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Chute de 70 à 80% du trafic routier et de plus de 50% (75% actuellement) des vols d’avions en Ile-de-France : Airparif constatait déjà en fin de semaine dernière une baisse de 32% du CO2 et de plus de 60% pour les oxydes d’azote. Les indicateurs passent au vert sur le territoire.

Des valeurs exceptionnellement basses

Avec l’actuel confinement pour tenter de limiter le plus possible la propagation du coronavirus, les indices de pollution sont extrêmement bas en Ile-de-France.

Si leurs valeurs sont homogènes sur tout le territoire ce mercredi 25 mars 2020 concernant l’ozone (de 36 à 39) et les particules (31-32), celles pour le dioxyde d’azote sont les plus élevés à Paris (31), en Seine-Saint-Denis (29) et dans les Hauts-de-Seine (27). En revanche, l’Essonne (16) et le Val-de-Marne (17) affichent des chiffres respectifs encore bien plus bas.

Une pollution très diminuée que Airparif a qualifié de « jamais vu en Ile-de-France » à Radio France Bleu hier.

Nouveaux records à espérer ?

Avec la météo ensoleillée qui s’est installée depuis le début de la semaine, les niveaux de pollution sont encore plus bas que fin de la précédente. Ils pourraient battre de nouveaux records vertueux avec l’abandon du chauffage que devrait permettre l’élévation de la température extérieure, notamment en journée.

« On voit les étoiles depuis quelques jours et c’est la première fois depuis mon arrivée en IDF il y a 10 ans que j’en vois autant ! », témoigne Matthieu Lauraux, également rédacteur pour Automobile Propre.

La baisse de concentration en très fines poussières est une excellente nouvelle pour ceux qui craignent la propagation du coronavirus en respirant.

Source : Air Parif

Fermer l’autoroute au Covid-19

Pour des chercheurs des universités de Bari, Bologne, Milan et Trieste, la pollution aux particules forme une véritable autoroute au service du Covid-19 vers les zones les plus reculées des poumons.

Ces dernières offrent déjà d’ordinaire aux PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5 microns) une accessibilité facilitée. Mais il semble que ces poussières forment un support au virus qui reste ainsi actif plus longtemps dans l’air jusqu’à ce qu’il soit potentiellement capté en inspirant.

Pour formuler leur hypothèse, les 12 scientifiques ont comparé les chiffres de propagation du Covid-19 et les taux de pollution dans le Nord de l’Italie sur plusieurs périodes.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel rapprochement est effectué entre les PM2,5 et des maladies respiratoires proches de la grippe. L’irritation des muqueuses provoquée par les polluants atmosphériques constitue une première porte d’entrée aux virus.

Les oiseaux chantent

« Résidant proche d’une autoroute urbaine, j’ajouterai à la chute de la pollution atmosphérique une baisse du bruit (5 à 10 dB en moyenne sur ma ville), donc moins de stress », a également remarqué Matthieu Lauraux.

Des propos confirmés par Fanny Mietlicky, présidente de Bruitparif, toujours sur Radio France Bleu : « La chute de décibels est progressive depuis le 16 mars ». Elle chiffre la baisse à « 5 à 10 db, soit entre 3 et 10 fois moins d’émissions sonores générées par l’activité humaine ». Elle aussi met en avant la baisse des trafics routier et aérien, mais aussi celle des activités nocturnes dans les quartiers animés.

« C’est comme si on avait enlevé la couche de crasse sur un tableau lors de sa restauration, maintenant on peut entendre les détails qui étaient masqués du paysage sonore, comme les chants des oiseaux », illustre-t-elle, espérant que l’expérience amènera à prendre durablement soin de l’environnement sonore.