
Le Comité Interministériel de la Qualité de l’Air (CIQA) étudiait le mois dernier les 38 mesures d’un plan d’urgence de la qualité de l’air. Deux de ces mesures concernent l’identification des véhicules les moins polluants.
« Identifier les véhicules vertueux en terme d’émission » et « étudier la mise en place d’un dispositif d’identification de [ces] véhicules », voici les deux mesures qui devraient intéresser les conducteurs de véhicules hybrides et électriques.
Pour déployer ces mesures, différents conseils* ont donc proposé les préconisations suivantes au CIQA :
- Permettre aux collectivités locales de limiter la circulation dans certains périmètres identifiés comme des zones sensibles pour les véhicules les plus polluants (de catégorie 1 et 2 étoiles, conformément à l’arrêté du 3 mai 2012). Ces véhicules représentent actuellement 20,5% du parc automobile (les vertueux classés 4 et 5 étoiles en représentent 62,2%).
- Identifier les véhicules grâce à des vignette d’assurance de couleurs différentes selon la catégorie (rouge, orange et verte), et déployer des badges électroniques DSRC de contrôle automatisé à l’entrée et à l’intérieur des zones sensibles.
- Développer des mesures incitatives favorisant l’évolution progressive de la circulation en zones urbaines : covoiturage, auto partagé, amélioration des transports en commun…
- Accorder une prime aux propriétaires d’un véhicule 1 ou 2 étoiles s’il s’en débarrasse en le remplaçant par un véhicule plus vertueux. Cette mesure permettrait d’aider les personnes à revenu modeste. Elle pourrait être financée par une augmentation corrélative du malus automobile par exemple.
La réflexion est à poursuivre concernant les implications techniques, économiques et juridiques de telles mises en oeuvre…
Belle plume!
J’adhère à la forme autant qu’au contenu.
Calomel
« Accorder une prime aux propriétaires d’un véhicule 1 ou 2 étoiles s’il s’en débarrasse en le remplaçant par un véhicule plus vertueux. »
Et hop, prestidigitation!
Sauf que rien ne se perd, rien ne se crée, tout se tranforme.
– Le véhicule « débarassé » ne disparait pas. Sa « mort » a un coût économique, sanitaire, énergétique, environnemental. Sauf qu’en France, on ne fait pas de vraie analyse de cycle de vie des véhicules
– Le véhicule « plus vertueux » n’apparait pas ex nihilo. Sa fabrication a un coût économique, sanitaire, énergétique, environnemental. Sauf qu’en France, on ne fait pas de vraie analyse de cycle de vie des véhicules
– Une fois qu’on a une métrique de coût (pas évident), il suffit d’appliquer un bon vieux modèle bien connu de la théorie de la maintenance. Ca permet de dire à partir de quand il est plus rentable de remplacer une machine.
Certes, ce genre de métrique est plus compliquée que la sacro-sainte règle de trois chère à nos parlementaires fachés avec les maths. Mais ça aurait le bon goût de rationaliser plus qu’ostraciser ceux qui conservent leur vieille bagnole au lieu de céder au marketting LOA bagnole jetable.
Mais mais mais, nomdebleu, c’est horrible ce que je décris là!
– D’un, ça shunte un mécanisme de subvention industrielle indirecte (crime de lèse-jacobinisme)
– De deux, ce serait à la fois moteur de décroissance et progrès environnemental/social localisé, tout le contraire du « progrès » techno-idiophile basé sur le mythe de croissance (des profits privés délocalisés) et la culture du jetable
Cdlt,
Y.
Quelle idée j’ai eu. Vous avez raison, soyons tous égaux. Le cancer est accessible à tous. Et de toute manière, même en V.E. et même sans cigarette, mes poumons comme les vôtres ne vieilliront certainement pas autant que ceux de nos parents.
Je pense quand même naïvement qu’il faudrait que nous fassions quelque chose pour ceux de nos enfants. A moins que vous sachiez leur expliquer que cela coûterait trop cher ?
@Et alors : il n’y a personne à « pénaliser », ni de « pauvre c… », ni d’histoires de « bobos », ni même de « discrimination » à faire. Juste une prise de conscience, une certaine honnêteté à avoir lors de l’acte d’achat d’une voiture neuve. Combien d’acheteur (et même de vendeurs!) de VT neufs sont absolument convaincus que leur engin « ne pollue quasiment pas » ?
Suis pas un procédurier. Mais je me demande si c’est tout simplement légal de discriminer des véhicules selon leur âge ou leur « pollution ». Le code de la route et les arrêtés s’appliquent à des catégories de véhicules, et il n’existe qu’une seule catégorie « véhicule léger <3,5t"….
La discrimination selon le carburant est à la rigueur acceptable si c'est une question de sécurité (GPL dans garages souterrains…), mais ça s'arrête là.
Cela dit, si on pouvait trouver un moyen d'éloigner les diesels des agglomérations…
A propos de discrimination, entre une vieille 205 qui grille 5l/100 de gasoil et qui fume et un gros 4×4 fappé tout neuf qui bouffe 12l/100 de mazout, qui est le pire malfaiteur?
Vouloir pénaliser le pauvre c.. est discriminant ! C’est enfermer l’hybride et le V.E. pour la catégorie des « Bobos » ! Donc c’est la vraie fausse bonne idée, de montrer du doigt une partie de la population, qui ne peut faire autrement, faute de moyen !
C’est bien connu =
– Moins tu peux payer et plus tu payes cher et longtemps !
On ne prête qu’aux riches et on ne donne qu’aux très riches !
D’un autre coté si le riche payait le prix, et le très riche aussi, il ne pourraient jamais maintenir leur train de vie, faute de moyens !
La seule solution qui vaille, c’est l’incitation fiscale forte au départ, couplée à d’autres avantages (stationnement et péage gratuits). Ainsi amorcer la pompe de la vente en neuf, pour alimenter ensuite le marché de l’occasion, en l’inondant à terme.
Se rendre accessible au + grand nombre voilà l’avenir !
Aujourd’hui avec les ventes et kilométrages confidentiels, on est à des années lumière, d’avoir atteint cet objectif incontournable.
Et pendant que vous y êtes, pourquoi pas une « étoile jaune » ou « une croix gammée » !
Pourquoi vouloir stigmatiser les pauvres gens qui ne peuvent pas s’offrir d’autres véhicules plus propres, donc plus récents ? Commencez-donc par acheter des véhicules propres, vous qui en avez les moyens, pour les mettre le plus rapidement possible sur le marché de l’occasion, à bon prix, afin d’en faire profiter ces gens-là.
§
+1 pour triphase.
La prime à la casse nuit aux gens modeste car on détruit tout un parc de véhicules « un peu » ancien du marché de l’occasion, du coup les gens modeste qui en ont une « très » ancienne ne peuvent pas en changer (ne pas en trouver).
Pourquoi identifier les moins polluants ?
Pourquoi (si l’on cherche réellement un effet efficace) ne pas obliger les thermique à porter un macaron écrit noir sur blanc, comme un paquet de cigarette, obligatoirement apposé à coté du nom du modèle et/ou du logo de la marque. Genre « L’usage de ce véhicule provoque le cancer » ?
Ce serait « simple » et d’ailleurs assez « français » dans la démarche.
En plus complexe, à partir du 1er avril 2016 par exemple, obliger tout nouveau véhicule thermique à posséder un indicateur sur le tableau de bord indiquant le taux de particules dans l’air ambiant ainsi qu’un indicateur du taux de particules émis à l’instant T. On a sur certaines thermiques un « économètre », pourquoi pas mettre un « polutomètre ».
Bon j’irai pas jusqu’à un « compteur de vies perdues » à coté du totaliseur de km ;-), mais les autres propositions pourrait avoir une mise en pratique sérieuse, non ?
Ils réinventent la pastille verte d’il y a 12 ans environ! J’ai un vieux diesel qui est ainsi « officiellement propre ». :-))
Ils réinventent la prime à la casse. Et sont cyniques en disant que cela aidera les personnes modestes à changer de voiture. La prime à la casse profite aux classes moyennes et supérieures, qui peuvent se payer un véhicule neuf. Les gens modestes achètent (presque) toujours un VO assez ancien (et donc polluant?).
Encore un comité et des conseils et des trucs (pourquoi pas un énième « observatoire »?) qui coûtent de l’endettement supplémentaires pour accoucher de rien du tout afin de faire croire qu’on attaque le problème, sans toucher à ses causes véritables, la fiscalité stupide du carburant.