Alors que la Vallée de l’Arve fait partie des zones les plus polluées de France, notamment en raison du fort trafic liés aux poids lourds, les Autoroutes et Tunnel du Mont Blanc (ATMB) se sont associés au cabinet Carbon 4 afin d’envisager la mise en place d’une autoroute électrique destinée au fret.
Regroupant ATMB, ENGIE Ineo, EDF, Geodis, Vinci Autoroutes ainsi qu’à un leader européen de la construction de camions dont le nom n’a pas été précisé, le projet vise à trouver des solutions alternatives à la propulsion des milliers de camions diesel qui transitent chaque jour sur le réseau autoroutier.
Caténaire ou induction
Alors que les batteries actuelles ne permettent pas aujourd’hui d’électrifier les camions tout en ayant un business model rentable pour les professionnels du transport, les partenaires du projet envisagent une autre approche et proposent un système d’alimentation « en continu ».
Caténaires, charge au sol par rail, induction… plusieurs solutions sont envisagées par les partenaires du projet. Concrètement, le procédé n’est pas nouveau et a déjà été expérimenté dans plusieurs pays à travers le monde, dont en Suède avec Scania (photo ci-dessus) sans jamais avoir pu être adapté à grande échelle.
Un modèle économique à définir
S’il fallait un jour équiper l’intégralité des autoroutes françaises, soit 3200 km de réseau, le coût global de l’opération avoisinerait les 5 milliards d’euros. Une infrastructure certes extrêmement onéreuse mais qui pourrait permettre d’économiser 30 millions de tonnes de CO2 en 20 ans. Sans oublier tous les autres polluants nocifs dont l’impact sur la santé représentent un coût non négligeable.
Au-delà des coûts liés à l’infrastructure, les transporteurs, souvent récalcitrants à tout changement dans leurs habitudes, représentent également un point de blocage important. Sur ce point, il faut à la fois que l’offre des constructeurs se développe avec un système standardisé mais aussi définir une tarification qui permettra d’amortir cette infrastructure. Les partenaires envisagent ainsi la mise en place d’un « droit de péage » supplémentaire qui serait facilement compensé par les économies de carburant générées par les professionnels. Une transition qui, portée par le renouvellement naturel des véhicules au sein des flottes des transporteurs, pourrait aller vite si toutes les parties prenantes avancent d’un seul et même pas.
« En 6 ans, période moyenne d’utilisation d’un véhicule par un transporteur, le parc serait renouvelé et le potentiel maximum d’adoption de la technologie par les transporteurs serait atteint » explique le communiqué diffusé par ATMB.
L’étude de Carbone 4 fait partie d’un ensemble d’actions engagées par ATMB. Car au-delà de la partie électrique, la société d’autoroutes est également engagée au sein du projet Equilibre visant à expérimenter la solution gaz dans les poids-lourds et de comparer ses émissions réelles à celles des camions diesel.
Pour celles et ceux qui veulent consulter l’intégralité de l’étude Carbon 4, c’est ici que cela se passe…
l’electrification des ve c’est bien, mais honnetement pour des PL, le gnv serait de loin plus intéressant…
casser/ ou refaire des réseaux existants, alors que les moteurs diesels, avec quelques modifs et des reservoirs gnv ou gnl, seraient de loin plus ecolo.
Ce type d’autoroute s’était développée dans les années 70 (1870); et cela s’appelait le chemin de fer. si vous regardez les anciens documents vous verrez que beaucoup de communes étaient reliées au chemin de fer; les camions ne devraient servir que pour les km finaux, et pourraient être, ce moment là, électriques puisque plus petit et ayant moins de distance à Mais après guerre le choix a été fait de transporter le fret par la route.
Le souci du fret, quel que soit son mode de transport (aérien, routier, ferroviaire, maritime), c’est qu’il est organisé en concurrence mondiale, qu’il est d’ailleurs tiré au plus bas coût possible pour rendre possible une concurrence mondiale… et que face à cela la volonté politique est proche du zéro pointé.
L’écotaxe, ça vous rappelle quelque chose ? Un vote démocratique de tous les partis de l’assemblée ou presque, un projet mené à bien avec son architecture technique, prestataire, etc. Et au final une pantalonnade comme on en a rarement vu.
Les beaux projets techniques pourquoi pas, mais si le péage qui doit le financer finit comme d’habitude par être payé par M. CONtribuable pour un truc que les pros n’utiliseront pas car 0.000001 euro plus cher par tonne/100 km, franchement…
Infrastructure spéciale pour camions spéciaux… Il n’y a que moi qui trouve ça idiot ?
5 milliards d’Euros, ça ferait combien de bornes rapides ? 100000 ?Combien coûterait un doublement + électrification de la voie ferrée et une prolongation vers Aoste via un nouveau tunnel ? Et un tunnel avec LGV qui ferait Chambéry – Turin ? Plus conception d’un TGV Fret ?
Ce qui est ridicule c’est de faire payer ceux qui utilisent le système, ça devrait être le contraire c’est-a-dire faire payer ceux qui polluent. En plus comme les pollueurs resteront très majoritaires durant des années ça laissera largement le temps d’amortir. On pourrait même offrir le péage aux véhicules électriques (batterie et/ou caténaire) via ce malus sur les usagers polluants et bruyants.
Pour les détracteurs de cette solution, oui effectivement il y a les voies ferrées.
Mais certaines sont tellement saturées par le trafic voyageurs qu’il est très difficile d’y tracer des sillons fret. Pour d’autres l’infrastructure ne supporte pas des trains de fret à des vitesse importante, rendant la solution PL plus rapide et plus souple.
Il faudrait construire de nombreuses lignes pour dissocier le trafic voyageurs et le trafic fret, pour cela la construction de LGV est intéressante (et c’est mieux quand elles peuvents accueillir des TER ou du fret, style virgule de Sablé ou CNM), mais vu les actions entreprises par les riverains sur les dernièrs projets…
Une autre solution peut consister à réduire le trafic PL par nos actes d’achat.
Cette solution serait intéressante seulement si le camion est tout électrique avec batterie + prolongateur autonomie avec ce système pantographe.
Ainsi sur route normale full elec sur la batterie et quand il prend certains tronçon autoroute sortie du pantographe qui : va faire avancer le camion , mais aussi recharger la batterie pour la suite du trajet ou il n’y a pas de pantographe sur la national…
Par contre un hybride diesel+pantographe comme sur la photo, je trouve ça vieux.
Personnellement je trouve l’idée ingénieuse, certes il y a un investissement lourd, mais il pourrait facilement être financé par un péage, et l’avantage à mon sens c’est que ce serait plus pratique pour les camions qu’un transfert sur un train, et plus facile à gérer logistiquement, puisqu’on aurait plus à prendre en compte l’affluence des camions. Enfin, les camions resteraient sur leur voie, et cela réduirait probablement les embouteillages !
Le rail ou le ferroutage pour les longues distances !
La traversée des Alpes avec l’énergie électrique, c’est déjà possible par le RAIL. La ligne existante du Mont Cenis a été entièrement modernisée, mais seules 20% de ses capacités sont utilisées. Avec ce système, on reste dans la logique du tout routier, avec des lignes électriques en prime, pour défigurer un peu plus notre vallée. ATMB, ENGIE Ineo, EDF, Geodis, Vinci: votre projet c’est non merci. Relançons plutôt le fret ferroviaire. L’efficacité énergétique du ferroviaire est d’ailleurs nettement meilleure que celle du routier. Il faudra beaucoup plus d’électricité pour transporter les mêmes quantités de marchandises par l’autoroute électrique que par le rail.
encore un gouffre …
EDIT : je me disais bien que j’avais déjà vu cette photo quelque part = http://newatlas.com/sweden-electric-highway/44028/
EDIT2 : en action = https://www.youtube.com/watch?v=JhqgVimGZRs
Trolleyprojet. Comme son nom l’indique, tout est dit :)
L’autoroute électrique existe déjà. Ça s’appelle chemin de fer.
C’est moi qui pige rien ou ils veulent réinventer le train ?
Ils feraient mieux de développer le ferroutage obligatoire pour les grandes distances. En s’appuyant sur les infrastructures existantes en développant les gares routes/rails.
Cet article fait l’amalgame de plusieurs éléments distincts:
0/ Ce n’est pas vraiment un projet mais une étude préliminaire.
1/ L’étude de Carbone4 (Jancovici) traite uniquement du CO2, pas des autres polluants, et conclut que l’électrification des autoroutes pour les SEULS camions (pas les voitures) est rentable par rapport par exemple à bien d’autres dépenses tels les panneaux photovoltaïques ou les éoliennes offshore.
2/ La vallée de l’ARVE est effectivement très polluée mais cela est due pour l’essentiel au chauffage au bois. A la surprise de tout le monde, quand le tunnel du Mont Blanc a été fermé plusieurs années de suite pour travaux, la pollution n’a pas baissé … à tel point que dans cette région, il y a été instituée récemment une prime à la casse pour les vieux poeles à bois.
3/ Comparaison entre poids lourd à gaz (GNV) et diesel : ça serait en effet intéressant de comparer tous les polluants en charge. Pour le moment il y a des études Américaines sur le sujet de la migration du parc de camion essence américains vers soit le diesel soit le GNV : le GNV n’a de sens que si on maitrise le taux de fuite dans le réseau de distribution car le GNV (méthane) a un potentiel de réchauffement global de 28, ce qui est considérable. Avec un taux de fuite (classique) de 1%, mieux vaut rouler au gazole. Il y a aussi l’étude de l’ONG écolo T&E sic » GNV : a road to nowhere https://www.transportenvironment.org/publications/natural-gas-vehicles-%E2%80%93-road-nowhere .
4/ émission de véhicules GNV vs diesel cf. mesures récentes de l’ADAC/Ecotest :
Skoda Octavia GNV par km : 13mg de HC, 91 mg de CO, 10 mg de NOx, 1 mg de particules & 24 milliards de particules fines/km.
Mercedes E220D par km : 3mg de HC, 13mg de CO, 24 mg de NOx, 0,4mg de particules & 0,2 milliards de particules fines/km.
Certes la Mercedes est l’un des meilleurs véhicules diesel Euro6b (voire Euro6c ?) mais le lecteur médite ensuite que les particules fines produisent 6 fois plus de décès prématurés que les NOx (source Agence Européenne de l’environnement)
Et si on finissait enfin par construire le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, et qu’on oblige les transporteurs à le prendre,et leur interdire celui du Mont-Blanc ?
De même pour la traversée du pays, avec la réalisation du ferroutage, Espagne- Allemagne (désormais possible avec à la libération des sillons ferroviaires grâce à la prochaine ouverture de la LGV (sous réserve de mise au gabarit de quelques tunnels).
Mais pour cela, il faut des politiques qui en aient là où je pense, en osant s’attaquer au lobby des routiers eux -même soutenus en sous main par le Medef et ses amis…
Qu’on ne me dise pas que c’est impossible à faire, La Suisse et l’Autriche l’ont imposé !!!
Il faut dire que la dernier injection de la communauté européenne est tombée. Dans deux mois si la France n’a pas engager des actions réelles et pas des projets plus bidon les un des autres comme Crit air c’est la court de justice Européenne qui s’occupera des villes européennes qui sont directement responsable des 70 000 morts. Article dans l’usine nouvelle. On comprend mieux pourquoi Munich et Stuttgart vont interdire la circulation en centre ville aux voitures Diesel. Et en France c’est quand que l’on passe à l’acte? Car pour le moment les rendez vous c’est plutôt au cimetières!
plutôt que d’essayer de trouver des solutions abracadabrantesques .
qui n’ont de de développement durable que le montant du cheque qu’encaissera le patron qui prendra le marché (certainement un COUSIN DE d’ailleurs )
il serai plus judicieux de faire accélérer les projet de poids lourd a pile a combustible . ( Seul projet hydrogène qui me parait intéressant ) et de donner des primes pour l’achat de ces poids lourds ,basés sur le même système bonus malus que pour les voitures particulières