J’ai toujours pensé que le moteur à explosion et son indispensable réservoir à carburant constituait un ennemi redoutable face au moteur électrique sur batterie. Le GNV fait-il partie de la menace ?
Face aux difficultés persistantes à stocker l’électricité et au puissant frein que représente l’inertie des mentalités face au changement, le moteur à explosion devrait continuer à nous polluer la vie pendant quelques décennies encore. D’ailleurs, le cumul des ventes de VE depuis le début de l’année confirme que le changement d’ère énergétique tant attendu n’est pas pour tout de suite, hélas.
En Europe, malgré d’importants incitatifs fiscaux en faveur des VE, les ventes peinent à décoller. Beaucoup s’accordent à dire que la faible autonomie et le manque criant de points de recharge en sont les principales raisons.
En Amérique du Nord, il faudra bientôt y ajouter la menace réelle que représente le GNV en tant que carburant alternatif à l’essence. La forte augmentation de la production de gaz naturel ces 5 dernières années sur le continent Nord Américain (*) ouvre de nouvelles perspectives pour l’industrie automobile américaine.
Faute de capacités significatives pour exporter le gaz naturel produit ailleurs dans le monde, l’offre en gaz naturel est désormais supérieure à la demande, ce qui a eu pour conséquence de faire plonger le prix du MWh ces 3 dernières années (**). A tel point qu’il est désormais question de convertir plusieurs milliers de trucks américains au GNV, un carburant devenu bien moins coûteux que l’essence ou le gazole. Beaucoup s’en réjouissent. A titre personnel, j’y vois surtout un nouveau frein au développement du marché de l’efficacité énergétique, à commencer par exemple par le développement des véhicules électriques.
Comme l’électricité, le gaz naturel dispose d’un avantage non négligeable, celui d’être considéré comme une énergie de réseau, au moins à proximité des grands centres de consommations. Là où l’électricité ne demande qu’une « simple » borne de recharge, le GNV requiert une station de compression pour remplir le réservoir d’un véhicule avec du gaz naturel liquéfié. Des investissements importants qui pourraient bien engloutir une partie des budgets à consacrer aux infrastructures de recharges électriques…
Qu’on se le dise, lorsque l’on parle de mobilité et d’énergie durable, la politique des bas prix est définitivement l’ennemi du bien. D’autant que ces prix artificiellement bas sont la conséquence d’un refus viscéral de taxer des sources d’énergies non renouvelables, émettrices de gaz à effet de serre (CO2, CH4), dont l’impact environnemental global continue d’être pointé du doigt par de nombreux experts indépendants.
(*) production principalement issue des gaz de schiste (…),
(**) Ces prix bas ont d’ailleurs pour autre effet d’avoir considérablement accru les investissements des multinationales du gaz dans la filière GNL afin de pouvoir transporter du gaz liquéfié par bateaux entre les continents.
Photo: Pascal Ratthé
Ce gaz de schistes, quel fléau! Sa « flambée » écoulé appartement en partie d’une fiscalité avantageuse (nul?) aux USA. Avec les techniques d’extraction, style « tout va » même les plus polluantes (chez les pauves).
Sinon le « gaz naturel » n’est pas forcément mauvais en soi. Historiquement le GN est un sous-produits sous-exploité des exploitations pétroliers. Soit une énergie « gratuite », ou presque. Or ce gaz naturel, c’est à dire une majorité de méthane, c’est aussi le Bio-gaz ou encore le produit de « méthanisation qui permet d’absorber les CO2 industriels et la surproduction d’électricité renouvelable (solaire, éolienne).
Ne tirons par sur le gazoduc alors. Et encore moins sur l’ambulance Sprinter NGT. Tâchons-nous plutôt à remplir ces gazoduc, et nos véhicules, des méthane sur renouvellablesrenouvellables…
Je pense qu’il confusion sur les modalités techniques d’une part. Le GNV (Gaz Naturel Véhicule) est généralement stocké dans le réservoir du véhicule en mode gazeux à forte pression. Disons 200 bar, voire 230 bar (limite réglementaire Américaine pour le transport des gaz sans interdiction spécifique).
Le GNL (Gaz Naturel Liquide) existe bien dans les super-tankeurs méthaniers. Aussi sur certains camions de flotte aux longues courses, très pro, mais cela implique des pressions extrèmes tout en éxigeant un réfroidissement permanent. Donc inapplicable sur un voiture particulière qui se doit de pouvoir rester quelques mois sans utilisation et sans intervention (l’on suppose qu’un véhicule servera au mois une fois par an…).
Quant au pression de stockage des réservoir GNV, 200 bar environ, celà correspond assez simplement à la pression du réseau GRDF -sans être « détendu » pour distribution ménagére à – 20 mBar. Chez le particulier (maison de maître en banlieue?) il faut donc recomprimer inutilement ce gaz inutitlement détendu. Les stations de remplissage, encore rare en France, fonctionnent (c’est une supposition) directement sur pression réseau.
Pour rappel, le réseau de distribution en France est encore largement en « font gris » dont la vie de service est périmée depuis de nombreux décennies. En attendant de l’inox soudé (mais est-ce encore « le moins cher possible » qui fait systématiquement l’unanimité…).
Bonjour à tous,
Trouvé sur légifrance et datant de 2002 :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000230449&fastPos=10&fastReqId=1317520022&categorieLien=id&oldAction=rechTexte
Après visite sur le site BOREL ils font effectivement des conversions en secondes montes :x
Je vais me renseigner à nouveau auprès de la DREAL. Car j’avais eu des documents contradictoires.
@ffaire à suivre
Re bonsoir,
Après visite sur le site Ets Chatel, ils ne font que le GPL.
Toujours de mémoire :
Les conversions ES/GPL sont elles autorisées en secondes monte et avec passage aux mines à titre isolées.
Si vous avez des infos contradictoires,n’hésitez pas à m’en faire part, j’ai fais pas mal de recherches il y a quelques mois et je fais de la veille active, mais j’ai surement loupé quelque chose !
Bien à vous,
C’est Borel qui effectuait les modifs pour le compte de PSA dans le cadre d’un accord et d’une « première monte ». Idem pour la SOMAC et Renault…. SOMAC qui depuis est devenue Renault Tech. Somac et Renault Tech ont laissé tomber le GNV.
Sauf erreur Borel ne fait que quelques modèles validés par PSA avant qu’ils n’abandonnent eux aussi le GNV (suite au blocus de l’Iran qui était le premier marché GNV pour PSA)
Quand à Chatel Annecy, je ne connais pas !! ils sont capable de convertir tout véhicules neufs ? et tout véhicules d’occasion ?
Pour ce qui est des véhicules EDF/GDF, il n’est livré que du VW Caddy, du Fiat Panda+Punto+Doblo et du Mercedes Sprinter (à froid et de mémoire)
Mais si l’actualité à évoluée je vais à nouveau me renseigner !!
@Dartagnan:
je suis surpris de ta réponse concernant la transformation d’un véhicule essence en GNV car il y a un transformateur en bas de chez moi: Ets Chatel Annecy, il y a des spécialistes comme Borel: http://www.borel.fr/ et beaucoup de véhicules EDF ou GDF sont des Renault, Peugeot ou Citroen transformés (d’où la perte de volume dans le coffre et l’autonomie vraiment limitée).
Francky
Bonsoir à tous,
La Golf 7 TGI est sur le Konfigurateur VW.de
L’A3 Gtron présenté à Frankfur
http://www.youtube.com/watch?v=pUVPjpOqwPY
roule :
http://www.youtube.com/watch?v=sP21k2WjrE0
http://www.youtube.com/watch?v=Gt1mw3U9QqE
Bonjour à tous
Je suis à la recherche d’une documentation sur les technologie de conversion du GNV.
merci d’avance
e-mail : [email protected]
Bonjour à tous,
Voilà plusieurs mois que pas une nouvelle sur le GNV ne m’est apparu sur le net, ni sur les médias !!!
Pourtant au détour d’une émission télé, j’ai pu apercevoir sur le satnd Audi du salon de Franfort 2013 l’Audi A3 G-Tron…..
Comme quoi Audi présente encore son concept G-Tron.
Est ce que quelqu’un a des nouvelles ?
Dans l’attente,
Cordialement,
BJ, je prends le topic en route alors en vrac quelques remarques d’utilisateur quotidien du gnv sur les posts lus en diagonale
– oui le gnv est surement mort en France, par pure volonté politique, alors que son développement est mondial; c’est juste consternant
– si on a la chance d’habiter près d’une borne (ou si on levait l’interdiction des appareils de remplissage à domicile) c’est à l’heure actuelle le meilleur compromis puisque plus propre et moins cher que le mazout: après 120000kms je suis à moins de 5 euros aux 100 (fiat panda, autoroute et ville), quel diesel fait un vrai 3,5 l ???
– à la pompe gnv je rencontre des artisans, des camionnettes de livraison (lyreco etc), des allemands, des italiens; je doute que les privés rouleraient gnv si çà leur revenait plus cher que le mazout
– pourquoi dire que le gnv ne vaut pas le mazout sur autoroute ? à vitesse établie on consomme encore moins et le gnv est toujours particulièrement silencieux
– la panda gnv roule aussi avec 90% d’E85 sans souci (à 100% la sonde lambda passe hors tolérance, pas de passage en mode dégradé mais un voyant au tableau de bord, qui s’éteint si on remet un peu de super); tout çà pour dire que je me passe presque de tout produit pétrolier
– le biogas est vraiment une alternative, qu’on a enterré en France,….
– en France nos constructeurs avaient tout misé sur le mazout, pas de place pour le gnv à part pour les bus et les bennes à ordures…
– tant que j’aurais une pompe à proximité je roulerais gnv quitte à aller acheter ma voiture à la frontière allemande, avant de passer à l’électrique quand l’autonomie sera crédible par rapport à mes 30000 kms annuels
@ Nicolas, Bonne déduction pour l’avantage GNV:
Carburant le moins polluant, d’autant plus que depuis 1 an maintenant il y a du biogaz d’injecté dans le réseau donc le CO2 fossile diminue d’autant.
c’est aussi le moins couteux (hormis le gpl mais qui est discutable écologiquement parlant)
@ Dartagnan: Refait tes calculs:
J’ai un Zafira GNV de 2008. Consommation GNV de 5.35kg/100km en mixte (je vie en région montagne).
A 1.26€/kg cela me revient à 6,74€/100km.
Avec un diésel de même taille on est au mieux à 5l/100km donc avec un litre de Go à 1.35€/l on arrive à 6.75€/100. Sachant que ce prix de Go est vraiment temporaire…
De plus les véhicules GNV de dernière génération ont des consommations inférieur à 5kg/10km (Zafira Tourer 4.7kg/100km, VW Passat 4.3kg/100km)
Si on habite proche d’une borne GNV alors c’est la solution la moins polluante et la plus économique.
Francky
@ Nicolas,
Je suppose que le GNV à la pompe est à 1.24€ ….. ce qui avec la surconsommation va ramener ta conso au même prix que le GO……
En conclusion….. reste au GO, qui a changer pour prendre un véhicule plus moderne qui consomme moins….
Ou alors réfléchi bien au GPL car c’est le moins cher….
Pour poursuivre sur mon commentaire précédent, voici mon cas très concret. Je vais bientôt changer de voiture car j’approche des 300 000 km avec un diesel de bientôt 15 ans. Je fais 76 km par jour, surtout de l’autoroute (sachant que la moyenne est de 62km en France, chiffre INSEE de 2004, je ne suis pas un grand marginal). Pas de transports en commun réguliers. Les particules étant maintenant reconnues comme étant cancérogènes de façon certaine, pas question d’acheter un nouveau diesel. Le 100% électrique ne convient pas, faute d’autonomie. Il me reste le GPL, l’hybride et le GNV (j’ai une station à 5km de chez moi). Dans ce cas de figure, il me semble que le GNV est plutôt bien placé (l’autoroute n’est pas le thème de prédilection des hybrides si je ne m’abuse, quand au GPL son intérêt écologique est assez controversé).
http://www.lichtblick.de/h/schwarmstrom_288.php
Des nouvelles de 2010 :
http://www.connexion-emploi.com/fr/a/lichtblick-ma-centrale-a-moi
J’ai oublié d’envoyer le lien
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/allemagne-un-generateur-a-gaz-concurrence-le-nucleaire-10-09-2009-543884.php
Un peu de lecture…….
Un projet ambitieux ….. dont je n’ai plus de nouvelle….
Mais qui pourrait bien être la solution globale
=
Moins de nucléaire
Du gaz de réseau (fossile ou Bio)
Une cogénération à la maison qui couvre plus de 100% des besoins en électricité
Un VE
Avec toutefois….. une facture de gaz !!!!
Analyse intéressante, bien complétée par les commentaires. La notion de rendement n’est pas souvent mise en avant dans les différents médias. Je ne savais pas (ou j’avais oublié) que le rendement de l’électrique était si important. Cela dit, pour moi le GNV n’est pas une menace mais un premier pas vers le biogaz, car celui-ci fonctionne dans les mêmes moteurs et se distribue de la même façon. Certes ça ne se fera pas en un jour, tout comme la production d’électricité ne peut pas être issue d’énergie renouvelable en un jour également (ni l’installation de chargeurs de batterie dans tous les parkings publics et maisons). De plus, il y a déjà des réseaux de distribution, y compris pour du biogaz (20% du gaz distribué en Suisse est du biogaz). Enfin, en attendant le développement du biogaz et celui des centrales électriques à énergie renouvelable, le GNV reste le carburant fossile le moins polluant et le moins émetteur de CO2, plutôt une opportunité à saisir rapidement…
Dommage que vous n’êtes pas réceptifs aux argumentations scientifiques.
Dites-vous bien, que depuis des lustres, nos « savants » ont voulu utiliser l’eau comme carburant (H²)/comburant(O) idéal. Ils ont tous échoués. Car à l’époque, ils ne savaient pas que la « nature » nous impose d’apporter plus d’énergie à la casser que ce que l’on peut récupérer pour la reconstituer.
Et pourtant, ils n’avaient pas d’idée préconçue eux, ils essayaient simplement de trouver les fameux « moteurs à eau » ! Et récemment, mêmes des scientifiques de renommées ont échoué sur la « fusion froide » à partir d’eau lourde (D²O). Une petite erreur d’interprétation et hop, on a tout faux !
_Pour la Lune, non c’est le contraire. Elle s’éloigne même de 2cm/an. Ce qui la retient c’est la gravitation. Dire que Newton est dépassé est une « injure » à sa mémoire, ses lois s’appliquent toujours dans notre monde à l’échelle humaine. On est allé (par les sondes) sur tout notre système solaire avec ses lois (légèrement corrigées par Albert).
_Pour le saut de l’électron, voir Max_Plank. Cela s’appelle la théorie des quantas …
_Pour les « inventeurs géniaux », ils n’ont qu’à se faire connaitre au grand public, faire des conférences devant les journalistes, au 20h à la TV, après on verra leur crédibilité.
_Le « constat du brumisateur » doit être mesuré par des instruments, avant de dire qu’ils y a un effet.
La baisse de conso peut très bien venir d’une baisse de puissance du moteur par la présence de l’eau.
Et s’il y a effectivement un effet, il faut l’expliquer et le « théoriser ». C’est la base de toute démarche scientifique (et les scientifiques n’ont pas d’action chez Total). Il faut le prouver par des mesures indiscutables, pas dire il semble que …
Voilà, je pense arrêter là, car tout cela sort trop du sujet du GNV.
§
Pour les « hydrolyseurs », j’aimerai bien voir ! Mais je ne sais pas ce que c’est.
Un électrolyseur oui je connais, mais un « hydrolyseur » c’est quoi ?
L’adjonction d’eau dans les moteurs a déjà existé (en F 1 à l’époque de A.PROST), c’était surtout pour « aérer » la combustion et réduire effectivement les températures de combustion. Mais delà à faire fonctionner un moteur en réduisant le carburant, il y a un grand pas. Mr Pantone a essayé de faire des tondeuses à gazon avec, elles tournaient mais cela n’a rien prouvé sur la consommation d’essence. Une école d’ingénieur a mesuré effectivement l’effet d’adjonction d’eau « craqué » par un procédé similaire dit « Pantone », et n’a rien trouvé comme gain significatif sur les consommations ni les rejets.
Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Moteur_Pantone
Oui les planètes tournent mais si on arrivait à récupérer une partie de leur énergie cinétique elles ralentiraient. Ce qui se passe d’ailleurs avec la Terre et la Lune dû simplement aux pertes par les mouvements de marées. Ce ne sont donc pas des « mouvement perpétuels » au sens propre.
Pour les PAC-H²/O², non la réaction de « collage » en H²O est toujours exothermique, elle dégage de la chaleur, c’est chimique on ne peut rien y faire. Reste qu’on peut utiliser cette chaleur en cogénération pour les bâtiments par exemple.
§
Une PAC H2 n’a qu’un rendement pur électrique de 60% (et les meilleures), mais c’est vrai, près de 90% si on récupère aussi la chaleur pour chauffer la maison. Il faut 5kWh d’électrolyse pour faire 1m3 d’hydrogène et on peut en récupérer que 1.8kWh avec cette PAC. Le rendement stockage /déstockage atteint au mieux 36%.
Oui on peut faire marcher un moteur thermique, en brulant l’hydrogène directement. Avec un bon rapport de compression, le rendement global peut même être meilleur qu’avec l’essence.
Attention au vapo-cracking à plus de 700°C, s’il est vrai qu’on peut casser la molécule d’eau, on ne peut pas pour autant utiliser les constituants pour faire tourner une voiture de façon autonome. Problème de rendement. Cela ne peut être qu’en complément d’un carburant, sinon c’est le « mouvement perpétuel ». Il n’y a plus qu’a relier le pot d’échappement à l’arrivée d’eau pour faire tourner définitivement la Ford sans autre carburant que celui du démarrage ! Finis nos problème d’énergie …
§
Un moyen de stockage de l’électricité produite en surplus par le renouvelable et le nucléaire: la méthanation, processus d’électrolyse de l’eau pour produire de l’hydrogène ensuite recombiné au C02: on obtient du Méthane. Encore une invention Française: Paul Sabatier au début du XXeme siècle Prix Nobel de chimie.
Inconvénient: la perte de rendement d’environ 30%, mais c’est toujours mieux que d’avoir des routes éclairées le jour et des éoliennes qui tournent alors qu’il n’y a pas de vent
Ben oui ! On ne va pas tout révolutionner quand-même, sinon on n’est pas sorti d’affaire d’ici à 2030 !
Et puis la carte des centrales de productions est quand même assez « dispatchée » sur le territoire.
Chez moi dans le Sud, 81% de l’électricité provient de la centrale nucléaire située à 50km en vol d’oiseau. L’interconnexion ERDF est seulement là pour répartir les puissances selon les hauts et les bas de la demande (froid au Nord, chaud au Sud et vis-et-versa).
Le Free-EDF n’est même pas pensable dans nos grandes villes. Paris à elle seule a besoin d’une puissance d’environ 3650MW (1 centrale). Hormis quelques écolos « purs-et-durs » qui pourront s’équiper de ce qu’il faudrait dans une ferme isolée, je vois mal Mr toutlemonde avoir près de chez-lui sa mini centrale EnR autonome, ni même EDF laisser les clients s’échapper ! Il ne faut pas rêver quand-même.
Et quand bien même !
Imaginons pratiquement ce qu’il faudrait pour être vraiment free_EDF.
Est-ce quelqu’un peut me décrire ne serait-ce qu’une solution viable pour la France ?
Voire même plus simple, rien que pour Paris ! Mais avec des chiffres (concrètement et pas sur des principes), avec un planning d’installation des EnRs choisies. Quel stockage viable choisi, avec quel rendement et surtout dimensionnement en puissance. Combien peut-on en monter par jour, où et sur quelle surface, comment stocker l’énergie (30TWh) entre deux vents, etc … ? Tout cela prêt et fonctionnel dans 18 ans. Du concret quoi, pas du « y-a-qu’à, faut-qu’on » !
Quant au stockage inertiel, même s’il est effectivement performant en rendement, il ne peut fournir pas plus que quelques dizaines de minutes, et les concepts actuels ne font que 20MW. Cela ne sert qu’à lisser les pointes, pas à stocker des TWh nécessaires pour les temps morts de ces EnRs. Voir la centrale de régulation électrique à stockage inertiel de Stephentown aux USA :
http://www.ecosources.info/dossiers/Stockage_energie_volant_inertie
Alors avant de « changer l’analyse » de nos ainés, posons nous la question de savoir pour quand cela serait possible notre nouveau modèle de distribution. Listons les vrais problèmes à résoudre, évaluons concrètement les énergies à transférer et à stocker, quelles tailles les parcs d’éoliennes et de stockage, à quelle distance des villes pouvons nous les mettre pour être aux vents dominants, comment faire transiter la puissance jusqu’au site de stockage, …
Faisons du concret quoi !
Et pour rester sur le sujet du gaz, je dirai même qu’il remplacera de plus en plus le charbon, voire le pétrole, et qu’il faudra malheureusement aller le chercher au fond des mers (dans les hydrates de méthane).
A l’époque en 2008, Greenpeace avait fait une estimation du besoin énergétique en 2030. Son scénario optimiste comptait sur 400000 PJ/an. La part non nucléaire serait répartie en :
28% pétrole, 11% charbon, 28% gaz naturel, 19% biomasse, 11% hydroélectrique, 3 % autres EnRs.
On fera sûrement mieux, mais ça veut tout dire !
§
Non, il ne faudrait pas prendre le GNV comme une menace. Sauf s’il est « tiré » du gaz de schiste par fracturation. Il ne faut pas se leurrer, avec le retard que l’on a pris, de toutes façons nos véhicules vont continuer à consommer du pétrole jusqu’en 2045. Il vaudrait donc mieux commencer à basculer aussi sur le gaz tout doucement.
Même si au début, il vient principalement du gaz fossile (puits). Il ne faut pas oublier que par la suite, le GNV proviendra du biogaz (méthane de fermentation). Et qu’il faut bien commencer à développer l’infrastructure. Car on aura besoin de toutes les énergies. Et au risque de se répéter, il n’y en aura pas assez pour le transport mondialisé.
Le problème est qu’on ne pourra pas fournir toute l’énergie « propre » que l’on souhaiterait pour notre planète. Tout le monde croit que le 100% VE sera la solution, peut-être in-fine, mais on n’aura pas assez d’énergie électrique pour les charger « proprement » d’ici à la fusion nucléaire (2045-2050).
On parlait récemment de « culture énergétique dans la société française », oui il en faut ! Mais en ce qui concerne la production de kWh, sans entrer dans les débats du Negawatt, là, les écologistes devront ré-ouvrir les bouquins de physique ! Car enfin, pour fournir nos 485TWh annuels de consommation électrique en France + 42TWh pour les 10 millions de VEH à venir (normalement atteint en 2036 si on en produit tout de suite), il nous faudra au choix :
_ 50 réacteurs nucléaires de 1300MW (8400h/an) + barrages existants
_ 5284 fermes solaires photovoltaïques de 200ha + stockage STEP
_ 163100 hydroliennes de 500kW (7300h/an) + barrages existants
_ 163982 éoliennes de 2MW (2500h/an & vent de 38km/h) + stockage STEP
_ 352 millions d’installations photovoltaïques particulières de 20m² + stockage STEP
Si je ne me suis pas trompé dans les calculs !
Le plus contraignant pour les énergies intermittentes, aux vues de leurs nombre astronomique et de la place nécessaire, sera les sites de stockages STEP supplémentaires obligatoires. Où les mettre ?
Allez, rêvons un peu !
Si on arrive dès 2030, à faire un panel de seulement 8% de chacune de ces EnRs, cela sera déjà pas si mal, et on obtiendrait les fameux 32% de notre consommation. On pourrait donc en principe réduire le nombre de nos réacteurs d’autant (en gardant la même conso d’ici-là, par des économies d’énergie)
Mais il n’y a pas photo, il faudra conserver du nucléaire, mais on pourra fermer au moins 5 centrales.
Il ne faut pas rêver, notre problème va être l’énergie après 2040. Il faudra aller la chercher partout, y compris dans l’atome si on ne veut pas de charbon !
§
Pour celles et ceux qui n’auraient pas la chance d’avoir déjà entendu parler de ce fameux SH(it), qlq articles récents qui donnent un bon aperçu de la gravité du personnage :
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/341588/sables-bitumineux-ottawa-juge-fantastique-l-idee-de-faire-couler-le-petrole-vers-le-quebec-et-les-etats-unis
http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/340256/projet-northern-gateway-un-oleoduc-nomme-colere
http://www.ledevoir.com/politique/canada/340568/washington-dit-non-a-keystone-xl-pour-le-moment
j’arrête là pour aujourd’hui. J’aurai aussi pu vous en mettre des pages entières sur la déréglementation en cours dans le domaines de la protection cotières et des zones de péches, les lois anti-avortement, l’augmentation conséquente du budget militaire fédéral, la destruction des fichiers de détenteurs d’armes à feux, etc, etc (mais je ne voudrais pas qu’on m’accuse de faire de la politique… lol)
BONNE LECTURE!
Effectivement je n’avais jamais entendu parler de ce SH…
Merci Guillaume pour cette analyse technique absolument pertinente. Je pense aussi qu’une bonne cogénération biogaz pour produire de la chaleur d’une part et de l’électricité d’autre part est la solution la plus efficace.
Par ailleurs je pense aussi qu’il n’y a pas de solution universelle. Il y a des solutions pour des utilisations différentes.
Il y a aura toujours des gros rouleurs pour lesquels le gazole est le meilleur compromis car a un très fort pouvoir calorifique et est facilement stockable dans le réservoir…
Tout l’enjeu est d’organiser la société pour permettre à différentes solutions de co-habiter, VE en tête dans les villes, toutes les combinaisons hybrides sur le périurbain et les trajets de quelques centaines de Km. Et le tout pour être objectif, totalement dénué de sentiments, de rancœur et d’animosités…
P.S 2 : le combat « GNV fossile » vs « GNV – biogaz » vaut aussi pour le pétrole, surtout avec la redoutable montée en puissance de l’industrie des sables bitumineux supportée par le gvt Harper (mieux connu sous le nom de gros con d’Harper ou SHit pour Stephen Harper international terrorist).
Il est URGENT que les consommateurs ouvrent les yeux et boycottent en force ces énergies fossiles exploitées par qlq milliers d’irresponsables grassement payés. Au passage, je leur souhaite à tous tout le mal possible pour ce siècle.
Attention aux ordres de grandeur : c’est mentir que d’affirmer que les ressources en biométhane produit à partir des déchets fermentescibles toutes sources confondus (OM, déjections animales, anciennes décharges, etc…) suffirait à faire rouler les 31 M de véhicules à moteur qui parcourent chaque jour plus de 1 Milliard de km sur le sol français. Attention aux comparaisons hâtives entre un pays de 65 M d’hab. à mentalité « latine » et un autre de 8 millions possédant une très forte sensibilité environnementale et une vraie culture « anti-CO2″…
Quand bien même ce potentiel serait maximisé, il sera tjrs moins efficace d’utiliser ce GNV dans un moteur à combustion interne que pour produire de la chaleur renouvelable. L’idéal étant sans doute la cogénération voire trigénération, à condition bien sûr que les besoins à couvrir le justifie.
N’oublions pas non plus qu’à défaut d’être valorisé en GNV, une partie (~ 50%) des nos déchets est déjà valorisée énergétiquement via l’incinération. Un procédé de traitement des déchets loin d’être aussi nocif que ce que racontent les anti-incinération (la Suède étant elle-même une championne de l’incinération en Europe, tout comme la Suisse par exemple…).
Autre alternative bcp plus pertinente que le GNV : la production d’électricité grâce à un CCGN de dernière génération offrant un rendement supérieur à 55% au nomimal. Du puit à la roue, l’électricité produite à partir de biogaz via un CCGN et alimentant un VE offre un rendement 3 à 4 fois supérieur (en utilisation urbaine notamment) à celui d’un véhicule alimenté au GNV.
Qu’on se le dise, produire des biocarburants pour en gaspiller les 2/3 sous forme de chaleur perdue dans un moteur à combustion interne est une hérésie énergétique et environnemental. CQFD.
P.S : qu’on le veuille ou non, la promotion du GNV est une porte grande ouverte à l’industrie du gaz de schiste compte tenue des gisements actuellement exploités et à venir un peu partout dans le monde. :(
Il n’y a bien que les naïfs pour penser que les fournisseurs de GNV refuseront d’acheter du GNL made in USA à moins de 2$ le MWh au profit de biogaz issu de ressources renouvelables à 30$/MWh…
Le Gnv est une réelle opportunité écologique à condition que l’on s’en serve intelligemment ce qui a été fait en suède ou plus de 30% des moteurs fonctionnent avec du biométhane , au lieu de penser gaz de schiste , si en France l’on récupèrait les gigantesques gisements que représente les déchets enfouis et la bio masse végétale et animale , non seulement on éviterait leur redoutable effet de serre (la vraie pollution est dans ce gaspillage, les gens qui pensent que le méthane « roulant » va polluer se sont bien fait berné) mais on roulerait à environ 60 cents d’€/kg et l’indépendance de la nation en serait grandit.
Pour les « conservateurs » qui pensent que c’est un rêve, qu’ils aillent en Suède cet été, la France leur paraitra médievale en rentrant au bercail .
J’ai un véhicule GNV ( 130000km, 2 vidanges et c’est tout ; des économies substancielles) mais je peux témoigner que l’état français et les constructeurs font tout pour empêcher son développement, je vais essayer par des relations d’influencer les membres du nouveau gourvernement car il est temps d’agir, imaginez des hybrides electrique-GNV recyclable, cela ne pose aucun problème technique et nous fournirait des autonomies de 400 à 600 km avec un coût divisé par deux au kilomètre.
Une décharge d’ordure de 1 million de tonnes produit 43 milliers de tonne de bio-méthane ( CH4) avec un rendement de 80% , ( 4 KG =100km pour une Citroên C3 ou Opel Zafira) comparer le rendement de l’extraction de pétrole à la pompe avec respect de l’impact environnemental ou le vrai cout d’une centrale nucléaire privé qui s’occupe de ses déchets, il n’y a photos et les ressources potentielles en bio gaz sont supérieur à nos besoins .
Si un français fait 10000km/an en moyenne , une décharge publique suffit pour le faire rouler un an . En hybride en rechargeant avec une éolienne cela fait 2 ans d’autonomie, avec un ruminant produisant du fumier par une cloche de méthanisation ( 3m2 de surface) cela fait 4 ans d’autonomie . A méditer.
Dès le moment ou le bon sens implique de sortir du fossile pour arrêter l’augmentation de l’effet de serre, toute énergie fossile supplémentaire est une mauvaise nouvelle. Le GNV est compris dans les énergies fossiles.