Voile de pollution sur Marseille – H. Lara

Votre ville fait-elle assez d’efforts pour réduire la place de la voiture et améliorer la qualité de l’air ? Greenpeace, l’Unicef et le Réseau Action Climat ont analysé et classé les actions de chaque cité en la matière.

Paris en tête, Lyon quatrième, Marseille lanterne rouge : ce n’est pas le classement du championnat de football mais celui des villes les plus actives dans la réduction de la pollution de l’air. Dans un rapport publié le 11 décembre, les ONG Greenpeace, Unicef et Réseau Action Climat ont étudié et classé les efforts des douze plus grandes villes de France selon six critères. Sortie des véhicules polluants, réduction de la place de la voiture, aides financières à la transition, dynamique pour le vélo, dynamique des transports en commun, mobilité et santé des enfants : chaque ville voit notées ses actions comme « en bonne voie », « encore timides » ou « en retard ».

Les Zones à faibles émissions plébiscitées

Si aucune agglomération n’est jugée exemplaire par les ONG, certaines apparaissent plus dynamiques que d’autres. Paris obtient ainsi la première place du classement, grâce à la mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE) qui exclura l’accès aux véhicules diesel en 2024 et essence en 2030. La capitale doit encore s’efforcer à améliorer la place du vélo et à préserver ses écoles de la pollution de l’air, détaille le rapport. La deuxième ville de France se voit attribuer le bonnet d’âne. Marseille accuse un « retard vers l’abandon du tout-voiture » malgré quelques efforts selon les ONG. Presque tous les critères sont dans le rouge. Seule une prime locale à l’achat d’une voiture ou d’un vélo électrique lui permet d’éviter le zéro pointé.

Des actions simples pour réduire l’usage de la voiture

En décrochant la quatrième place, Lyon est félicité pour sa « dynamique encourageante en matière de transports en commun et de vélo ». Un projet d’autoroute urbaine, le « manque de clarté » des élus sur la mise en place d’une ZFE et les rares actions en faveur de la protection des enfants contre la pollution modèrent la note. Des actions simples mais efficaces comme la généralisation de la limitation à 30 km/h, l’aménagement systématique de pistes cyclables et la piétonnisation d’axes majeurs permettent à Grenoble et Strasbourg de figurer au podium. Mauvais élèves, les villes du sud comme Nice, Montpellier et Toulouse s’approchent de Marseille pour leur inertie sur la réduction de la place de la voiture. A 100 jours des élections municipales, la publication de ce classement pourrait inciter les candidats à intégrer des mesures plus fortes contre la pollution de l’air dans leurs programmes.

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