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Selon une équipe de scientifiques japonais, différentes matières organiques agressives seraient à l’origine de la dégradation prématurée des chaussées en béton et de l’asphalte.

Les chercheurs ont souhaité isoler les causes de la dégradation jusque-là inexpliquée de l’asphalte et du béton utilisés comme revêtements de sol en extérieur. La détérioration dépasserait celle provoquée par le seul fait du dioxyde de carbone.

Elle revêt différentes formes : cloquages, fissures, décollements de couches, formations de poudres fines, etc.

Parmi les éléments identifiés, un tensio-actif utilisé pour le déneigement. Les premiers effets seraient visibles à la surface des chaussées bétonnées 4 ou 5 heures après la pulvérisation. A été également mis en cause un agent déshumidificateur de l’air. Et ce n’est pas tout.

Produits suspectés

Soumettant à toute une batterie de tests des prélèvements obtenus par carottage dans du béton et de l’asphalte en provenance de différents sites au Japon et en Europe, les scientifiques ont émis différentes hypothèses. Déjà en se demandant si les éléments causant les dégradations seraient déjà présents ou non dans le béton frais. Mais également s’ils peuvent être contenus dans l’air.

Parmi les produits également suspectés de la dégradation jusque-là inexpliquée de l’asphalte et du béton : les fluides lave-glace (SPNES = polyoxyéthylène nonylphényléther sulfate de sodium), les particules d’échappement des moteurs diesel et celle des pneus.

Les revêtements de chaussées absorbent l’humidité atmosphérique qui est chargée en matières organiques nocives pour leurs structures. S’y ajoute un phénomène d’adsorption.

Le lave-glace en cause

Les scientifiques sont affirmatifs sur le rôle du lave-glace dans la détérioration des chaussées par dissolution de couches intercalaires. Les zones les plus touchées peuvent présenter un aspect boursouflé.

Des essais ont permis d’identifier que le SPNES, couplé avec l’effet de cisaillement des pneus, peut être la cause de l’arrachage de couches du revêtement des routes et pistes d’atterrissage pour avions.

Ce travail de dissolution peut se matérialiser par des taches noires.

Les particules de pneus et des moteurs diesel

L’étude pointe la présence de particules qui aggravent la détérioration du béton et du bitume. Celles des pneus interviennent à 2 niveaux. Déjà dans le processus de fabrication du ciment où elles sont présentes, mêlées avec des déchets en plastique et des farines de viande et d’os.

Mais les particules de pneus en suspension dans l’air sont aussi associées à celles qui proviennent de l’échappement des véhicules diesel pour aggraver les phénomènes de dégradation des revêtements de chaussées.

Peut-on pour autant en déduire que le bilan concernant les émissions de particules des engins fonctionnant au gazole s’aggrave face aux électriques, en prenant en compte les poudres des rues et routes générées par leurs émissions ?

Avis de l'auteur

Les recherches de ces scientifiques japonais sont intéressantes et la démarche particulièrement fine. Elles ouvrent des pistes qui devront bien sûr être confirmées ou non par d’autres études.

Il serait par exemple intéressant de quantifier le poids des différentes sources de détérioration dans le phénomène.

Pour autant, un revêtement de qualité durera toujours plus longtemps, surtout s’il est posé dans de bonnes conditions. Les travaux menés trop rapidement peuvent déboucher sur des situations bien catastrophiques.

Les utilisateurs anciens et réguliers de la RN4 se souviendront sans doute des trous profonds apparus au bout de quelques mois sur cette voie rapide. C’était il y a 15-20 ans, quelques dizaines de kilomètres avant Nancy, en venant de la Capitale. Vraisemblablement en cause un marché attribué à l’entreprise la moins chère. Un vrai gâchis !