AccueilArticlesLes droits de douane sur les voitures électriques chinoises se retournent-ils contre l’Europe ?

Les droits de douane sur les voitures électriques chinoises se retournent-ils contre l’Europe ?

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Il y a un an, l’Union européenne imposait des droits de douane sévères sur les voitures électriques en provenance de Chine. Une décision dont l’objectif était avant tout de protéger nos constructeurs européens. Aujourd’hui, on constate que les firmes chinoises ont trouvé des subterfuges pour contourner les règles et réussir leur percée sur le Vieux continent.

En 2024, Bruxelles décidait d’augmenter les droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine. L’objectif était de protéger les marques européennes, alors que les firmes chinoises gagnaient du terrain en cassant les prix. Douze mois plus tard, le bilan est contrasté. La croissance des ventes sur les électriques chinoises ralentit, mais les taxes n’ont pas empêché l’arrivée des constructeurs de l’empire du Milieu sur le Vieux Continent.

Des PHEV plutôt que des 100 % électriques ?

Pour continuer leur percée, les marques chinoises ont trouvé une parade : miser davantage sur les hybrides et hybrides rechargeables. Ces véhicules ne sont en effet pas concernés par la surtaxe mise en place en 2024. Résultat, ils connaissent un véritable essor.

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Les constructeurs n’ont pas tardé à adapter leurs catalogues (ainsi que leurs tarifs) et les volumes d’importation pour répondre à cette fenêtre de tir. Avec la même stratégie que sur l’électrique : casser les prix. Le SUV compact hybride MG ZS commence chez nous à 23 490 €, soit près de 3 000 € de moins que le Dacia Duster hybride. BYD propose le Seal U PHEV en promo à 38 990 €.

Et le différentiel de taxation pèse lourd sur les étiquettes. En Allemagne, un SUV électrique comme le BYD Atto 3 a vu son prix gonfler d’environ 10 000 euros à cause des droits de douane. Quant à SAIC, maison-mère de MG, il est le plus pénalisé avec une taxe de 45,3 % sur ses électriques importées.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. BYD a immatriculé près de 20 000 hybrides rechargeables au sein de l’Union européenne sur les six premiers mois de 2025, soit trois fois plus que sur toute l’année 2024. MG et Lynk & Co suivent la même trajectoire. Dans le cas de MG, les ventes de modèles électriques ont chuté de 60 % entre janvier et juin 2025 par rapport à l’année précédente, mais les hybrides (MG HS, MG ZS et MG3) progressent.

Le retour de l’offensive électrique

Mais ce repli stratégique sur l’hybride n’est qu’une étape. Les constructeurs chinois ne cachent pas leur ambition de s’ancrer durablement en Europe avec leurs électriques. Pour cela, ils misent désormais sur une autre stratégie, celle de produire directement sur le sol européen. Plusieurs projets d’usines émergent en Hongrie, en Espagne ou encore en Allemagne. Objectif : contourner les taxes et s’installer au cœur du marché.

En définitive, les droits de douane n’ont pas totalement stoppé l’avancée des marques chinoises en Europe. Ils ont donné un peu de répit aux constructeurs historiques sur l’électrification de leurs gammes, et ont dessiné un autre chemin. L’Europe doit désormais composer avec cette nouvelle réalité et décider si elle peut en tirer parti pour renforcer à la fois son industrie et sa transition énergétique.

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