La Ford Econetic du record

2,79 l / 100 km : c’est la consommation moyenne réalisée par 2 norvégiens au volant d’une Ford Mondeo 1600 TDCi ECOnetic. Un joli coup de pub pour le constructeur américain, bien que peu de média aient jugé utile de traiter le sujet. Dommage, car il y a beaucoup de choses à dire à ce propos.

Commençons tout d’abord par préciser les conditions dans lesquelles cet exploit a été réalisé. Plus de 2460 km parcourus entre Helsinki et Oslo, complétés par 75 km de route jusqu’à la panne sèche. Les deux hommes ont roulé jour et nuit pendant presque 2 jours en se relayant au volant autant que de besoin et en s’accordant de courtes pauses. Sans climatisation, vitres fermées et avec des pneus « verts » gonflés à 2,9 bars. Vitesse moyenne : 60 km/h environ, soit une vitesse de croisière comprise entre 70 et 85 km/h sur les portions planes du trajet.

Des conditions peu représentatives de celles rencontrées au quotidien par les milliers de propriétaires de berlines Diesel mais suffisantes pour illustrer les performances des moteurs Diesel downsizés lorsque l’on parle économie de carburant. Il va sans dire que nos deux hommes maîtrisent parfaitement l’éco-conduite et qu’ils ont tout mis en œuvre pour limiter au maximum la consommation de l’auto. Un exploit qu’aucune autre Mondeo équipée d’un moteur à essence ne pourrait reproduire, même avec un réservoir 30% plus volumineux…

Les détracteurs de véhicules hybrides ne manqueront pas de rappeler que cette Mondeo ECOnetic n’est pas la première berline Diesel à accomplir ce genre d’exploit, sans recourir à la technologie hybride (*). A raison de 73 g de CO2/km en moyenne sur le trajet, il faut admettre que peu d’hybrides essence sont capables de faire aussi bien dans les mêmes conditions.

Mais la comparaison s’arrête là. Dans la vraie vie, celle qui rime avec petits trajets, embouteillage, carrefours à feux, manœuvres, stationnement, etc… une Toyota Prius III bien conduite n’aura aucune difficulté à s’imposer face à cette Mondeo ECOnetic taillée pour la grande route. D’ailleurs, l’exploit réalisé par les deux norvégiens est une occasion rêvée de rappeler que si le moteur à explosion a encore de beaux jours devant lui, il est temps de songer à lui interdire l’accès là où il n’a plus sa place.

Au XXIème siècle, à l’heure où de nombreux gisements de pétrole commencent à donner de sérieux signes de fatigue, il y a comme une forme d’évidence à tout mettre en œuvre pour limiter les gaspillages et les pollutions inutiles.

En attendant que les autorités locales se décident enfin à agir dans ce sens, on se consolera en soulignant une fois encore l’énorme potentiel d’économie que représente l’éco-conduite pour les millions d’automobilistes qui parcourent la France et l’Europe au volant de véhicules potentiellement très économes lorsqu’ils sont intelligemment conduits.

* La Ford Mondeo ECOnetic 1600 diesel est équipée de série d’un stop & start