique : « On dit qu’une borne de recharge publique consomme autant d’énergie que quatre maisons. Alors, que voulons-nous ? Une borne de recharge ou quatre maisons abordables ? ». Face à ce dilemme, la municipalité d’Amsterdam a pris une décision audacieuse : exiger des opérateurs de bornes de recharge qu’ils adoptent des stratégies de recharge intelligente pour pouvoir déployer leurs infrastructures dans les espaces publics.
À lire aussiRenault lance un service d’autopartage innovant grâce à une fonction de la R5 électriquePour éviter de freiner l’adoption des véhicules électriques et faire en sorte que l’installation de bornes de recharge ne pénalise pas la construction de logements, Amsterdam mise sur un système de recharge intelligente. L’idée est de coordonner la recharge des automobiles propres pour éviter les pics de consommation qui saturent le réseau. Un projet pilote a été lancé en mars 2025. Il repose sur une coordination parfaite entre les opérateurs de recharge, les fournisseurs d’énergie et les utilisateurs eux-mêmes.
Pour faire simple, l’application développée par Deftpower permet aux conducteurs de voitures électriques de renseigner leur heure de départ, ce qui permet d’optimiser le moment de la recharge. Le patron de l’entreprise est convaincu que cette méthode est gagnante : « Nous connaissons l’état de charge et l’heure de départ prévue. Si 100 véhicules se branchent, nous pouvons dire quels sont les 60 véhicules qui peuvent être retardés et quels sont les 40 véhicules qui doivent être rechargés immédiatement ».
Les utilisateurs qui acceptent de différer leur recharge pendant les heures creuses bénéficient d’une compensation financière. Cela rend le système incitatif. Plus de 3 000 points de charge à Amsterdam sont déjà connectés. En régulant la demande énergétique liée aux véhicules électriques, Amsterdam espère alléger la pression sur son réseau. Et ainsi permettre la réalisation de nouveaux projets de construction. La recharge intelligente permet de déplacer 60 à 70 % de la consommation en dehors des heures de pointe.
La stratégie choisie par la municipalité est donc de privilégier la flexibilité plutôt que la restriction. Amsterdam n’a pas l’intention de réduire la voilure en ce qui concerne l’électrification de son parc automobile. Encore moins de pénaliser les électromobilistes en limitant la charge ou en arrêtant d’installer des bornes de recharge. Avec l’installation de ces chargeurs intelligents, la ville pose les bases d’une mobilité électrique compatible avec ses ambitions urbaines.
Alors que les résultats du projet pilote sont déjà jugés prometteurs, d’autres villes néerlandaises se préparent à suivre l’exemple d’Amsterdam. D’ici juin, le modèle sera généralisé à l’échelle nationale. À terme, le projet pourrait même s’étendre aux pays voisins, comme l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège ou la Belgique. Bien que les contextes réglementaires varient, la logique reste la même : exploiter la flexibilité du réseau pour éviter les pics de consommation et optimiser la gestion énergétique.
Le rôle central de l’IA dans cette optimisation est un facteur clé de réussite. Le système agrège tout un tas de données pour réaliser ses prévisions et interrompre ou déclencher la recharge. Données de mobilité, prévisions météo, comportements des utilisateurs, etc. L’algorithme peut prévoir les heures de départ avec une précision de 95 %. D’ailleurs, Deftpower a revu son positionnement. L’entreprise n’agit plus en tant que CPO (opérateur de points de charge), mais en tant que MSP (fournisseur de services de mobilité).
« Les CPO n’ont pas les ingrédients nécessaires pour faire fonctionner la recharge intelligente : pas d’accès aux données du véhicule, pas d’autorisation de l’utilisateur, pas d’interface financière », précise M. van Zonneveld. Avant d’ajouter que « nous avons calculé que les MSP peuvent offrir 8 à 10 fois plus de flexibilité que les systèmes traditionnels basés sur les points de charge ». Il s’agit même d’un MSP 2.0, une plateforme de service intelligente et totalement intégrée où l’interopérabilité est essentielle.
L’approche d’Amsterdam démontre que les véhicules électriques peuvent être plus que des consommateurs d’énergie : ils deviennent des régulateurs du réseau. En incitant les conducteurs à adapter leurs habitudes de recharge, la ville amorce un changement de paradigme dans la gestion urbaine. Ce modèle pourrait influencer la manière dont les villes européennes abordent la transition énergétique. Une démarche inspirante pour les métropoles en quête d’un équilibre entre électrification et développement urbain.
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