Le consortium européen ELSA, qui développe une solution de stockage d’énergie à partir des batteries en fin de vie des véhicules électriques, organisait jeudi 27 octobre une journée permettant d’en découvrir le bilan à mi-parcours.
Utiliser la batterie en fin de vie des voitures électriques pour stocker l’énergie au sein d’un réseau, l’idée n’est pas nouvelle et est expérimentée depuis plusieurs années par les constructeurs automobiles, énergéticiens et autres parties prenantes. Néanmoins le projet ELSA (pour Energy Local Storage Advanced, littéralement stockage local avancé de l’énergie) n’est pas tout à fait comme les autres.
Sa première spécificité tient en sa dimension. Le consortium éponyme regroupe une dizaine de partenaires européens menés par Bouygues Energies et Services. Parmi eux, on trouve l’alliance Renault-Nissan ainsi que plusieurs centres de recherche universitaires. Une pluralité de partenaires, mais également une dimension internationale. Le projet est en effet mené à travers 5 pays européens choisis pour leur potentiel de marché. Car c’est là la deuxième spécificité de ce projet : le projet ELSA a pour vocation de produire une solution de stockage qui sera commercialisable à son échéance. D’où l’intérêt de tester cette solution dans des pays aux normes et règlementations différentes.
Un concurrent pour le Tesla Powerpack
Concrètement, le projet ELSA déploie depuis 2012 des prototypes de systèmes de stockage d’énergie destinés à lisser les pics de consommation électrique.
Rappelons que la consommation électrique d’un foyer ou d’une entreprise n’est pas homogène, certains moments de la journée sont plus propices à la consommation d’électricité (le soir quand la nuit tombe ou lorsque la population active rentre de sa journée de travail) et correspondent à des périodes de pics de consommation.
Pour être sûr de procurer suffisamment d’électricité aux entreprises, les énergéticiens font souscrire aux clients des abonnements qui couvrent une consommation supérieure à leurs besoins. L’idée de la solution développée dans le cadre du projet ELSA est de permettre aux entreprises, grâce au stockage de l’énergie lors des périodes de faible consommation, de souscrire à un contrat moins coûteux. L’intérêt économique et écologique étant d’autant plus important si le site est également pourvu de panneaux solaires, les batteries permettant de stocker l’électricité lors des pics de production.
En tant que lecteur régulier d’Automobile-Propre, vous avez du vous exclamer plusieurs fois depuis le début de cet article que Tesla propose déjà ce service depuis quelques années. Les similitudes avec les Powerpack commercialisés par la firme d’Elon Musk sont en effet nombreuses. Néanmoins le projet ELSA dispose d’une valeur ajoutée par rapport à son concurrent américain : en utilisant des batteries en fin de vie de voitures électriques, le groupement européen garanti un prix de commercialisation très compétitif.
De plus, Renault a indiqué lors du compte rendu que le recyclage d’une batterie d’un VE de la marque coûte en moyenne 1000 €. Si les batteries stockant moins de 75 % de leur capacité initiale – seuil considéré comme la fin de vie de la batterie sur une voiture électrique – sont revendues pour être utilisées au sein de systèmes de stockage, elles pourraient rapporter plusieurs milliers d’euros à leur propriétaire (Renault ou Nissan dans ce cas). Un revenu qui pourra permettre à terme de faire diminuer encore davantage le prix d’acquisition d’une voiture électrique.
Je ne comprends pas bien les propos de Raphael Desrosiers…
Quand il dit que le recyclage d’une batterie coûte 1000€, il fait allusion à la filière recyclage classique, je suppose?
En effet, La SNAM, bien connue pour le recyclage des batteries NiCd naguère, et qui recycle les batteries Nimh des Toyota HSD et les maintenant les batteries Lithium des VE modernes déclarait que la filière du recyclage lithium n’était pas encore rentable faute de débouchés. Mais les débouchés apparaîtrons avec les volumes, n’en doutons pas.
Je rappelle que Nissan annonçait 1000€ de reprise de l’ancienne batterie d’une Leaf pour son remplacement. Je ne pense pas que cette valeur puisse augmenter, même avec l’augmentation de capacité des nouvelles batteries. Les 18kWh de batterie lithium que j’ai acheté en Chine il y a 3ans m’ont coûté 5000€TTC rendus en France, Je vois mal un industriel qui peut obtenir des prix très inférieurs au particulier que je suis acheter un pack usagé à 30% du prix du neuf… par contre, il sera peut-être intéressant pour des associations ou des particuliers suffisamment compétents de garder pour eux le pack usagé… EDF a annoncé aujourd’hui une hausse des tarifs d’électricité, il va donc devenir de plus en plus pertinent, même sans production autonome de stocker l’électricité distribuée aux tarifs heures creuses pour l’utiliser pendant les heures pleines.
Elon Musk, lui même, prônait ce débouché pour les PowerWall, Les USA ayant des tarifications horaires permettant l’amortissement d’un stockage stationnaire.
Aujourd’hui, le prix marché du kWh batterie est proche de 200€ après avoir dépassé les 1000€ avant 2010… C’est avant tout cette chute des prix batterie qui a causé l’augmentation des capacités embarquées.
Toyota à même annoncé que les voitures électrique coûtaient moins cher à produire que leurs équivalents thermiques…
Autre pb: le cout lié à la disparité des approvisionnements, la maîtrise de la chaine et l’économie d’échelle. J’aimerais bien connaître le prix de telles solutions avec des fournisseurs si différents ds le produit final. Je pense qu’il n’y a que le constructeur qui puisse être efficace en traitant lui même ses retours et automatisants le processus. Tesla arrive déjà a être bcp moins cher que ses concurrents avec des batteries neuves de qualité alors que la Gigafactory commence tout juste la production:
https://electrek.co/2016/10/31/tesla-powerwall-2-comparison-lg-resu-sonnenbatterie/
Quand ils tourneront à pleins les prix chuteront encore et encore de plus belle avec les retours en volume de cellules usagées mais homogène d’ici qqs années !! La chute des prix des batteries en première et seconde vie ne fait que débuter !!
État d’avancement de la Gigafactory:
https://electrek.co/2016/10/30/tesla-gigafactory-stunning-new-360-image-progress-ahead-production/
La différence de stratégie vient tout simplement de la durée de vie des batteries. Renault et encore plus Nissan doivent déjà s’inquiéter de revendre leurs batteries encore utilisables en stationnaire plutôt que de payer 1000€ en recyclage. Autre point, en s’étant limiter au minimum (~25kWh) ils se retrouvent avec des batteries dont plus personne ne veut (incroyable, les gens sont même prêt à payer 3500€ plus une hausse de la location d’une batteries ne leur appartenant pas pour avoir plus d’autonomie !!). Tesla n’est confronté à aucun de ces 2 pb avec des batteries de 60kWh mini pour plus de 300km même usées et une dégradation qui rend difficile d’atteindre les 10% de pertes même après des centaines de milliers de km !
https://electrek.co/2016/11/01/tesla-battery-degradation/
Je comprends mieux la location batterie de Renault. On vend plein pot une zoé en louant la batterie (plein pot la location bien sur) puis on la ré utilise dans un centre de stockage. Je vois comment Renault a remplacé la poule aux oeufs d’or du SAV des thermiques.