Le hasard ou une volonté de programmation des organisateurs a voulu que soient réunies à la rencontre XMobility (Le Mans, 8 octobre 2019) 2 visions similaires de la mobilité qui s’appuient sur une cellule habitable qu’il est possible de transporter de différentes façons.
Airbus Pop.Up Next
Pour représenter Pop.Up Next, à quelques pas du circuit des 24 Heures du Mans, non pas un dirigeant d’Airbus, son constructeur, mais Jörg Astalosch, PDG d’Italdesign, l’entreprise italienne créée en 1968 et à laquelle nous devons le style de l’engin et de sa panoplie.
Lors de sa présentation à Genève, en 2017, le Pop.Up Next était identifié par les 2 partenaires comme « un système de véhicule concept terrestre et aérien modulaire d’avant-garde pour le transport de personnes ».
Pour faire simple : une voiture-drone autonome électrique connectée qui permet de s’affranchir des embouteillages.
Capsule
Une capsule sert d’habitacle à 2 passagers. Posée sur une plateforme à 4 roues, elle forme avec elle une voiture. Tirée dans les airs par une structure à 4 grosses hélices qui l’agrippent par le toit, elle devient un drone habitable ou e-VTOL (aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux).
L’idée de base des concepteurs était de proposer un engin partagé urbain disponible 24/7 et capable de gérer de façon autonome les trajets en fonction d’un certain nombre de paramètres parmi lesquels les préférences des occupants, le trafic dans les rues et les horaires.
Exemple d’application : Un homme d’affaire revient d’un déplacement professionnel ; depuis l’avion qui s’approche de l’aéroport, il commande un Pop.Up Next qui le ramènera au plus vite à son bureau.
De la voiture particulière au smartphone
Jörg Astalosch est persuadé de l’avenir du concept Pop.Up Next qui se décline désormais en une version pour le transport de marchandises, moins médiatisée à ce jour.
Pour justifier son point de vue, il a croisé au Mans la semaine dernière quelques chiffres. Quand on interroge la population sur ce qui leur paraît essentiel comme équipement, la voiture particulière l’emporte très largement sur le téléphone en général (smartphone compris) : 80-20%.
Les plus de 60 ans sont même attachés à 86% à l’automobile. Mais plus on descend dans la pyramide des âges, et plus la téléphonie gagne du terrain. Les 18-39 ans la mettent déjà en avant à 35%. Un phénomène qui s’amplifie avec les années.
La combinaison d’un avion et d’une voiture
L’idée d’une voiture volante n’est pas nouvelle. Jörg Astalosch a d’ailleurs rappelé les propres mots d’Henri Ford en 1940 : « Un avion et une voiture combinés arrivent. Vous pouvez sourire, mais ça viendra ! ».
Le PDG d’Italdesign chiffre à plus de 150 les projets de taxis aériens, citant Uber, Daimler, Airbus et les chinois Geely et Ehang.
Selon un nouveau sondage exploité par Jörg Astalosch, si seulement 28% des plus de 66 ans s’intéresseraient au concept d’un service partagé de transport bimodal terrestre-aérien, les 16-25 ans l’espèrent à 67%.
Le marché pour l’écosystème dédié pèserait à horizon 2035 quelque 19 milliards d’euros. A la direction d’Italdesign, on s’attend à ce que la technologie au complet soit prête dès 2023.
Dernière minute
En novembre dernier, Airbus annonçait l’entrée d’Audi dans le projet Pop.Up Next. Le constructeur allemand imaginait un service premium pour des personnes n’ayant pas forcément un permis de conduire. Une maquette réalisée pour l’occasion était d’ailleurs exposée au Mans le 8 octobre dernier (voir nos photos).
En coopération avec Voom, une filiale d’Airbus, Audi a souhaité tester en Amérique du Sud un service de taxi multimodal air-rue composé de 2 véhicules : une voiture-taxi et un hélicoptère. Ceci, afin d’identifier les besoins potentiels d’une telle offre.
Le constructeur vient tout juste d’abandonner ce projet, justifiant sa décision par la complexité du programme et l’absence de demandes actuellement pour un service de voiture-drone autonome.
Quid du rôle d’Italdesign désormais, l’entreprise étant directement liée à Audi ?
Siemens One4All
On ne peut contester des similitudes entre les projets Airbus Pop.Up Next et Siemens One4All (souvent orthographié « One for All »).
La principale, une cellule habitable qui s’adapte à différents modes de transport. Le concept de la multinationale d’origine allemande peut tout aussi bien se déplacer sur les routes et dans les airs.
Mais il va beaucoup plus loin, et, surtout, ne vise pas essentiellement les service de véhicules partagés, s’intéressant aussi au lien affectif qui existe souvent entre une voiture particulière et les membres du foyer qui l’utilisent et en sont propriétaires.
Au Mans, avaient fait le déplacement pour expliquer la philosophie du Pod One4All : Jürgen Schlaht, vice-président Innovation Management pour Siemens, et Daniel Huber, directeur de Moodley Industrial Design GmbH, l’agence en charge du design de la solution allemande de mobilité.
L’intermodalité ne fonctionne pas bien
Du côté de Siemens, on aime aussi les chiffres. « 64% des personnes préfèrent se déplacer en voitures individuelles », assure Daniel Huber. Il poursuit : « Les besoins en mobilité concernent le travail pour 26% et les loisirs pour 32% ».
Pour lui, si « l’intermodalité ne fonctionne pas bien, c’est parce qu’il n’y a pas de compatibilité entre les différents modes de transport ». Trains, voitures particulières et autres véhicules font l’objet de constantes innovations, parfois depuis plus de 100 ans, mais de façon très cloisonnée.
Si la modalité du futur semble privilégier l’utilisation des véhicules à la possession, chez Siemens, il est envisagé des cellules multi-usages à haut degré de compatibilité avec la possibilité d’en acquérir pour des besoins individuels ou familiaux de transport.
Petites et très longues distances
Au moyen de documents projetés sur écran, Jürgen Schlaht a présenté dans le cadre de la rencontre XMobility le concept One4All qui sait s’évader bien au-delà des villes congestionnées. « Depuis l’urbain jusqu’à la très longue distance », souligne le dirigeant de Siemens.
Sur le support vidéo, le train à très haute vitesse Hyperloop est même représenté. A noter qu’Airbus avait déjà associé à son Pop.Up Next la solution ultrarapide de transport imaginée par Elon Musk.
La forme de caisson amélioré du concept One4All permet d’envisager un nombre impressionnant d’exploitations, individuellement ou en combinaison de cellules.
En ville, ces dernières pourraient transiter en voiture, téléphérique, métro, drone, etc. Pour de longues distances, elles intégreraient aussi bien un train, un avion, un autocar, un camion (transport de marchandises), et même devenir cabine de bateau de croisière.
Cellule personnelle ou publique
Une cellule personnelle pourrait être aménagée et personnalisée comme son propre salon, composé de fauteuils, d’un convertible, d’une table, et de tout le nécessaire audio et vidéo pour bien passer le temps. Une pièce de vie, en quelque sorte. A partir d’elle, il serait possible d’envisager des scénarios de déplacements multimodaux à l’infini.
Pour exemple : Une plateforme en ferait une voiture autonome qui rejoindrait un autocar formé de plusieurs de ces caissons. Déposés à l’aéroport le plus proche, ils s’aligneraient à nouveau pour devenir le fuselage d’un avion. A destination, nouvelle transformation en voiture, puis ascension sous forme d’un téléphérique vers les hauteurs d’une mégapole.
Quatre tailles de cellules existeraient : simple (capable de transporter un couple), double, triple ou quadruple. Toutes pourraient être adaptées à une configuration de transport en commun avec des places assises pour tous les voyageurs.
Assez triste de voir le peu de vision sur long terme qu’ont les visiteur de ce site….
L’homme à toujours rêver de voler, il le fait aujourd’hui au prix d’engin à la complexité extrême et la consommation d’énergie du même niveau. L’éléctrique permet de simplifier tout ça. Le seul soucis c’est la densité énergétique des batteries, une fois que l’ont atteindra les 500Wh/kg par pack on sera largement assez confortable pour offrir des vols sur 25km de distance.
Les VTOL autonome électrique sont une réalité et une évidence, il faudra bien s’y faire.
PS: D’ailleurs je trouve ça assez drôle de voir des gens militer pour les EV’s mais être réticent à l’électrification du monde de l’aéronautique civile 😅
A noter qu’Airbus a abandonné l’E-Fan, qui devait être commercialisé en 2018, pour se lancer dans ce projet Pop-Up.
Euh non ça me fait pas rêver.
Je me suis déjà pris des ballons de baudruche dans le moteur et j’ai envoyé au tas un modèle réduit qui a décollé devant moi alors que j’étais en train de me poser. Dans les 2 cas ça aurait pu mal se terminer
Alors l’idée que des milliers de trucs puissent voler n’importe comment et n’importe où non désolé ça fait pas rêver
Je verrais plutôt des pales qui soient suffisamment porteuses pour faire atterrissage en douceur en cas de panne électrique, donc peut-être aux extrémité d’hélice tangentielles vers l’arrière quand elles tournent plus lentement, afin d’augmenter l’inertie et la portance.
Mais, la grande question de ces modes de transports allégés bourrés de plastiques et de fibres de carbone ou de verre reste encore les déchets produits non recyclable !§! Qui l’évoque ?
Ce coup ci les maquettes sont quand même plus crédibles que les dessins d’artistes niveau proportions.
le vol à propulsion électrique n’est pas pour demain.(a plus forte raison en version hélicoptère)
Les ultras riches (3 pour un million) qui voyagent avec ce type de véhicule pendant que la masse fait du vélo électrique, de la trottinette et prends le métro bondé et crade…..
Faire rêver c’est vite dit. On essaie tant bien que mal de se débarrasser de la pollution automobile et maintenant on va être emmerdé par des voitures volantes.
En toute logique, en terme de science fiction sans ‘fric-scions’…, il serait plutôt sensé de se projeter dans une société future enfin équilibrée, à surpopulation contrôlée, à ville ne dépassant pas 1 million d’hab. (seulement peuplées de célibataires ?) :
– où la visioconférence serait généralisée et de se déplacer corporellement et trop vite pas estimé indispensable (sauf pour sa santé) ;
– où les emplois seraient réduits au minimum, tout très automatisé ;
– ,où les marchandises et nourritures arriveraient par tubes souterrains (hyperloop qui se ‘loue-oups’ ou pas ?) ;
– où le commerce ne serait plus une fin en soi ;
– où la finance follement discriminatoire serait interdite voire impossible ;
– où chacun disposerait du minimum vital à condition de rendre service sans jouer les paresseux corporels et mentaux;
– où les populations seraient d’abord responsables d’elles-même et de leur environnement…!
Bref, pas demain la veille de retrouver une planète propre et sensée, chacun mieux dit d’avance,, si pas à comprendre devoir lâcher les possessions inutiles et les positions sociales faussement surfaites !§!
Encore des commerciaux qui sont en mal de Science Fiction.
Oui sur le papier c’est joli, mais des drones géants qui ont une emprunte au sol d’environ 9 voitures (voir la maquette), à part quelques fous qui auront le pognon a jeter par la fenêtre ça ne sortira pas du proto.
Sans compter le bruit des hélices, non seulement ça sera une nuisance sonore supplémentaire mais aussi une dépense d’énergie inutile.
Accessoirement, déjà qu’on nous les brisent avec des drones pesant quelques centaines de grammes, alors que ces trucs vont peser 3 à 5T ?
Plus sérieux en terme de mobilité électrique, le focus est plutôt a l’électrisation du parc existant, et la suppression générale des thermiques. La vrai mobilité est plutot dans la diversité des transports : VE / Moto Electrique / Scooter Electrique (qui nous petera plus les oreilles) / Vélo a assistance électrique / trottinettes électrique (pas en free floating) / etc… Associés a des transports en commun sur rails ou pneus électrique (avec ou sans batteries) et un vrai quadrillage du territoire… Pas ces délires de commerciaux.
Oui c’est un cauchemar !
Si ça reste limité à quelques services comme la securité civile, on peut admettre, mais en masse!
Si quelques hommes d’affaires – ou femme- s’en servent avant qu’on les mette en prison pour malversations diverses, au pire on supportera. Avec un peu de chance ils ou elles se casseront la gueule, de préférence loin d’une zone habitée.
« Exemple d’application : Un homme d’affaire revient d’un déplacement professionnel… »
ou une femme d’affaire… il parait qu’il y en a !
C’est pas un rêve mais un cauchemar !
Un ciel saturé de cadres sup en balade au dessus de la plèbe coincée dans les bouchons, du bruit, des risques d’accidents graves (ça plane même pas ces trucs) et une efficacité énergétique minable.
Des projets comme l’extra électrique ( un remorqueur électrique qui fait monter votre planeur presque aussi vite qu’au treuil ! ) ou des engins comme l’e-fan et l’alpha electro de Pipistrel sont bien plus intéressants pour l’aviation que ces gadgets.
On notera quand même une remarque pertinente sur l’intermodalité… Par Siemens ! Qu’ils nous fassent déjà des systèmes de ferroutage concurrentiels et on en reparlera !
150 projets bidons, et on aura de la chance si un seul d’entre eux voit le jour avant 2030.
Quant à Airbus, Audi et compagnie, tous sont incapables de fabriquer la moindre cellule, le moindre avion ou voiture électrique digne de ce nom (tous humilié par une marque née de la dernière pluie), comment voulez-vous qu’ils soient crédible en parlant d’un quadrocoptère gigantesque devant transporter des personnes…
Ces engins volants, on les avait déjà vus il y a des années dans « Avatar »….
Ils nous refont le coup des futuristes de 1950 qui prédisaient la soucoupe volante individuelle pour tous en l’an 2000. La réalité, c’est la trottinette pour tous, électrique ou pas.
Le moyen de transport idéal, fluide, abordable, haut rendement, faible empreinte carbone, faible empreinte foncière, c’est pas « ça », c’est tout bêtement le vélo électrique. Et autres petits moyens de transport légers à 2,3,4 roues faible puissance électriques.
Des nuisances supplémentaires…