Carte grise : comment est calculée la puissance fiscale d'une voiture électrique ?

La carte grise gratuite pour les voitures électriques, c’est fini. Comment est calculée la puissance fiscale et combien est-elle facturée ? On fait le point !

Pour booster le développement des voitures électriques, le gouvernement a décidé d’exonérer les voitures électriques de la taxe à l’immatriculation dès le 1ᵉʳ janvier 2020, autrement dit de rendre la carte grise gratuite (hors frais de gestion et courrier pour un total de 13,76 €). Un des nombreux avantages de la voiture propre, mais qui, comme toutes les bonnes choses, a une fin : dès le 1ᵉʳ mai 2025, aujourd’hui donc, les acheteurs devront donc s’acquitter d’une taxe régionale à l’immatriculation. Le montant de cette dernière dépend donc de la puissance fiscale de la voiture et du montant de base défini librement par chaque région. Comment est calculée la puissance fiscale, où la trouver, à quel montant s’attendre ? On fait le point dans ce dossier.

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La puissance fiscale, c’est quoi ?

La puissance fiscale est une unité administrative, exprimée en cv à la case P.6 de la carte grise, et diffère de la puissance réelle du véhicule exprimée en ch. Celle-ci sert à classifier les voitures en fonction du niveau de puissance qu’elles développent et à calculer les taxes locales lors de l’immatriculation. Mais alors pourquoi ne pas prendre en compte uniquement la puissance réelle du véhicule ? Simplement pour mettre les voitures sur une même base, en considérant aussi d’autres paramètres, comme, en fonction des époques, le CO2 émis, la cylindrée, le nombre de cylindres et même la vitesse de rotation du moteur ! Mais qu’on se rassure : depuis 2020, la formule est plus simple.

Quelle puissance est prise en compte ?

Pour calculer la puissance fiscale d’une électrique (voir paragraphe suivant), l’administration prend exclusivement en compte la puissance nette maximale homologuée, exprimée en kW à la case P.2 de la carte grise. Comme nous l’avons déjà détaillé dans un dossier dédié, il s’agit de la puissance moyenne que la chaîne de traction peut produire à pleine charge sur une durée de 30 minutes. Égale à la puissance maximale communiquée par le constructeur avec les moteurs thermiques, elle est toutefois plus faible que le pic annoncé sur les voitures électriques en raison de contraintes techniques propres. Dans notre base de donnée (nous indiquons la puissance P.2 à chaque Supertest), on observe un écart de 55 % entre la puissance en pic indiquée par le constructeur et la puissance nette maximale selon le protocole d’homologation de l’ONU.

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Mais toutes les voitures ne sont pas logées à la même enseigne : une Maserati Granturismo Folgore perd 75 %, et un Subaru Solterra seulement 26 %. Mais il existe des bizarreries : la puissance nette d’une Renault 5 e-Tech (et donc le prix de sa carte grise) est plus élevée que celle du Scenic e-Tech, pourtant plus puissant sur la fiche technique ! Enfin, on note des exceptions. Preuve en est avec la Volkswagen e-Up! et ses jumelles : les 61 kW de la carte grise correspondent aux 83 ch annoncés par le constructeur. Soit la citadine a un secret technique qui nous échappe, soit le fabricant communique sur la puissance homologuée comme c’est le cas avec les thermiques. Dans tous les cas, inutile de se gratter la tête : seule la puissance P.2 intéresse l’administration.

Comment est calculée la puissance fiscale ?

La formule de calcul est définie comme suit, où kW correspond donc à la puissance inscrite à la case P.2 :

• CV = 0,00018 x kW² + 0,0387 x kW + 1,34

Voici un tableau récapitulatif de quelques modèles du marché avec la puissance en pic, la puissance nette et la puissance fiscale correspondante.

Pourquoi une carte grise payante ?

La raison est à chercher du côté des tiroirs-caisses des régions. Et le calcul est simple. En 2019, juste avant l’entrée en vigueur de la CG gratuite, un peu plus de 42 700 voitures électriques ont été immatriculées en France. En 2024, près de 290 600 nouvelles cartes grises ont été éditées, auxquelles il faut aussi ajouter celles des électriques d’occasion de plus en plus nombreuses. D’après nos confrères d’Auto Plus (numéro 1911 du 18 avril 2025) l’exonération représenterait un manque à gagner de près de 640 millions d’euros pour les régions de France, pour ce qui concerne le troisième poste de recettes de l’administration.

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Combien coûte le cheval fiscal ?

L’article 119 de la loi de finances 2025 laisse le choix aux régions de définir le montant de la taxe. S’il est à plein tarif de base, ces dernières peuvent, après délibération régionale, réduire le prix de moitié ou conserver la gratuité. Dans l’Hexagone, seule la région Haut-de-France continue de faire profiter ceux qui passent à la voiture électrique avec une carte grise entièrement gratuite. Dans toutes les autres régions, les autos seront donc logées à la même enseigne que les voitures thermiques avec, de plus, des prix majorés depuis le 1ᵉʳ janvier 2025. Certaines régions atteignent même le plafond légal de 60 € ! Pour connaître le prix de votre carte grise, il suffit alors de multiplier le montant unitaire en vigueur dans votre région par le nombre de chevaux fiscaux (case P.6), et d’ajouter les frais divers.

Et en occasion ?

Les voitures d’occasion sont bien entendu logées à la même enseigne, et seront donc soumis à la taxe à l’immatriculation lors du passage de main. La règle est strictement identique, et le montant final dépendra donc de la puissance fiscale inscrite à la case P.6, et donc de la puissance P.2. Mais rappelons que le prix du taux de base est réduit de 50 % pour les véhicules de plus de dix ans. Mieux encore, certaines électriques de première génération affichent une puissance fiscale de seulement 1 CV symbolique, que ce soit aussi bien une Renault Zoé qu’une Tesla Model S P85 D !