L’équipementier Bosch a fait réaliser une enquête auprès d’automobilistes français, britanniques, italiens et allemands sur leurs souhaits et projections en matière de mobilité individuelle.
Impossible de se passer de voiture
Environ 60 % des 2 500 personnes interrogées pour le compte de l’équipementier allemand par l’institut de sondage Innofact « sont incapables d’envisager leur vie sans voiture ». Parmi les 40 % restants, « la grande majorité est capable de s’en passer tout au plus de façon occasionnelle ».
Dans les zones rurales, les Européens des 4 nationalités sont favorables à 77 % à l’utilisation de la voiture. Cependant, un peu moins de la moitié des 18-29 ans se prononcent clairement en faveur de cette exploitation. En France, 41 % des sondés ont indiqué avoir besoin de ce moyen de transport « avant tout pour se rendre au travail ».
En conclusion de ce chapitre, la voiture reste donc le moyen privilégié par les automobilistes pour se déplacer de façon individuelle.
Les voitures électriques, c’est pour plus tard !?
Si elles devaient acheter un véhicule demain, la moitié des personnes interrogées choisiraient un modèle équipé d’un moteur thermique pour voiture principale, et un automobiliste européen sur 3 ferait le même choix pour un deuxième engin.
En revanche, quand le panel de 2 500 personnes doit se projeter en 2030, il place en tête à 68 % la motorisation électrique, devant l’hybride. Une personne sur 3 considère même que les groupes motopropulseurs embarquant une pile à combustible sont « l’avenir de la mobilité ».
Membre du directoire de Robert Bosch GmbH, en charge du secteur des solutions pour la mobilité, Stefan Hartung commente : « L’électromobilité est en marche et c’est une bonne chose. Rien que cette année, Bosch a investi 500 millions d’euros dans ce secteur. Parallèlement, nous continuons à développer le moteur à combustion, car la demande persiste ».
Des subventions pour les modèles essence et diesel neufs
Les automobilistes européens souhaiteraient-ils des aides gouvernementales à l’achat de voitures particulières équipées d’un moteur thermique conventionnel ? Est-ce vraiment une surprise s’ils sont au moins 70 % à avoir répondu par l’affirmative à cette question qu’ils ne se posaient peut-être pas pour la plupart ?
Les Italiens sont même 83 % à se prononcer en faveur de l’octroi d’une telle prime, contre 77, 62 et 60 % respectivement pour les Français, les Allemands et les Britanniques. Le montant idéal du coup de pouce serait de 9 000 euros pour le tiers des sondés.
« Promouvoir les moteurs à combustion modernes peut accélérer le renouvellement de la flotte de véhicules et, par conséquent, contribuer à la préservation de l’environnement et du climat », soutient Stefan Hartung.
Carburants de synthèse
Où Bosch veut-il en venir avec ce sondage ? En grande partie à la promotion des carburants de synthèse (eFuels) obtenus d’une combinaison d’hydrogène renouvelable et de CO2 capté dans l’air ambiant.
« Si nous voulons atteindre les objectifs environnementaux, nous ne pouvons passer à côté des eFuels. Les carburants de synthèse restent incontournables si nous voulons que le milliard de véhicules déjà en circulation dans le monde puisse contribuer à la préservation du climat », plaide Stefan Hartung.
Une filière que 57 % des personnes interrogées par Innofact vont approuver en réclamant pour elle des avantages fiscaux, considérant qu’elle participerait à une feuille de route zéro carbone pour la mobilité individuelle. Pour l’équipementier allemand, ces chiffres confirment sa vision « ouverte » des motorisations qui seront encore demain embarquées dans les voitures particulières.
À petits pas
Bosch se voit en « leader dans l’électromobilité avec des véhicules alimentés par des batteries et des piles à combustible », tout en persévérant dans une voie royale pour lui : les motorisations thermiques pour lesquelles son catalogue abonde en solutions éprouvées depuis des années.
« Les véhicules essence et diesel peuvent également fonctionner avec des carburants de synthèse renouvelables, garantissant la neutralité carbone », met-il en avant, assurant continuer à développer de manière ciblée des moteurs à combustion « afin de préserver au mieux le climat et l’environnement ».
L’industriel s’appuie sur une projection de deux tiers de voitures particulières vendues neuves en 2030 avec une motorisation thermique équipée, pour la plupart, d’un système d’hybridation.
Au moins 70 % des automobilistes européens seraient favorables à l’octroi d’une prime pour l’acquisition d’une voiture essence et diesel neuve, nous apprend le sondage réalisé pour le compte de Bosch. Et combien d’élèves de CM1 aimeraient que leur enseignant leur offre une boîte de chocolat pour Noël ?
Avec des questions guidées, il est facile de réunir des chiffres qui justifient un peu n’importe quelle ligne de conduite. Doit se poser forcément ensuite la question : Est-ce cependant une bonne chose ?
La transition énergétique impose d’effectuer un grand nombre de choix. Parmi eux, ceux qui doivent répondre à cette autre question : Comment réduire l’empreinte de mes déplacements à tous les niveaux (CO2, particules, polluants divers, place dans les rues, etc.) ? L’usage de la voiture individuelle devrait tendre à se réduire, comme le ressentent les nouvelles générations. Entretenir le public dans une illusion dont on palpe les limites n’est pas une bonne chose.
Les carburants à base d’hydrogène vert ont-ils un avenir ? On ajoute au rendement médiocre des moteurs thermiques celui pas bien meilleur de l’électrolyse. Mieux vaut encore utiliser l’hydrogène ainsi produit dans des piles à combustible.
Quid de l’empreinte environnementale des véhicules thermiques vendus neufs en 2030 et qui seraient encore nombreux en circulation 10 ans plus tard ? Et de celle, globale, du remplacement dans l’urgence à coups de 9 000 euros d’anciens véhicules thermiques par de nouveaux ?
Dans l’actuelle période de crise sanitaire qui oblige les gouvernements à s’endetter outre mesure pour des dizaines d’années, sur la tête des générations futures, peut-on encore imaginer que les gouvernements mettraient sur la table presque 10 000 euros pour l’achat de chaque voiture thermique neuve ?
Et, dernière question : Est-il judicieux de vouloir orienter la communauté des automobilistes vers des formules de carburants que les dirigeants mondiaux écartent pour diverses raisons ? Bosch chercherait-il à orienter les débats au bénéfice de sa propre crémerie ?
Le plus marrant c’est que non seulement la majorité voudrait des aides pour les thermiques mais en plus la majorité se prononce pour le montant maximum de 9000€. Ce n’est plus proposer une boîte de chocolats, c’est donner les clés de la chocolaterie, LOL! Mais rien de surprenant ou de choquant vu comment est posée la question. La seule vraie indication là dedans c’est que 70% des gens ne se voient pas encore passer à l’électrique à court ou moyen terme. Pas surprenant non plus.
Equimentier Bosch ou comment prendre ses désirs pour la réalité.
Attention au syndrome Kodak.
Je me souviens d’une conférence de Pierre Bourdieu, prof. de sociologie au Collège de France, intitulée : « L’opinion publique n’existe pas ». Ce n’était pas « elle est manipulée », ni « elle est tendancieusement exploitée », ni « elle est très approximative », c’était vraiment : « Elle n’existe pas ». Si c’est un sociologue, qui plus est professeur au Collège de France, qui le dit, on peut le croire. En tout cas davantage que Bosch, qui est équipementier automobile, pas sociologue.
Beaucoup oublie l’interdiction de la voiture thermique programmée pour 2040 en France et beaucoup de villes souhaitent le faire pour 2030 , dans 10 ans .
C’est bien sur un engagement gouvernemental sur lequel il peut revenir à tout moment mais reste qu’il est posé et pour les villes il y a moins de doute , déjà dans quelques villes allemande c’est devenu très stricte
Quand au système de vignettes crit’air c’est du n’importe quoi , en visite à la concession BMW , leurs monstres de 300CH et plus ont tous la crit’air 1 , aucun avenir sauf à mettre des œillères
Les bisounours veulent des subventions et en plus faire n’importe quoi avec!
Je pense qu’il est de la responsabilité d’un site comme celui-ci de ne pas diffuser un tel article, c’est navrant.
« Promouvoir les moteurs à combustion modernes peut accélérer le renouvellement de la flotte de véhicules et, par conséquent, contribuer à la préservation de l’environnement et du climat », soutient Stefan Hartung.
Aha, grandiose, rien à ajouter. Cette phrase est à encadrer.
Bosch aurait dû interroger les 150 de la convention climat, parmi les mieux informés des citoyens lambda du moment sur ces sujets. Je serai amusé de la réponse. Pour ma part, toujours la même réponse : à pied jusqu’à 2 km environ, en vélo au delà, en VAE (sauf montées trop fortes ou trafic trop dense, en scoot électrique sinon) à partir de 4-5 et jusqu’à 15 environ, un VE pour le reste, ou un hybride classique si on fait vraiment de la route.
Conditions de réussite locale : aménagements sécurisés pour les vélos (bande cyclable ou piste), Feux: tourne-à-droite, file tout droit et/ou sas vélo, zones 20 et 30 systématiques dans les centres-villes avec option de parkings gratuits à leur entrée et bus à proximité (plutôt payants par contre, car je ne crois pas trop au bus gratuit pour tous. Je préfèrerai que les ménages imposables payent mais que la ville propose une renouvellement progressif vers de l’électrique ou de l’hydrogène), vélos-écoles pour adultes, et enfants dans le cadre scolaire … Transports alternatifs selon contexte local : rosalies électriques comme transport scolaire, calèches pour les les petites villes disposant de chevaux …
Maisons des mobilités pour : les aspects pratiques, et l’éducation/informations sur les bonnes pratiques.
Bref, les solutions, on les a, encore faut-il s’en donner les moyens: prendre rendez-vous avec les candidats en campagne électorale, leur proposer de signer une charte d’engagement sur des points essentiels, les revoir une fois élus pour vérifier leur engagement concret. Sinon, leur faire une mauvaise pub. Bref, on peut avancer, mais il faut s’en donner les moyens.
Et il faudrait aussi faire un quizz à ces personnes pour visualiser l’étendu de leur connaissance sur les sources de pollutions.
Puis leur faire une petite formation, puis leur refaire le même sondage.
Bosch n’a pas envie, et y aurait peut-être à y perdre, car les personnes sondés auraient peut etre changé d’avis. Ce qui nuirait à leur buissness de pétroleux.
Du coup je suis d’accord avec Philippe, avec l’histoire de la boite de chocolat pour Noël. Vas falloir arrêter de subventionner une industrie qui pollue beaucoup (et indirectement) après la vente de leur produit.
Ok une voiture, même électrique, polluera plus qu’un voyage a pied ou en transport en commun, mais souvent et le sondage aussi le démontre, ce besoin de voiture est une contrainte liée a pas mal de facteurs (typiquement la position du travail / ecole des enfants / … vs domicile) la rendant indispensable.
Pour moi les VT actuel sont en voie de disparition, et les subventionner est un mauvais signe. La subvention des VE est par contre utile pour aider les personnes désirant changer de véhicule de s’essayer vers ce type de véhicule. Mais il faut aussi que l’argent non versé par l’état pour VT soit réutilisé pour imposer des espaces de recharge rapide (> 50kW) partout a des tarifs normaux (prix au kWh) et avec un moyen de paiement standard : CB sans contact.
une étude qui va dans le sens de son client/demandeur ? quelle surprise !
Les sondages sont toujours biaisés. Il est très facile d’orienter les réponses. Il aurait suffit de parler du coût astronomique de la pollution de l’air (3,5 milliards d’euros par an à Paris d’après un article du monde d’hier) et des 400,000 décès prématurés annuel en Europe qui en découle pour changer la réponse. Les eFuels ne règlent en rien le problème…
Bosch aurait-il un regrait de ne pas avoir voulu se lancer dans la fabriquation de batterie automobile il y a 3ans?
– voulez vous qu’on vous donne de l’argent ?
– oui.
– plutôt 3000, 6000 ou 9000?
– allez, 9000
Oulala, tant de choses à dire sur cet article.
Essayons de ne pas trop en oublier.
La voiture est sollicité principalement pour le trajet maison-travail.
Étonnant mon expérience est complètement à l’opposé. J’ai eu plusieurs employeurs, dans différents pays et quasiment tout le temps j’ai trouvé moyen de m’y rendre par les transports en commun. Certes c’est plus long et plus contraignant mais une fois qu’on connais le ‘chemin’ c’est facile. A l’inverse, établir un chemin, coordonner les horaires pour des trajets ‘one shot’ me parrait bien.moins intéressant. La je prends la voiture.
《un automobiliste européen sur 3 ferait le même choix [VT] pour un deuxième engin》
Ok, et la majorité, les 2/3 ils font quoi comme choix ???
《coup de pouce serait de 9.000 euros pour le tiers des sondés》
Ah Ah, tu parles d’un coup de pouce, un gros coup de pieds au … oui. Y’en a qui ont demande la gratuité peut être, non ?
De nouveau, voilà l’avis d’1/3. Mais la moyenne c’est quoi ?
Dernier point, et non des moindres : l’avis de l’auteur.
J’applaudis des 2 mains sur le fond et la forme, je suis tout a fait en ligne avec toi Philippe.
100% des habitants espèrent une aide.
Allez on se fait sa propre étude de marché /sondage pour légitimer se que l’on souhaite faire…. mais si 100% des automobilistes avaient seulement testé une fois dans leur vie de conduire en électrique pas sur qu’ils veulent rester en thermique apres.
Boche est avent tout un équipementiers automobiles. Vu tout les pièces qu’il produit au tour de la motorisation thermique. Il est normal qu’il défend la poule au œufs d’or…
Pour le coup, ce sondage est risible. Tout le monde a envie d’une aide. Pour tout. Les gens ne diront jamais non à une aide…
Il faut pousser le 100% électrique, stopper le scandale fiscal des hybrides rechargeables pour les entreprises (absence de TVS alors que la consommation réelle est très largement au dessus du WLTP ridicule (1,5l/100 etc…)
L’hybride rechargeable devrait être traité comme sa vignette Crit’air 1. C’est une essence comme les autres. (encore plus pour les société où il y a une carte essence, donc pas d’encouragement).