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Après le Royaume-Uni, la Californie veut mettre en place une taxe au kilomètre sur les voitures électriques. Une punition pour les électromobilistes qui séduit aux quatre coins du monde. Dire adieu aux thermiques implique certains sacrifices.
L’idée d’une taxe kilométrique appliquée aux conducteurs de voitures électriques ne se limite désormais plus au Royaume-Uni. Après avoir acté une contribution annuelle spécifique pour les propriétaires de véhicules zéro émission, Londres semble avoir ouvert la voie à un rééquilibrage budgétaire que d’autres gouvernements jugent aussi inévitable.
Outre-Atlantique, c’est la Californie qui reprend le flambeau avec un projet du même genre qui consisterait à taxer chaque kilomètre parcouru. Dans le grand État de l’ouest américain, l’électrification massive du parc assèche progressivement les recettes issues de la taxe sur l’essence, qui finance encore aujourd’hui près de 80 % de l’entretien des routes.
Chaque gallon vendu génère environ 61 centimes de dollars pour les infrastructures, un mécanisme qui s’érode mécaniquement à mesure que les conducteurs abandonnent les moteurs thermiques. Face à ce manque à gagner, l’État va tester un système de facturation directe, de 2 à 4 centimes de dollars par kilomètre, appliqué aux propriétaires de véhicules électriques lors d’un programme pilote mené cette année.
Un tel dispositif soulève des questions économiques sensibles. En effet, une taxe au kilomètre risque de pénaliser en premier lieu les conducteurs qui parcourent de longues distances, souvent des ménages qui vivent en périphérie ou en zones rurales. Selon Fox 26 News, un électromobiliste qui effectuerait chaque jour la navette entre Hanford et Fresno pour se rendre au travail débourserait 11 dollars par semaine.
Sur une année complète, cette contribution devient un poste de dépense supplémentaire difficile à absorber pour les budgets modestes.
Pour mettre en place une telle politique, encore faudrait-il pouvoir contrôler le kilométrage de chaque véhicule. Figurez-vous que cela fait justement partie du projet californien. En effet, l’une des pistes avancées par l’État consiste à équiper chaque voiture électrique d’un boîtier capable d’enregistrer les kilomètres parcourus. Une solution techniquement envisageable, coûteuse à déployer à grande échelle, mais qui suscite surtout des questions sur le respect de la vie privée des conducteurs concernés.
Si la Californie n’a pas encore tranché, on voit bien que la loi adoptée par le Royaume-Uni pourrait inaugurer une nouvelle ère fiscale pour les voitures électriques. Après l’Islande et la Nouvelle-Zélande, d’autres pays vont certainement se laisser tenter par ce genre de taxe pour compenser la disparition progressive des recettes liées aux véhicules thermiques. Près de chez nous, la Suisse y pense fortement.
Sur RTL, François Lenglet a récemment expliqué que le gouvernement français pourrait aussi mettre en place une mesure similaire pour compenser la baisse des recettes liées à la consommation de carburant. Attention toutefois à ne pas refroidir les automobilistes qui hésitent encore à sauter le pas de l’électrique. Cette taxe est logiquement un signal négatif. Le débat, désormais mondial, ne fait visiblement que commencer.
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