BP a annoncé une réduction de ses engagements pour les énergies renouvelables. Le pétrolier va en revanche investir davantage pour les énergies fossiles en 2023.
Après une année marquée par la guerre en Ukraine, les pétroliers ont profité de la hausse des prix des carburants. Comme Shell, BP a réalisé une année record en matière de profits, avec 27,7 milliards de dollars. Cela éclipse le record de 2008 (26,3 milliards de dollars), et double les gains de l’année précédente, qui s’élevaient à 12,8 milliards en 2021.
Et comme Shell, qui a annoncé ralentir ses investissements sur les énergies renouvelables, BP va se concentrer plutôt sur son cœur de métier. Accusée de greenwashing ces dernières années avec des annonces au sujet des énergies renouvelables, la firme ne fait même plus l’effort des effets d’annonce.
Ainsi, British Petroleum a révélé que la réduction de sa production de gaz et de pétrole ne serait pas aussi importante que prévu. Initialement, le plan était d’abaisser cette production de 40 % à l’horizon 2030. Finalement, la marque réduira cette production de 25 % d’ici à la fin de la décennie.
C’est le PDG de l’entreprise, Bernard Looney, qui a annoncé toutes ces nouvelles mesures. « Les gouvernements et sociétés autour du monde demandent aux entreprises comme les nôtres d’investir sur le système d’énergie d’aujourd’hui », a-t-il déclaré au Financial Times.
Le greenwashing continue chez BP
Looney est à la tête de BP depuis février 2020, et l’idée de réduire drastiquement la production de pétrole était la sienne. Cependant, elle a aussi coûté cher à BP, non pas en matière de profit brut, mais face à la concurrence. En effet, les autres compagnies pétrolières n’ont pas annoncé de telles mesures, et ont davantage profité que BP.
L’objectif est donc désormais de ralentir la transition vers les énergies renouvelables, et non de faire demi-tour. « La stratégie est d’investir dans le système d’énergie d’aujourd’hui, et d’investir pour accélérer la transition. Nous penchons vers cela », a ajouté Looney.
Malheureusement, ce discours se confronte rapidement à une toute autre réalité. Car même si BP va augmenter de 8 milliards de dollars ses investissements sur les énergies renouvelables jusqu’en 2030, l’entreprise va en faire de même sur les énergies fossiles.
De nouveau, on retrouve une véritable stratégie de greenwashing. En effet, BP agite d’un côté le chiffon rouge de l’environnement et promet une hausse des investissements à ce sujet, pour finalement indiquer que les énergies fossiles vont aussi gagner en importance dans sa stratégie.
« Tout le monde est gagnant », a déclaré un investisseur en réaction à cette déclaration. Une phrase qui résume à elle seule la mauvaise perception qu’ont les compagnies pétrolières de la situation environnementale.
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Une catégorie oubliée dans ces mauvaises nouvelles : que font les constructeurs automobiles pour optimiser la consommation des moteurs ? (à part vendre du SUV à tour de bras).
En France les zones à faible émission vont probablement être repoussées sous la pression des automobilistes, mais rien ne se profile pour réduire la facture carburant.
Facture qui donne lieu en plus à des chèques énergie qui pèsent sur les finances publiques (la facture environnementale se double d’une dette financière laissée aussi aux générations futures).
Quand on voit l’économie que génère au quotidien un véhicule moins gourmand (sans aller jusqu’à l’électrique, de toutes façons les chinois vont occuper le terrain excepté sur le haut de gamme).
avec shell ça fait 2…
comme disait Coluche: « Si ça ne s’achetait pas, ça ne se vendrait pas!« . Au consommateur addict aux hydrocarbures de se sevrer et les compagnies pétrolières disparaitront. Et ce n’est pas en cherchant des excuses pour ne pas changer de comportement que les choses évolueront.
La consommation de Mr tout le monde est en augmentation, les pétroliers/gaz restent sur la voie de l’augmentation de leurs productions… le réchauffement climatique à de beaux jours devant lui.
A quand des procés contre les faussoyeurs de la planête ?
Il n’est plus besoin d’investir dans les energies fossiles, les gisements ne necessitant plus d’investissement suffisent pour dépasser les 2° .
S’ils ne veulent pas démarrer leur transition, alors ils n’ont même plus besoin de leurs bénéfices. Qu’ils leur soient taxés par les Etats pour qu’ils soient investis dans la transition.
Et si les Etats ne veulent pas taxer pour récupérer notre argent commun, et afin que cet argent participe à la transition, alors faisons aussi des procés aux Etats pour inaction et non assistance à population mondiale en danger.
Et on nous demande, à nous particuliers, de faire de gros efforts!
Ben oui, vu que le marché du gaz UE était accaparé par la production russe, maintenant il faut la remplacer sur le marché mondial. La porte est donc grande ouverte à tous les acteurs, et ceux qui investissent le plus seront les gagnants. Shell a ouvert le bal, les autres vont suivre pour éviter de se faire distancer. Car il ne faut pas se leurrer, avec les EnR, il faudra du gaz (pour les jours sans). Le problème est que ces nouveaux investissements dans le fossile vont décaler son pic de production et repousser sa date de fin.