Il y a 4 ans, lorsque la technologie stop & start a commencé à équiper les premiers modèles de grande série, j’avais commencé à imaginer des jours meilleurs pour les habitants des villes : moins de pollution inutile à chaque arrêt prolongé, moins de bruit, moins de chaleur dégagée par les moteurs et les pots d’échappement dans les longues files de voitures arrêtées aux feux en ville.
I. Impact sur la consommation négligeable
Mesures à l’appui, dans la vraie vie, les gains en terme de consommation de carburant offerts par la technologie Stop & Start sont faibles. Pour réaliser une économie de carburant supérieure à 0,5L/100km, il faut rouler très régulièrement en ville ou dans les (gros) embouteillages. Deux cas de figure dans lesquels, un véhicule hybride ou électrique est bien plus recommandable faute de pouvoir utiliser des alternatives plus économes encore.
Car pour économiser vraiment du carburant, ce sont prioritairement les phases de mise en mouvement du véhicule qu’il faut réussir à couvrir autrement qu’en utilisant un moteur à pétrole. Un exercice qui n’est malheureusement pas à la portée du Stop & Start dans sa définition actuelle.
II. Diminution des nuisances sonores
Plus que la réduction des émissions de polluants, le principal intérêt de la technologie Stop & Start est de contribuer à limiter les nuisances sonores dues au trafic automobile en milieu urbain. Dans des proportions certes assez faibles mais non négligeables pour autant. C’est par exemple le cas des carrefours à feux à fort trafic ou encore de certains boulevards urbains régulièrement saturés aux heures de pointe.
Encore faut-il que les équipements relativement gourmands en énergie tel que la climatisation ne soit pas en marche. Faute de quoi, le moteur thermique continue de bruler le précieux carburant, uniquement pour alimenter le compresseur. Dans un avenir proche, on peut penser que la climatisation sera « tout électrique » comme elle l’est déjà sur un véhicule « full hybrid ». Un saut technologique qui conduirait alors à abandonner le standard électrique 12v qui équipe les voitures à moteur thermique. Une évolution sans cesse reportée compte tenu du coût important et des conséquences que cela aurait du coté de certains équipementiers automobiles notamment.
III. Le stop & start « micro-hybride »
Chez PSA notamment, pour pouvoir proposer cette technologie au plus grand nombre y compris sur des modèles de la gamme inférieure, le choix qui a été fait privilégie un déploiement à grande échelle de la technologie « micro-hybride ». Avantages : la technologie profite à une large part des voitures de la marque. Inconvénient : les gains réalisés en terme de consommation et donc d’émissions de CO2 restent faibles, du moins pour l’utilisateur. Une stratégie qui sert autant sinon plus l’intérêt collectif que l’intérêt individuel. Tout est question de point de vue donc…
IV. Pas à la hauteur des enjeux
D’un strict point de vue énergétique, il est clair que la technologie Stop & Start qui équipe un nombre croissant de véhicule neuf ne contribue que très marginalement à réduire les émissions annuelles de CO2 du parc roulant. Un constat qui restera vrai y compris le jour où le taux de pénétration de cette technologie sera beaucoup plus élevé que ce qu’il est aujourd’hui.
La raison principale tient au fait que malgré un rendement plutôt médiocre, la consommation d’un moteur thermique au régime de ralenti est relativement faible : compter 0,5L à l’heure en moyenne pour un moteur de 1,6L de cylindrée. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille laisser le moteur tourner inutilement à l’arrêt pour rien lors des arrêts prolongés, même sur une voiture dépourvue de la technologie stop & start (les conducteurs de voitures hybrides et électriques vous diront à juste titre que c’est souvent insupportable tous ces moteurs qui tournent pour rien).
V. En attendant l’hybride pour tous
Avec ou sans stop & start, les fanatiques de la basse consommation ont parfaitement conscience que le seul et unique moyen de réduire vraiment la consommation d’un moteur thermique est de limiter son usage aux phases de roulage pour lesquelles il continue d’être pertinent. C’est précisément le pourquoi de la technologie hybride. Une technologie relativement chère c’est vrai, surtout comparée à un petit moteur à essence dépourvu de technologie de pointe, mais qui à l’avenir va rapidement s’imposer pour toutes les raisons que l’on sait.
Reste à savoir quel sera le premier (grand) constructeur capable de proposer dans sa gamme une offre hybride pour tous, accessible au plus grand nombre. À ce jour, le japonais Toyota a clairement une longueur d’avance face à la concurrence. Mais dans les toutes prochaines années, le nombre important de nouveaux modèles hybrides annoncés par les constructeurs devrait réserver de belles surprises !
Vive le futur !
Commentaires
Avec ce système, n'as-tu jamais vu des conducteurs qui démarraient un peu avant que le feu ne passe au vert ?
Dans quelques agglomérations, les bus sont prioritaires aux feux tricolores. Lorsqu'ils approchent des feux pour leur éviter d'avoir à ralentir il y a des signaux lumineux, un orange pour leur indiquer qu'ils ont été identifiés par le système prioritaire et un signal vert clignotant pour les prévenir du passage imminent du feu au vert. Le problème en France, c'est le manque de discipline de nombreux conducteurs qui démarrent lors du signal vert du bus, alors que le feu tricolore est encore au rouge.
En effet, cet équipement n’est efficace que s’il y a un bouchon important et des longs temps d’arrêts.
Son seul but est de pouvoir arrêter/redémarrer le moteur en automatique, quand le véhicule reste assez longtemps immobilisé dans un gros bouchon. Sinon, pour faire des sauts de puces périodiques, toutes les 5 à 10 secondes, cela ne gagne rien, par le fait qu’un démarrage moteur « bouffe » plus d’essence, que son régime au ralenti durant ce laps de temps. En plus cela fatigue la batterie 12V, qui doit être renforcée. Ça, c’est pour le système actuel.
Le prochain Start & GO de PSA (2015), lui, il pourra « tracter » la voiture sur quelques mètres, à la seule force de son super alternateur/moteur renforcé, via une batterie 48V. Le moteur thermique sera entrainé avec, mais restera éteint jusqu’à ce que la demande à la pédale devienne insistante. Là, il démarrera le thermique qui rechargera la dépense sur la batterie 48V. C’est Valeo qui a proposé, le premier, ce système intermédiaire appelé «HYB4All», car pas trop cher, puisqu’il fait aussi gagner le démarreur et l’alternateur standards. En fait, c’est cet alternateur/moteur équipé d’une courroie renforcée qui démarre le thermique, lui donne un « boost » supplémentaire aux accélérations et permet même de tracter le véhicule, au travers du moteur thermique éteint.
§
Quand ils ont équipé les feux tricolores des grands carrefours de Genève avec un signal lumineux destiné à prévenir ceux qui ont coupé leur moteur de le redémarrer, ils nous ont dit que ça valait le coup au delà de 15 secondes d'arrêt.
Il faut dire qu'en Suisse ils n'ont pratiquement pas de véhicules diesel, véhicules qui demandent plus d'énergie au redémarrage qu'un essence.
c'était pas plutôt pour s'adapter au temps de réaction suisse ? lol ...
Très drôle...
C'était il y a une vingtaine d'années, ils ont équipé les feux tricolores d'un signal lumineux avec marqué dessus, si je me souviens bien, "démarrez votre moteur".
Les conducteurs Français étant plutôt indisciplinés on ne peut pas faire ça, car sinon ils démarrent au signal lumineux et pas lorsque le feu passe au vert.
Tous les feux devraient indiquer le "temps rouge restant" pour permettre aux conducteurs de faire du s&s manuel et intelligent. Il y a en ce moment près de chez moi des feux mobiles de chantier qui le font. Alors pourquoi pas les feux permanents?
Cela fait d'innombrables années que je fais du s&s manuel. Beaucoup moins ces dernières années because véhicules électriques à 2 et 4 roues :-)
Le Stop & Start part tout de même d'une bonne idée : réduire les rejets inutiles de nos chères voitures, lorsqu'elles ne se déplacent pas.
Oui mais...
C'est bon pour la planète et nos poumons et au final, 5, 10 ou 15% de carburant économisé, c'est toujours ça pour nos portes-monnaie !
Sauf que stopper et démarrer le moteur à chaque feu rouge, c'est autant de sollicitations supplémentaires au niveau du démarreur. Et donc forcement, la durée de vie du dit démarreur en pâti !
Alors vu le prix d'un démarreur, comparer aux quelques Euros économisés avec l'option "Start & Stop", il n'y a vraiment que le côté écolo qui resterait intéressant...
Quand tu as un S&S, c'est pas le même démarreur, et les composants sont dimensionnés pour...
Sur les stop&start PSA (j'ai eu une C2 S&S en 2006), ce n'est pas un démarreur conventionnel, mais un alternateur réversible. C'est beaucoup plus doux.
Je me doutais bien que l'ensemble du système S & S est renforcé et dimensionné pour supporter l'utilisation intensive.
Pour une voiture citadine achetée neuve et revendue 5 ans après avec moins de 80 000 km au compteur, c'est certain que le remplacement de ces pièces hautement sollicitées n'arrive pratiquement jamais.
Pour ma part, j'effectue environ 40 000 km/an, soit 200 000 km en 5 ans et ma voiture (de 24 ans) fonctionne toujours comme une horloge avec 475 000 km au compteur (le démarreur étant d'origine). En 24 ans, la majorité des conducteurs auront changé quasiment 5 fois de voiture...
L'économie n'est pas forcement là où on la pense ;-)
Les systèmes comme le S & S, régulateur / limiteur de vitesse, les HDI, vannes EGR, FAP, ... ne servent qu'à réduire (un peu) les polluants pour être aux "normes" et malgré tout, on découvre avec "étonnement" que le diesel (malgré son bonus écologique) est toujours le plus polluant, diantre ! Nous aurait-on menti depuis bientôt 30 ans ?!
Par contre, les coûts d'achat et d'entretien de nos chères voitures ne cessent d'augmenter sans pour autant que la fiabilité soit au rendez-vous...
Mieux, sur les véhicules hybrides il n'y a pas de démarreur, c'est le moteur électrique qui se charge de démarrer le moteur thermique lorsqu'il le faut.
Avant d'avoir un véhicule hybride (Honda Insight qui consomme aussi peu qu'une Prius), j'ai eu une Lupo 3L de 1999 équipée d'un stop and start (qui consommait environ 3,4 L mais qui n'était pas fiable), et avant une 205 diesel. Avec la 205 diesel, je coupais systématiquement le moteur aux feux tricolores et lors d'arrêts prolongés, le démarreur n'est tombé en panne qu'au bout de 185 000 km et la réparation était d'un coût vraiment peu élevé, car le garagiste a bien voulu monter un démarreur d'occasion acheté, à l'époque, 50 Francs dans une casse.
+1 pour la coupure manuelle! Je l'ai pratiqué pendant près de 4 ans avec une 205 turbo diesel qui à l'époque affichait + de 260 000 km au compteur. Jamais eu le moindre pb. Du moment que le moteur est a température lors de la coupure, aucun pb. Je roulais très peu en ville c'est vrai mais sur un plein complet (+ de 1000 km), j'arrivais à économiser jusqu'à 1L de GO, soit 25 km d'autonomie supplémentaire environ.
L'intérêt premier était surtout d'éviter de polluer inutilement l'atmosphère en ville et de casser les oreilles des passant. Depuis, on peut choisir de rouler en hybride ou électrique, C qd mm bcp moins con! :o
Je roulais dès 2005 avec une C3 Stop & Start. Effectivement l'économie de l'ordre de 0.5l/100 est réaliste, j'ai pu la mesurer durant une période de panne du système.
Depuis, je suis passé à la C-Zero, et si je me suis intéressé à l'électrique c'est notamment pour le confort (l'absence de vibrations bien visible dans les bouchons avec le Stop&Start).
J'ai aussi testé le Stop&start sur d'autres véhicules (y compris diesel) et j'ai clairement fait la différence (en moins bien) par rapport à ma C3 bien plus ancienne.
En effet, celle-ci disposait d'une boîte robotisée, et le moteur s'arrêtait dès qu'on était à l'arrêt et pied sur le frein et redémarrait dès qu'on enlevait le pied. Sur les boîte smanuelles, il faut passer au point mort. Donc beaucoup moins fréquent, efficace et pratique...
Mais une boîte robotisée sans doute un peu plus qu'une boîte manuelle, donc le gain au final...
Oui, l'inconvénient du Stop & Start en boîte manuelle c'est qu'il faut passer au point mort et relâcher l'embrayage pour que le moment se coupe.
Par contre vous pouvez provoquer la coupure du moteur dès que vous êtes en dessous de 20 km/h (sur les modèles PSA tout du moins), ce qui veut dire qu'avec un peu d'anticipation vous pouvez finir votre décélération avec le moteur coupé et donc maximiser l'utilisation du Stop & Start. Ce qui est - et restera - impossible avec une boîte robotisée ou automatique.
Personnellement j'utilise au maximum mon Stop & Start, non par souci d'économie, mais surtout pour l'agrément que cela procure d'avoir son moteur coupé au feu rouge...
De couper le moteur avant l'arrêt du véhicule (avec ou sans stop and start) ne réduit ni la pollution atmosphérique ni la consommation, mais uniquement la pollution sonore, car avec un moteur à injection lorsque l'accélérateur est relevé l'injection est coupée.
Bien sûr que si ! J'ai bien écrit EN DESSOUS de 20 km/h.
J'aimerais voir comment vous arrivez à rester en coupure d'injection sur une décélération entre 20 km/h et 0 km/h... A moins de s'amuser à rétrograder jusqu'en 1ère, et encore, vous serez bien obligé de débrayer autour de 10 km/h, donc moteur au ralenti qui consomme et qui pollue (même faiblement).
Ça fait longtemps que je n'ai pas conduit de voiture à boite manuelle (j'ai maintenant une voiture hybride et avant j'avais une Lupo 3L), mais quand j'avais une voiture à boite manuelle je ne débrayais qu'au dernier moment, environ une ou deux secondes avant l'arrêt.
Si le mot manquant dans ta dernière phrase c'est "consomme", alors non, une BV pilotée consomme moins qu'une BV manuelle. Dans la vrai vie (hors cycle NDEC), l'écart devrait être encore plus marqués, puisque les rapports sont passés aux bon moments.
0,5l multiplié par tous les usagers, ça commence à se voir...