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Déjà 100 000 réservations pour le pick-up électrique à prix cassé du patron d'Amazon

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Slate Auto, un nouveau fabricant de voitures électriques soutenu par Jeff Bezos, connaît un démarrage exceptionnel. En quelques jours, l’entreprise a déjà enregistré 100 000 pré-commandes pour son pick-up électrique en kit. C’est bien, mais on a appris à se méfier de ces réservations remboursables.

100 000 réservations en quelques jours

En moins de trois semaines après son lancement, la start-up automobile co-financée par le patron d’Amazon a enregistré plus de 100 000 pré-commandes pour son pick-up électrique. Le succès de Slate repose en grande partie sur la promesse d’un véhicule à moins de 20 000 dollars. Un tarif qui ne pourra s’appliquer que si les États-Unis conservent leur crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour l’achat des véhicules électriques.

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Un positionnement agressif qui cible une clientèle désireuse de basculer vers l’électrique sans se ruiner. Mais attention, ces 100 000 réservations restent des engagements légers : chaque client n’a versé que 50 dollars pour réserver, une somme qui est au passage entièrement remboursable. L’industrie a connu de nombreux exemples où des chiffres impressionnants de réservations ne se sont jamais concrétisés en ventes réelles.

Slate ne veut pas être le nouveau Fisker

On se souvient de Fisker et de ses 60 000 pré-commandes pour son SUV électrique Ocean. Finalement, l’entreprise n’en a livré que quelques milliers avant de déposer le bilan. Toujours aux États-Unis, Lordstown Motors, autre start-up du secteur automobile, a été poursuivie par la Securities and Exchange Commission (SEC) pour avoir exagéré ses chiffres de réservations avant de connaître elle aussi la faillite.

Mais les choses seront peut-être différentes chez Slate. La firme du Michigan entend éviter ce sort en s’appuyant sur une stratégie de production bien définie. L’entreprise a déjà trouvé le lieu où serait implanté son usine, à la place d’une ancienne imprimerie à Warsaw, dans l’Indiana. Un site qui pourrait atteindre une capacité de production de 150 000 véhicules par an d’ici la fin 2027 et embaucher 2 000 travailleurs.

Un soutien financier solide

Au passage, l’enthousiasme autour de Slate ne repose pas uniquement sur son modèle économique. En coulisses, la start-up bénéficie du soutien de poids lourds financiers. Aux côtés de Bezos, on trouve notamment Mark Walter, PDG de Guggenheim Partners, et la société de capital-risque General Catalyst. Des investisseurs qui, en théorie, offrent une certaine crédibilité au projet. La preuve avec ces 100 000 pré-commandes.

Désormais, Slate devra prouver qu’elle peut convertir ces réservations en commandes fermes, puis en immatriculations. En 2025, le marché des véhicules électriques est ultra-concurrentiel, et l’entreprise devra faire face à des défis industriels, financiers et réglementaires. Les promesses de production à bas coût, de flexibilité (le pick-up peut être transformé en SUV) et de livraison rapide seront autant de paris à tenir.

Une approche vraiment différenciante ?

Dans l’objectif d’avoir une approche vraiment disruptive par rapport à ses concurrents, Slate a lancé la Slate University. Un centre d’apprentissage numérique proposant des vidéos explicatives, une assistance à l’installation et des ressources pour aider les futurs propriétaires à modifier leurs véhicules comme ils le souhaitent. Chris Barman, le PDG de l’entreprise, estime que « Slate offre bien plus qu’un simple véhicule ».

Selon lui, la marque va mettre sur le marché un « véhicule électrique abordable longtemps promis mais qui n’a jamais été livré ». À ce jour, une quarantaine d’offres d’emploi sont ouvertes sur la page LinkedIn de Slate (dans les domaines de l’ingénierie, des opérations et de l’expérience client). Tout laisse penser que le constructeur pourrait devenir un acteur sérieux d’ici quelques années. Mais le chemin est encore long.

En attendant, Jeremy Snyder, directeur commercial de Slate, a salué l’accueil réservé à la marque. Pour Jeff Bezos, Slate représente un pari audacieux. Après avoir révolutionné le secteur de la vente en ligne avec Amazon et exploré l’espace avec Blue Origin, le milliardaire se tourne vers une industrie où les échecs sont fréquents. Sa marque saura-t-elle éviter les pièges qui ont précipité la chute de nombreux concurrents ?

Les prochains mois seront déterminants.

Avis de l'auteur

Je ne suis pas surpris par ces 100 000 réservations. Quand l'offre rencontre la demande, la mayonnaise prend. À mon avis, Slate est une jeune pousse à prendre au sérieux. Déjà parce que les ressources financières de l'entreprise sont quasiment inépuisables et que Jeff Bezos a certainement très envie de se faire une place sur le marché automobile et de montrer à Elon Musk qu'il n'est plus tout seul. Mais aussi parce que l'approche du véhicule électrique en kit, modifiable qui plus est, est intéressante. Maintenant il faut rester prudent. On se souvient des 2 millions de pré-commandes annoncées par Tesla pour le Cybertruck. La plupart (environ 97,5 % d'entre elles) n'ont pas été honorées. Mais il faut préciser : si les acheteurs se sont massivement désistés c'est avant tout parce que Tesla n'a pas tenu ses promesses au niveau du tarif et des spécifications de son pick-up électrique. Si Slate tient ses engagements, le succès sera probablement au rendez-vous.

Valentin Cimino

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