diesel

Elles participent activement à dégrader l’air partout où elles circulent et la France est indiscutablement le pays d’Europe qui en compte le plus grand nombre à l’intérieur de ses villes. Les citadines diesel, qui caracolaient en tête des ventes de voitures neuves il y a quelques années de cela constituent plus que jamais une anomalie de l’histoire.

Disponibles en très grand nombre sur le marché de l’occasion, elles font encore aujourd’hui le bonheur de millions de ménages modestes qui peinent à boucler leur fin de mois. Coup de projecteur sur ces millions de voitures qui pourrissent chaque jour un peu plus l’air des villes françaises. Dans l’indifférence générale ou presque…

Les citadines diesel sont à l’automobile ce que les centrales à charbon sont à l’électricité

Renault Clio 1.5 dCi, Peugeot 206/207 HDI, Citröen C2/C3 HDI, Volkswagen polo TDI, Ford Fiesta TDCi, etc… : voilà à quoi ressemble aujourd’hui le marché du véhicule d’occasion, catégorie économique < 6 k€.

Immatriculées en très grand nombre entre 2000 et 2010, ces petites voitures diesel se comptent encore par millions sur le marché français. Pour la plupart dépourvues de filtre à particules, elles rejettent chaque jour dans l’air des grandes villes françaises plusieurs centaines de kilogrammes de particules fines et d’oxydes d’azote, dans l’indifférence générale ou presque.

Même en plein pic de pollution, toutes ou presque continuent à circuler sans la moindre restriction quand, dans de nombreuses grandes villes européennes, elles n’auraient même pas le droit de franchir le périphérique…

Fiabilité en berne

Coutumières des petits trajets à froid, des parcours urbains et des embouteillages, certaines voitures n’ont jamais eu l’occasion de justifier, ne serait-ce qu’une fois, le fait d’être équipées d’une motorisation diesel sous leur capot !

Conséquence immédiate : mal utilisées, elle pâtissent d’une fiabilité très médiocre qui se solde parfois par une mise à la casse prématurée pour cause de défaillance moteur importante. Plus encore que les grandes berlines diesel, les propriétaires de ces voitures viennent régulièrement gonfler la liste des victimes de l’innommable politique fiscale française en matière de carburant automobile depuis plus de 30 ans.

Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur les sites de petites annonces pour achever de se convaincre que le temps du diesel au long cours est une époque définitivement révolue. Qu’elle soit flanquée d’un logo dCi, HDI ou TDI, rares sont les modèles à franchir la barre des 250 000 km avant de finir à la casse. Parfois en l’échange d’un gros bonus lorsque leur destruction s’accompagne de l’achat d’une voiture électrique neuve…

Une calamité pour nos poumons et notre santé à tous

Equipées de dispositifs anti-pollution généralement plus basiques que ceux que l’on peut trouver sur  certaines grandes berlines diesel, ces petites voitures diesel à bas prix sont une véritable calamité pour notre santé à tous, surtout lorsqu’elles circulent en milieu urbain. Des centres urbains qui paient cash des années d’immobilisme, de lâcheté politique, de déni mais aussi et surtout de manque de civisme et de volonté à agir de la part de celles et ceux qui sont à leur volant y compris durant les pics de pollution comme ceux qui font hélas l’actualité depuis plusieurs jours.

Bienvenue dans la France de l’an 2016, qui vit avec presque 10 ans de retard sur ses voisins européens, voire plus encore si l’on pousse la comparaison avec le Japon…

Etat d’urgence

Combien d’années encore avant de voir les vignettes Crit’Air fleurirent dans toutes les grandes villes françaises ? Combien d’années encore avant que l’automobiliste français adepte de la bagnole en ville mesure l’hérésie que constitue l’usage d’un véhicule diesel pour faire des sauts de puce entre 2 carrefours à feu à 30 km/h de moyenne maximum ? Combien d’années encore à devoir supporter ces millions de « vieux » diesel qui empoisonnent quotidiennement l’air de nos villes ?

Face à la gravité de la crise sanitaire actuelle, il serait grand temps que les décideurs prennent enfin des mesures à la hauteur des enjeux de santé publique correspondant.

Espérons que dans un proche avenir, ce constat d’échec collectif et de désolation ne soit plus qu’un mauvais souvenir qui aura laissé la place au futur propre et intelligent…

Vive le futur !