Lorsque l’on parle véhicules propres, les véhicules électriques, les hybrides et les hybrides rechargeables occupent généralement une place de choix et le salon de Genève 2012 fut une nouvelle occasion de le vérifier.
Pourtant en cherchant bien, sur le stand du constructeur le plus rentable de la planète (…), le visiteur pouvait découvrir la nouvelle VW up ! alimentée au GNV et baptisée pour l’occasion Eco-up !
Un véhicule qui roule au GNV, c’est vrai que ça n’a rien de très innovant techniquement parlant mais ça a quand même le mérite de contribuer à diversifier l’offre énergétique des véhicules. D’ailleurs, plusieurs de nos voisins européens n’ont pas attendu Genève pour s’intéresser à cette filière potentiellement vertueuse lorsque le gaz produit est issu de sources renouvelables (biogaz issus de la fermentation de déchets organiques par exemple)
Si j’ai choisi de vous parler de cette Eco-up ! c’est autant pour la voiture en elle-même que pour l’avenir de la filière GNV. Commençons par la voiture : 79 g. CO2/km en cycle normalisé lorsqu’elle roule exclusivement au GNV. Autant dire un bon 100 g/km dans la vraie vie. Pas si pire comme on dit au Québec ! ;-)
Comme tous les véhicules bicarburation essence – gaz, les premiers kilomètres à froid (les plus consommateurs) sont effectués sur l’essence, ce qui contribue de fait à augmenter les émissions de CO2. Ensuite il y a la conduite et l’usage. C’est là que ça risque de se gâter un peu vu la courbe de couple offert par le petit 3 cylindres 1.0i.
La présence d’un dispositif stop & start ainsi que la récupération d’énergie au freinage devraient certes limiter son appétit en carburant en utilisation urbaine mais au final, le manque de couple à bas régime (*) risque d’être assez pénalisant aussi bien pour l’agrément de conduite que pour la consommation. Car qui dit faible couple dit régime moteur élevé et ça, c’est rarement gage d’économie dans le monde du thermique.
S’agissant du moteur, il est issu de la banque d’organe du groupe VAG et adapté au GNV grâce à l’installation d’un kit spécialement conçu pour la up ! qui ne modifie en rien l’espace habitable ni le volume de chargement. Un bon point pour un véhicule de cette taille. En revanche, l’autonomie en mode GNV s’annonce relativement limitée (~ 300 km) compte-tenu de la taille du réservoir (**).
Venons-en maintenant à la filière GNV. Cette Eco-up ! fera sans doute le bonheur de nombreux suisses, allemands ou encore italiens ayant la possibilité de faire le plein de GNV à proximité de leur domicile. Pour nous autres français englués dans le tout gazole ou presque, faudra soit recourir au système D, soit patienter encore quelques années dans le meilleur des cas. Pourtant la filière GNV a incontestablement plusieurs atouts par rapport à l’essence ou au gazole, surtout en milieu urbain, compte tenu de ses très faibles rejets polluants. Du moins sur le papier.
Car pour celles et ceux qui suivent l’évolution des marchés de l’énergie à l’ échelle mondiale, le doute est désormais permis lorsque l’on constate la montée en puissance hallucinante de l’industrie du gaz de schiste aux Etats-Unis notamment. D’ailleurs, je prends peu de risque en avançant que les immatriculations de pick-up carburants au GNV devanceront bientôt celles des voitures électriques ou des hybrides rechargeables au pays du « big is beautiful ».
Espérons que l’Europe, souvent critiquée pour sa tendance à vouloir tout réglementer, protégera les consommateurs européens en imposant les mêmes normes que ce qu’elle tente d’imposer actuellement avec les carburants liquides issus du pétrole. Sans quoi les progrès affichés par nos voitures seront une nouvelle fois effacés par les multinationales du pétrole et du gaz qui ne semblent toujours pas décidées à mettre un frein au pillage des ressources naturelles de notre planète…
(*) 90 Nm entre 3000 et 4300 tr./min
(**) capacité de 11 kg pour une consommation normalisée annoncée de 2,9 kg de GNV au 100 km. Sachant que 1 kg de GNV a un contenu énergétique équivalent à 1,5L d’essence.
Pour les intéressés, nous avions aussi réalisé ce reportage avec une personne roulant au quotidien au GNV en France :
https://www.automobile-propre.com/2011/06/06/quotidien-vehicule-gnv/
Je voudrais témoigner des 110000 km parcourus avec une C3 GNV, pour dire que l’autonomie de 200km ne m’a pas empêché d’utiliser plus de 90% de Gnv entre Valence , Aix et Montpellier. Sinon un coup de gueule pour carrefour qui empoché la prime d’état pour installer des pompes qu’on a jamais vus, les stations type GDF qui ont refermés leur porte aux public et le prix Gnv Suez qui reste intéressant malgré les 20% qu’on paie en plus par rapport aux italiens et aux allemands juste parce qu’on est des moutons français. De petites arnaques, mais si peu comparé aux carburants liquides. Je conseillerais d’acheter des véhicule GNV et d’équiper une pompe à domicile sur le réseau GDF avec un petit collectif d’usager ou d’utiliser une station proche de son domicile. Rentabilité garantie à terme.
Merci Guillaume de diriger les projecteurs sur d’autres technos que l’électrique… mais tout aussi propres.
Par contre petites précisions:
Les moteurs GNV développés par VW, Opel et Fiat ne font que démarrer sur l’essence et basculent sur le gaz automatiquement dans les secondes qui suivent, donc le temps de chauffe du moteur n’est pas sur l’essence.
Il est vrai que le couple de l’ECO-up est peut être faible mais 50kW (68ch) ne sont pas plus faible que les twingo ou C1 donc tout à fait adapter à la ville.
C’est vrai qu’en France malgré les 300 stations GNV seules une 40aines sont accessibles aux particuliers, il n’est pas facile de s’approvisionner. Mais si on habite pas loin d’une borne, alors c’est une solution plus économique que l’électrique, ayant plus d’autonomie, et pas forcement plus polluant, surtout que
depuis Nov-2011 il est possible en France de ré-injecter du biogaz dans le réseau. Ainsi l’Eco-Up est présentée en Suisse avec une émission de 71gCO2/100km du fait que 10% de biogaz est injecté dans le réseau: http://www.vehiculeagaz.ch/achat/vehicules-a-gaz-naturel/voitures-particulieres/
Concernant le gaz de schiste, je rappel qu’il s’agit tout autant d’huile (pétrole) que de gaz, et j’espère bien que l’Europe va résister face aux assauts des pétroliers déguisés en chercheurs de solution miracle.
à part ça, je la trouve assez chouette moi cette nouvelle up!
J’ai bien hâte d’essayer la version Bluemotion « française » = celle qui carburera au gazole évidemment! :o
Ceci étant, le 1.2 TDI de la polo en version 80ch, fort de ces 200Nm de couple, ça devrait donner qlq chose d’assez plaisant à conduire! Avec une conduite adaptée, le 4,0L/100km de moy. est tout à fait jouable. Soit des émissions de CO2 réelles très proches de cette version GNV!
Reste les NOx et autres cochonneries chères au Diesel haute pression…
Potentiellement, y a aussi l’hypothétique 1.2 TSI en version 85 voire 105ch qui mériterait un avis détaillé. En attendant la version électrique promise pour l’an prochain!
Gaz de schiste… une belle saloperie !
faut se battre bec et ongle pour empêcher ces vautours de foutre en l’air nos sols !
Ça devrait être interdit d’exploiter cette ressource ! il devrait y avoir un décret international là dessus.