Tesla Semi

Tesla vient de mettre fin à cinq ans d’attente en livrant ses premiers Semi. Le camion électrique n’a -presque- plus de secret désormais.

Voilà donc cinq ans que la marque américaine a annoncé en grande pompe son arrivée dans le segment des poids-lourds électriques avec le Semi. Un modèle qui, comme les voitures de la marque, entend bien redéfinir les petites habitudes du secteur et proposer un véhicule aussi performant qu’économique à l’usage.

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Indiquée pour 2019, la première livraison vient toutefois d’être effectuée lors d’un évènement spécial baptisé Semi Delivery Event. C’est à cette occasion qu’Elon Musk, après une arrivée à faire rougir les Daft Punk, a dévoilé tous les secrets du Semi. Ou presque.

Trois moteurs… de Model S Plaid

Après une longue introduction sur les missions du Tesla Semi, qui devrait notamment participer à la réduction des émissions globales de gaz à effet de serre (20 % des émissions américaines proviennent du fret routier), Elon Musk ouvre le chapitre des performances, en précisant que le Semi dispose une configuration à trois moteurs électriques. Et pas n’importe lesquels, puisqu’il s’agit des machines électriques similaires à celles employées dans la Tesla Model S Plaid !

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Dans la plupart du temps, une seule unité est utilisée pour assurer la traction et favoriser l’efficience. C’est en cas de besoin que le train avant équipé de deux moteurs entre en action. Les avantages se feraient sentir lors des dépassements, mais surtout sur les pentes, ce qui permettrait de conserver une vitesse relativement constante comme l’a présenté Tesla devant une foule euphorique. Les valeurs de puissance et de couple n’ont toujours pas été communiqués toutefois, mais la marque ne manque pas de préciser un  0 à 60 mph (0 à 100 km/h) en 5 secondes à vide, ou en 20 secondes avec une remorque chargée à son maximum.

Mais plus que des accélérations devant le chrono, cette configuration mécanique permet aussi de maximiser le freinage régénératif et ainsi de préserver le système par friction, toujours sensible sur les poids-lourds. Le Tesla Semi devrait donc se montrer plus rassurant sur ce point, tout en promettant des économies non négligeables de disques et plaquettes.

Une puissance de recharge de 1 000 kW pour le Tesla Semi

Le Tesla Semi n’a toujours pas précisé la taille de sa batterie. Cependant, on apprend à travers un slide de présentation que le poids-lourds présente une consommation inférieure à 2 kWh/mile. Soit, dans le pire des cas, une moyenne de 124,3 kWh/100 km. Difficile d’établir une quelconque hiérarchie avec la concurrence quasi inexistante pour le moment. Si cela correspond bien à la consommation obtenue lors du récent périple de 804 km sur une seule charge, cela pourrait laisser penser que le Semi dispose d’une batterie de 1 000 kWh.

Le challenge était en conséquence de taille au moment de définir les performances de recharge, qui devaient se montrer à la hauteur. Pour cela, la batterie repose sur un réseau électrique de 1 000 V, ce qui lui permet entre autre d’accepter de fortes puissances de recharge en courant continu. Le Tesla Semi devra donc se ravitailler exclusivement sur les Superchargers V4, dont des stations adaptées à la taille du camion commencent à pousser. Ces dernières disposeront notamment de nouveaux câbles au système de refroidissement entièrement revu, permettant d’aller chercher un pic de 1 000 kW lors des recharges. D’après Tesla, le Semi pourrait faire un plein jusqu’à 80 % de batterie en 30 minutes.

Un prix de départ de 180 000 $ avec la grosse batterie

La commercialisation du Tesla Semi vient officiellement d’être lancé après les premières livraisons de camion à Pepsi et Frito-Lay, tous deux du groupe PepsiCo et premiers à avoir exprimé leur intérêt pour le Tesla Semi. Pour le moment, le Tesla Semi est disponible à partir de 180 000 $ dans sa version « Grande Autonomie » (une version d’entrée de gamme avec 483 km est aussi prévue à 150 000 $). Un prix peut-être coquet pour un semi-remorque américain, mais Tesla promet tout de même 200 000 $ d’économie de carburant en trois ans d’exploitation. À terme, la marque américaine envisage de sortir 100 000 unités par an de ses chaînes de production.