
Il y a quelques semaines on apprenait que le groupe Fiat Chrysler avait conclu un accord avec Tesla pour acheter des quotas d’émissions en Europe. L’agence Bloomberg révèle à présent qu’aux USA, Fiat mais aussi GM, ont également acheté des certificats d’émission pour éviter des amendes excessives.
C’est la première fois que des constructeurs automobiles reconnaissent avoir fait appel à Tesla pour se conformer aux lois environnementales américaines.
Aux États-Unis et dans l’UE, les réglementations strictes en matière d‘émissions à l’échappement des véhicules posent de plus en plus de défis aux constructeurs automobiles. Ce sont les émissions moyennes de tous les véhicules vendus par une marque pendant une année qui entrent en ligne de compte. Chaque année cette moyenne doit diminuer. Les constructeurs qui mettent sur le marché beaucoup de voitures puissantes, fort polluantes, doivent donc compenser leur moyenne par la vente de suffisamment de voitures électriques dont les émissions sont nulles. Ceux qui tardent à adapter leur gamme de modèles devront payer des amendes élevées. Comme Tesla ne vend que des voitures électriques, sa moyenne est égale à zéro. Or le système permet aux « bons élèves » comme Tesla de vendre des certificats d’émission à ceux dont la moyenne est trop élevée. C’est ce que fait Fiat Chrysler Automobiles qui a pris un retard considérable dans le développement de modèles électriques.
Selon l’agence Bloomberg, General Motors, a probablement également eu recours à cette astuce et c’est une surprise. Le géant de l’industrie automobile américaine commercialise en effet depuis des années la Chevrolet Volt (l’hybride rechargeable sœur de l’Opel Ampera) et la Bolt, un modèle 100 % électrique. Mais le problème de GM est qu’il vend aussi beaucoup de grosses voitures, de SUV et de pick-ups très énergivores.
Selon les chiffres dévoilés par Bloomberg, Tesla vend chaque année de plus en plus de certificats d’émission à ses concurrents. En 2018 ces ventes ont généré un revenu de 420 millions de dollars. Et depuis 2010 ce commerce aurait rapporté au constructeur californien près de 2 milliards de dollars. Une somme qui peut paraître énorme mais qui, pour 2018, ne représentait que 2 % de son chiffre d’affaire.
Ventes des certificats d’émission par Tesla
Source : Bloomberg
C’est pas cette misère qui va les sauver d’une faillite annoncée… Enfin bon il y aura bien un ou des repreneurs à la tête mieux faite que l’ex pdg pour ramener ce fabricant à son marché de niche: la grosse Américaine très lourde et très chère, là ou il sait gagner de l’argent
Cela n’a rien a voir avec « les lois américaines ». Les certificats d’emission ZEV ne concernent que la Californie et 9 autres états qui ont adoptés les memes réglementations que la Californie: Connecticut, Maine, Maryland, Massachusetts, New Jersey, New York, Oregon, Rhode Island, Vermont). Le program ZEV est administré par le California Air Ressource Board (CARB). L’administration de Trump essaie désespérément d’annuler ces réglementations californiennes.
General Motors avait annoncé perdre 9000 $ par Bolt vendue.
Or Tesla demande en moyenne 1700 $ par voiture (420 000 000 $ pour 250 000 ventes en 2018).
Donc GM préfèrent payer Tesla plutôt que de payer des pénalités ou vendre ses propres voitures – quitte à prendre le risque de renforcer un concurrent – mais ils ne doivent pas considérer que Tesla est un concurrent bien sérieux !
c’est une très bonne chose pour l’écologie et surtout pour Tesla.
car avec cet argent Tesla va pouvoir augmenter le volume de VE et augmenter de plus en plus son capital certificats d’émission.
moi je trouve cela très équitable , les pollueurs payent d’une façon détourné des véhicules électriques.
Pour moi la vraie question, et en l’occurence le vrai probleme, c’est : Pourquoi est-ce qu’un « bon eleve » (au moins sur le plan comptable/administratif) est autorise a revendre des droits d’emission ?
Greenwashing….
On marche sur la tête avec ce système. Tant mieux pour Tesla qui se rempli – un peu – les poches.
Mais c’est comme si, à l’école, les bons élèves pouvaient « revendre » quelques points aux copains qui ont de mauvaises notes :
A – Youpi ! J’ai 20/20 !
B – Oh… Moi j’ai un piteux 5/20.
A – Je veux bien te vendre 5 points.
B – Super, ça te fais encore 15/20 et moi 10/20 !
Tout le monde est content sauf le prof car le mauvais élève n’a pas plus de connaissance… :-/
Ici, ça fait pas moins de gaz d’échappement
Heureusement pour certains que Tesla est là pour leur éviter des amendes énormes, alors qu’ils n’ont pas été vertueux, bien que GM avait des super produits mais n’y a pas cru assez (Ampera, Bolt) notamment en UE…
Donc merci Tesla de leur permettre cela.
Sans Tesla ils seraient encore plus mal financièrement, ce serait peut être pas plus mal, notamment Fiat mal géré…
Comme d’habitude notre cher Bernard Deboyser oublie de préciser cinq points.
La règle ne considère que le CO2 à l’échappement. Pourtant la rapporteuse de cette règle a elle même indiqué qu’il faudrait prendre en compte tout le cycle de vie du véhicule.
L’objectif à atteindre est fonction de la masse moyenne du constructeur :
https://ec.europa.eu/clima/policies/transport/vehicles/cars_fr
« The binding emission targets for manufacturers are set according to the average mass of their vehicles, using a limit value curve. This means that manufacturers of heavier cars are allowed higher emissions than manufacturers of lighter cars. The curve is set in such a way that the targets for the EU fleet-wide average emissions are achieved. »
Ce qui se traduit par « Les objectifs d’émission contraignants des constructeurs sont définis en fonction de la masse moyenne de leurs véhicules, à l’aide d’une courbe de valeurs limites. Cela signifie que les fabricants de voitures plus lourdes sont autorisés à émettre de plus grandes émissions que les fabricants de voitures plus légères. La courbe est définie de manière à ce que les objectifs fixés pour les émissions moyennes de l’ensemble du parc de l’UE soient atteints. ».
Donc un constructeur qui a une masse faible parce que vendant des citadines a plus d’efforts à faire alors même que c’est le segment le plus conccurentiel et donc avec le moins de marge et notamment de marges de manoeuvre.
La règle fait la part belle à l’électrique et à l’hydrogène en considérant 0 au roulage alors même que l’électricité européenne est largement carbonée et que l’hydrogène est majoritairement produit par craquage de méthane qui dégage du CO2.
A côté la règle ne prend pas en compte l’injection de plus en plus importante de biogaz dans les réseaux de gaz.
Les émissions de CO2 sont bien un fonction de la masse en mouvement (émissions directes liées à la consommation énergétique et indirectes liées à la fabrication).
La pollution aux particules est une fonction de la masse en mouvement (dixit OFFICE PARLEMENTAIRE D’ÉVALUATION DES CHOIX SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES).
Qualifié un constructeur de grosses berlines de plus de 1700 kg comme bon élève c’est fort de café, surtout quand la règle est particulièrement biaisée.