AccueilArticlesCe chiffre d'ENEDIS montre la domination absolue des flottes d'entreprises sur le marché de la voiture électrique

Ce chiffre d'ENEDIS montre la domination absolue des flottes d'entreprises sur le marché de la voiture électrique

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ENEDIS étude flottes électriques
Image : ENEDIS

L’électrification des flottes d’entreprise accélère, mais le fossé se creuse entre pionniers et « retardataires ».

Enedis vient de publier son étude annuelle sur l’utilisation et la recharge des véhicules électriques en entreprise (lien vers l’étude à la fin de cet article). Réalisée en mai 2025 auprès de 600 sociétés, dont la moitié déjà engagées dans l’électrification de leur parc, cette enquête dresse un état des lieux précis d’un mouvement en forte accélération… mais encore inégal selon la taille des entreprises.

Les véhicules d’entreprise représentent aujourd’hui 15 % du parc automobile français, mais concentrent 42 % des véhicules électriques en circulation. Autrement dit, c’est dans les flottes professionnelles que se joue une grande partie de la transition.

Etude ENEDIS Flottes électriques
Etude ENEDIS Flottes électriques

Des entreprises plus convaincues, des usages en expansion

Premier constat du rapport, le taux d’électrification progresse vite. En 2025, 78 % des entreprises déjà passées à l’électrique ont étendu la part de véhicules électrifiés dans leur parc, contre 55 % en 2024. L’échantillon reste dominé par des petites flottes (moins de 50 véhicules), ce qui montre que la transition n’est plus réservée aux grands groupes. Les motifs économiques et environnementaux continuent de dominer les décisions. En effet, 49 % citent les économies de carburant et 29 % la réduction de l’empreinte carbone. Les réglementations comme les zones à faibles émissions (ZFE) ou les appels d’offres ne représentent qu’une minorité des motivations.

Côté satisfaction, 94 % des entreprises électrifiées se déclarent satisfaites, un chiffre stable et élevé. Les bénéfices évoqués sont essentiellement la baisse des coûts, l’agrément de conduite et le silence des véhicules. Les freins persistants ? Une autonomie jugée encore trop juste pour les longs trajets et une recharge en itinérance perçue comme trop lente ou trop complexe.

Autre évolution majeure et significative d’un changement d’état d’esprit en cours, les distances parcourues augmentent fortement. En 2025, un véhicule 100 % électrique parcourt en moyenne 105 km par jour, contre 69 km un an plus tôt. L’écart avec les thermiques (114 km/jour) se resserre nettement, preuve d’une meilleure maîtrise de l’autonomie et d’une confiance accrue des utilisateurs.

Etude flottes électriques ENEDIS
Etude flottes électriques ENEDIS

Des recharges mieux pilotées et plus ouvertes

Le rapport d’ENEDIS montre que la recharge évolue elle aussi. Parmi les entreprises disposant d’un parking (76 %), la moitié a désormais installé au moins un point de charge par véhicule. Et, si un quart n’est pas encore équipé, la tendance est là, puisque les prises renforcées (3,7 kW) gagnent du terrain, en hausse de 18 points par rapport à 2024. En pratique, 60 % des recharges se font encore sur prise simple ou renforcée, avec des temps de charge longs, mais compatibles avec le stationnement en journée. Le rapport note que 65 % des entreprises réservent les emplacements équipés uniquement pour la recharge, ce qui impose des rotations régulières.

Autre signe d’une ouverture croissante, 45 % des sociétés équipées autorisent dorénavant la recharge des véhicules personnels de leurs salariés, souvent sous certaines conditions. Un geste qui favorise l’adoption de l’électrique aussi dans la sphère privée.

Le pilotage de la charge progresse lui aussi : 36 % des entreprises le pratiquent (+15 points), principalement pour maîtriser la facture énergétique (71 %). Dans 41 % des cas, cette gestion est intégrée à un système global de management de l’énergie du bâtiment, une manière d’optimiser les consommations et de préparer l’avenir du smart charging.

Etude Enedis flottes électriques
Etude Enedis flottes électriques

Mais encore des résistances chez les non-électrifiés

L’étude a également interrogé 300 entreprises dont la flotte reste thermique. Et là, le contraste interpelle quelque peu, puisque malgré les obligations légales, 91 % n’ont aucun objectif d’électrification, et 79 % ne prévoient pas d’achat de véhicules électriques dans les cinq ans. Pourtant, ces structures disposent habituellement des conditions idéales puisque 72 % d’entre elles indiquent disposer d’un parking privé et que leurs véhicules parcourent en moyenne 87 km par jour, un profil typiquement compatible avec les usages de l’électrique.

Les freins identifiés sont essentiellement financiers. 52 % des entreprises n’ayant pas encore franchi le pas de l’électrification jugent le prix des véhicules trop élevé, alors que 36 % estiment que l’offre ne correspond pas à leurs besoins (notamment pour les utilitaires), et que 28 % évoquent encore le manque d’autonomie. D’autres obstacles plus pratiques apparaissent, comme le coût et la complexité des infrastructures, la réticence de la direction ou des salariés, ou encore des incertitudes liées aux sites loués. Un blocage qui touche surtout les petites entreprises (moins de 10 véhicules), fréquemment hors du champ d’application de la loi d’Orientation des Mobilités (LOM), qui impose un quota de véhicules à faibles émissions aux flottes de plus de 100 véhicules. Sans incitation supplémentaire, ces structures risquent de rester à l’écart de la transition.

Le rapport d’Enedis met en lumière un paradoxe, celui qui montre que la maturité technique et l’expérience positive des entreprises déjà électrifiées ne suffisent pas encore à convaincre le reste du tissu économique. Ce qui signifie en creux que le chantier n’est donc plus seulement technologique, mais également pédagogique et organisationnel. Il faudra rassurer sur les coûts, faciliter l’installation des bornes, simplifier les offres de leasing électrique et mieux accompagner les PME dans leurs premiers pas.

L’étude montre en tout cas que l’année 2025 marque une accélération nette de l’électrification des flottes, mais aussi une polarisation croissante, ou une adoption à deux vitesses. D’un côté, des entreprises convaincues, outillées et économiquement gagnantes, de l’autre, une majorité encore hésitante, faute d’incitations ou d’informations. Un constat qui confirme que la transition vers la mobilité électrique en entreprise n’est pas seulement une question de technologie, mais aussi de culture et de confiance.

Source : Utilisation et recharge des véhicules électriques en entreprise Octobre 2025 – ENEDIS (PDF)

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