Pouvoir tester la Model S quelques minutes sur circuit c’est bien, l’avoir à disposition durant plusieurs heures en conditions réelles, c’est mieux ! Invité par Tesla à participer au premier rallye européen superchargeur, Automobile-Propre a pu expérimenter la berline électrique californienne entre Paris et Amsterdam. Autonomie, conduite, tarifs, recharge… le récit de nos aventures au volant de la Tesla Model S.
10h00 à Paris, il fait déjà très chaud lorsque nous arrivons aux quartiers généraux français de Tesla, à Gennevilliers. A notre arrivée, les véhicules nous attendent déjà pour partir direction Amsterdam, à plus de 500 kilomètres, où nous devons rejoindre le QG européen du constructeur. Si nous ne savions pas quels véhicules nous seraient confiés, un rapide coup d’œil à la carrosserie nous permet de constater qu’il s’agira de deux Model S P85D, la plus performante des Model S disponible à ce jour avec 4 roues motrices, 700 chevaux de puissance et 85 kWh de batterie embarquée. De quoi réaliser un bel essai durant les cinq heures de route qui nous séparent de la capitale néerlandaise.
Ordinateur de bord high-tech
A l’intérieur, on « bloque » littéralement devant le large écran 17 pouces de la Model S qui ferait passer l’iPad pour un vulgaire timbre-poste et qui fait office de véritable ordinateur de bord. Particulièrement bien pensé, le système est à la fois fluide et ergonomique et n’est pas sans rappeler celui de l’iPhone. Tout est intuitif. Pour ouvrir le toit ouvrant, il suffit de glisser le doigt sur l’écran. De manière générale, tout est paramétrable via cet écran : on peut ainsi configurer le niveau du frein régénératif et même enregistrer différents profils de conducteurs qui gardent en mémoire les réglages du siège.

Siégeant au centre du tableau de bord, le large écran tactile permet de paramétrer de nombreuses fonctionnalités.
Accès internet et mises à jour à distance
Connectée, la Model S peut également accéder à internet et utilise l’interface Google Maps pour son application GPS particulièrement précise. Surtout, elle peut être mise à jour à distance sans avoir à repasser en concession. « Une mise à jour est disponible, voulez-vous l’installer ? » c’est un peu comme un téléphone mobile dont les caractéristiques et les performances peuvent évoluer avec le temps. Grâce à de nouveaux algorythmes, le constructeur a ainsi pu raccourcir de 0.1 secondes le passage de 0 à 100 km/h ou passer la vitesse de pointe à 250 km/h. D’autres applications, comme le système de freinage d’urgence ont également pu être installées à distance, tirant profit des nombreux capteurs déjà embarqués à bord du véhicule.
De fait, Tesla évite l’obsolescence en proposant des mises à jour régulières (souvent payantes) à ses clients. Les dernières ont été annoncées il y a quelques jours avec l’arrivée du mode « Ludicrious » permettant d’améliorer l’accélération avec un 0 à 96 km/h franchi en 2.8 secondes.

Grâce à une appli disponible gratuitement sur Smartphone, on peut accéder à distance aux caractéristiques de la voiture et même enclencher à distance la préclimatisation. En fin de charge, une notification est automatiquement envoyée à l’utilisateur.

Quel que soit le pays, la Model S offre une navigation internet… de quoi garder un oeil sur l’actualité VE ;)
Une conduite décomplexée
Une conduite apaisée et sans contraintes, voilà comment nous pourrions définir ces quelques heures passées au volant de la Model S. Il faut dire que l’ordinateur de bord nous met de suite à l’aise, calculant le trajet et estimant l’autonomie restante à l’arrivée. Ainsi, si on a souvent tendance à avoir le pied léger sur l’accélérateur et à modérer sa vitesse sur une voiture électrique traditionnelle, la Tesla Model S permet d’aborder une conduite décomplexée, ses 700 chevaux incitant clairement à une conduite plutôt sportive sans avoir l’œil vissé sur la jauge batterie.
Côté accélération, la Model S pousse très fort avec ses 600 Nm de couple en mode « Sport » et 930 Nm en mode « inouï » (oubliez le mode « Eco », il n’y en a pas sur la Model S). De quoi laisser sur place les berlines allemandes qui nous collaient régulièrement au train.
Bien évidemment, les performances de la Model S se font ressentir dans sa consommation avec une moyenne oscillant entre 24 et 30 kWh/100 km lors de nos trajets sur autoroute avec la climatisation enclenchée en permanence. De quoi estimer une autonomie « réelle » oscillant entre 280 et 350 km pour la P85D dans les conditions de notre essai.
Trajet | Distance | kWh consommés | Moyenne kWh/100 km |
Paris => Gent | 284.4 | 63.5 | 22.3 |
Gent => Amsterdam | 211.4 | 56 | 26.5 |
Amsterdam => Gent | 241.3 | 53.8 | 22.3 |
Gent => Paris | 264.4 | 64.2 | 24.3 |
Les superchargeurs en détails
L’essai de la Model S a également été l’occasion de découvrir le réseau superchargeurs déployés par le constructeur. Avec des puissances allant jusqu’à 135 kW et des mises à jour en temps réel, les stations sont référencées dans l’ordinateur de bord qui nous propose des « étapes » en cours de parcours. Si ils ne sont malheureusement pas situés sur les aires d’autoroutes, les superchargeurs sont généralement proches des sorties d’autoroutes et prévoient un point restauration à proximité, de quoi permettre de patienter lors des phases de charge.

A notre arrêt à Gent, en Belgique, de nombreuses Tesla étaient déjà en cours de ravitaillement. Heureusement, avec 8 points de charge disponibles, il y a largement de quoi satisfaire tout le monde.
Simple et fonctionnel !
Notre premier arrêt s’est déroulé à Gent, en Belgique, où de nombreuses Model S participant au rallye européen étaient déjà en cours de charge. Heureusement, avec 8 emplacements disponibles, il y a largement de quoi satisfaire tout le monde. Concrètement, le système est archi-simple et fonctionne sans carte : on gare la voiture (en s’y reprenant à deux fois car le rayon de braquage de la Model S n’est pas terrible), on branche le câble et la charge se met automatiquement en route, l’ordinateur indiquant le débit de charge en (km récupérés/heure). Au final, la voiture s’est totalement rechargée en moins d’une heure, une notification arrivant directement via Smartphone pour signaler la fin de charge. Simple et fonctionnel !
Au-delà de leur utilisation, les super chargeurs sont également particulièrement bien pensés dans leur conception. Une station classique accueille 6 à 8 chargeurs qui fonctionnent par groupe de deux. Pour Tesla, il s’agit à la fois de mieux répartir la puissance de charge et de maximiser la disponibilité. Tesla a également un œil sur l’ensemble de son réseau grâce à un outil de supervision que nous avons pu apercevoir à Amsterdam et qui comptabilise l’ensemble des kWh délivrés.

Sur cet écran de contrôle, Tesla surveille et comptabilise les données de l’ensemble des superchargeurs de la planète.
Le seul « couac » rencontrés sur le parcours était à Senlis, au nord de Paris, où « seulement » deux stations étaient disponibles. Avec deux Tesla déjà en charge plus deux autres en attente, nous avons du « sauter » l’étape pour rentrer à l’heure sur Paris. Heureusement, Tesla prévoit encore d’agrandir son réseau superchargeurs, celui de Senlis devant être à terme équipé de 6 à 8 stations.
Recharge gratuite – Une stratégie pérenne ?
Avec une recharge totalement gratuite pour tous les propriétaires de Model S, notre trajet A/R Paris Amsterdam ne nous aura pas coûté un seul centime en frais de carburant.
Une gratuité qui encourage les conducteurs à allonger leurs trajets en Model S (à Senlis, nous avons pu croiser un utilisateur norvégien, en route pour Cannes avec toute sa famille) et on se demande comment Tesla va arriver à tenir sur ce modèle extrêmement coûteux dont il assure seul le déploiement. D’autant que l’arrivée de la Model X et de la Model E devrait engranger une demande de plus en plus forte des usagers…
Au final, si Tesla a clairement vu juste en assurant son propre déploiement sans attendre les initiatives d’autres opérateurs tout en anticipant l’arrivée de la charge « ultra-rapide », difficile d’imaginer que le constructeur ne bascule pas à un moment où un autre sur un modèle « payant », ne serait-ce que pour les nouveaux clients…
Quid de la charge à domicile ?
Soyons clairs ! N’espérez pas recharger votre Model S sur une prise domestique, sauf si vous avez beaucoup de temps… Avec une puissance limitée à 10A, il faudrait plus de 35 heures pour réaliser une recharge complète de la P85D. De fait, il faudra impérativement prévoir l’acquisition d’une « wall-box » dédiée et Tesla possède déjà un accord en France avec G2mobility pour proposer des solutions allant de 7 à 22 kW avec des prises de type 2S. Un investissement nécessaire qui viendra s’ajouter au prix initial du véhicule.
A partir de 68.600 € TTC
Côté prix, si la Model S est clairement beaucoup plus chère qu’une petite Zoé, Tesla a su cultiver sa différence sur le marché haut de gamme. Entre son côté high-tech et ses performances hors normes, la berline américaine se place à la hauteur de modèles premium généralement vendus plus de 130.000 euros. De quoi intéresser plus d’un conducteur en quête d’un véhicule alliant technologie, écologie et performance.
Avec différentes configurations moteurs et batteries, le tarif bonus déduit et batterie comprise de la Model S varie de 68.600 € TTC pour la toute nouvelle 70 D à propulsion jusqu’à 105.800 € TTC pour la P85D que nous avons testé. En LOA, les prix oscillent entre 853 € et 1261 €/mois avec un engagement de 36 mois et 45000 km et un premier loyer minimum de 16.000 € (pour en savoir plus, nous vous invitons à jeter un œil au configurateur Tesla).
Le tout est assorti d’une garantie de 8 ans, kilométrage illimité, et d’un accès gracieux à ‘l’ensemble du réseau superchargeurs du constructeur. Dans le cas d’une entreprise, la Model S sera totalement exonérée de TVS.
Du côté des options, si elles ne sont pas nombreuses, elles ont rapidement tendance à faire exploser les coûts. Comptez 3200 € supplémentaires pour l’intérieur Premium et 3200 € pour l’achat des strapontins dépliables permettant de transporter deux personnes supplémentaires dans le coffre. Pour l’option « pilotage automatique », incluant notamment régulateur adaptatif et stationnement automatique, comptez 2.700 €.
Pour conclure
Au-delà de son autonomie gargantuesque, la Model S ouvre la porte de tout un écosystème dont les superchargeurs font office de pièces maîtresses pour mettre définitivement un terme à la problématique de l’autonomie et des longs trajets.
Et si elle demeure encore inaccessible pour la plupart d’entre nous, la berline californienne laisse entrevoir les futures évolutions d’un marché où la baisse du coût des batteries entraînera une forte augmentation de l’autonomie de nos Leaf et de nos Zoé. Des changements qui appellent toutefois les autres constructeurs à mener une réelle réflexion sur la définition des futurs standards de charge ultra-rapide. Dans ce domaine, Tesla conserve une belle longueur d’avance.
Tesla Model S – Notre essai en images
Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
La modèle S Vs l’Iphone:
C’est mieux, car contrairement à l’Iphone, 4 ans après personne n’a pu la rattraper et qu’elle garde un sacrée longueur d’avance. L’Iphone s’est assez vite retrouvé face au Galaxy S, puis aux autres (Sony, LG), facilement copié et presque aussi facilement dépassé en terme de services pour le prix.
C’est moins bien, car la vraie star populaire mondiale du VE c’est la Leaf (Zoé, juste en France). La modèle S est trop techno, trop clinquante et trop hype pour un jour descendre vers le grand public. Pourtant, on aurait pu dire la même chose au lancement de l’Iphone, mais on est pas dans la même gamme et il n’existe pas d’abonnement à fond perdu qui fait croire qu’on ne paye pas sa modèle S! La comparaison s’arrête là.
Eh oui, Elon n’est plus le « leader technologique », même avec sa batterie de 90kWh !
Nouveau record d’accélération avec une petite électrique : 0 à 100 km/h en moins de 1,8 secondes.
Voir : http://www.moteurnature.com/actu/uneactu.php?news_id=27973
Comme quoi, on peut toujours faire mieux, même sans avoir 700CV sous le capot !
Tout dépend de ce que l’on regarde …
§
@ Bernardain
Pourquoi selon vous les fenêtres et la rétro devraient être manuels, avec le temps les systèmes vont s’améliorer, l’efficacité énergétique aussi, moi je rêve du jours où le soleil va recharger ma Tesla ou autre véhicule électrique, ou encore quand l’humain réussira à se taper sur l’énergie noire, plus de pollution, énergie illimitée…. plus de quote à donner aux maffia de grosses compagnies d’électricité Hydro-quebec ici. Le rêve aussi du grand Nicola Tesla, vous connaissez ?
Les environnementalistes représentent les prêtres, la nouvelle religion, l’environnement est devenu un dogme, mettons les choses en perspective, et tout en respectant l’environnement, bien laissons l’humain rêver, tout les progrès humains viennent de rêves, travaillons à l’essentiel, selon moi, le bonheur global pour chaque être humains, peut être qu’un jour les humains auront même plus besoin d’auto, ils se télé porterons à volonté, liberté total bonheur total.
Bon dimanche à vous
La conduite automatique sur autoroute est-elle fonctionnelle ? Car j’ai vu des vidéo de démonstration. J’ai lu que une mise à jour (la 6.1 je crois) ajouté la fonctionnalité, mais rien de plus.
Autant le design extérieur est pas mal, autant l’intégration de cet écran est horrible. Il n’y a aucune recherche. C’est un gros bloc posé la, c’est moche. Pas très joli. Dommage de ne pas avoir de commande séparée pour la climatisation..
Cela dit, je la prend quand même.
6 à 8 points de charge en parallèle, c’est quand même la classe ! Pour moi qui utilise seulement de temps en temps, une borne rapide publique, je constate avec dépit que les bornes sont souvent déjà occupées ! Et le projet CORI-DOOR européen, avec l’aide d’EDF pour la France, prévoit des bornes sur les autoroutes … mais avec 1 ou 2 points de charge tout au plus. Nous partons déjà « encore perdant » par rapport à Tesla. Affligeant. J’attends la disponibilité des bornes HAGER avec la fameuse prise type 2S pour compléter ma Schneider Electric 3 kW type 3S par une Hager type 2S en 22 kW tri. Des fois que je gagne au loto … Bon, cette borne pourra toujours recharger la Zoe rapidement, même si je m’aperçois après 2 ans 1/2 d’utilisation que la 3 kW monophasée nous suffit. Nous aurons forcément une deuxième puis une troisième voiture électrique dans les années à venir.
En tous cas, TESLA, pour celles et ceux qui en ont les moyens, c’est vraiment la classe, aussi bien côté véhicule que côté recharge !
Tesla à évidement une avance technologique sur ses vehicules, mais son plus grand pouvoir reste sa technologie de superchargeurs. Je me pose souvent la question mais je n’ai encore rien lu sur le sujet, et c’est pourtant le point le plus essentiel : quelle est la technologie d’un superchargeur tesla que l’on ne retrouve pas sur les autres bornes? car j’imagine qu’EDF limite le débit, tesla implante t’il par exemple des batteries souteraines pour faire tampon, comme d’ailleurs les bornes boloré utiliseraient leur supercondo en tampon? (il me semble avoir lu ca, sans certitudes)
Tesla est une marque regardée, décortiqué par toute la presse et les medias, mais je suis surpris que l’on ai si peu d’infos sur ces bornes qui sont il-faut le dire: leur plus gros point fort!
Le modèle des superchargeurs (ie leur pérennité) est simple : ce n’est PAS gratuit. L’option a simplement disparu de l’outil de configuration et est du coup devenue obligatoire, mais de mémoire c’était dans les 2500 euros. Mais pas seulement, car si le nombre de superchargeurs commencent à être suffisants c’est uniquement grâce à la batterie dont la capacité varie de 70 kWh à 90 kWh, et la batterie aussi elle est payante. Au final la capacité à se déplacer « gratuitement » revient à plusieurs dizaines de milliers d’euros au propriétaire de Tesla.
Si Renault-Nissan voulait faire la même chose avec Zoé ou la Leaf, vu la taille de la batterie qui oblige à une charge tous les 100 km maxi sur autoroute il faudrait un réseau de bornes rapides bien plus dense. Avec le modèle Tesla ça ferait une « option obligatoire » de disons 20 000 euros ! Soit la Leaf actuelle de 24 kWh à partir de 43 000 euros batterie comprises pour l’entrée de gamme… mais avec la recharge « gratuite » ! Et encore, ce ne serait même pas encore équivalent car il y a une grosse différence entre faire un « plein » d’une heure toutes les 5 heures de routes, et faire un plein d’une heure… toutes le heure de route !
En conclusion, c’est pas gratuit, mais c’est pas grâce, c’est un éco-système qui a du sens, et le prix reste comparable voire inférieur à la concurrence au même niveau de gamme, alors que demander de plus :-). Si ce n’est peut-être une voiture un peu plus courte en faisant sauter le coffre avant et un meilleur rayon de braquage, mais n’est-ce pas justement ce que proposera le modèle E ?
C’est vrai qu’elle est belle la bête !
Mais à plus de 100k€, elle ne sera jamais pour moi.
Par-contre, sa connexion de « mise à jour » devra être mieux blindée que :
Voir : http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/07/22/deux-chercheurs-parviennent-a-pirater-une-voiture-a-distance_4694137_4408996.html
Les « hackers » vont s’en donner à cœur-joie.
A voir celui qui arrivera à « craquer » une telle voiture !
§